Monsieur le Premier secrétaire, cher @faureolivier, je comprends votre indignation, mais, sincèrement, je la crois soluble dans une explication de bonne foi. 👇🏿
#socialiste
En vérité, je ne m’en prenais pas vraiment au @partisocialiste, ni à notre Maire à tous.
Mais il se trouve que j'ai pris l'habitude d'appeler « socialiste », faute d’un meilleur mot, un art d’approuver sans s’engager, ou (à l’inverse) de dénoncer sans prendre de risques.
Quand @jeanmarcayrault, en 2011, applaudit « la liberté d’expression » tout en appelant @Charlie_Hebdo_ à "plus de retenue", il ne soutient ni le journal ni ses ennemis, et il ne contredit personne. J'appelle "socialisme" la prudence qui se déguise en pondération.
Quand @Anne_Hidalgo trouve « inspirantes » les paroles de @gdelagasnerie, elle ne les soutient pas, elle ne les condamne pas non plus. Elle en retire les bénéfices sans en payer le prix. J'appelle « socialisme » le fait de tirer les marrons du feu, sans se brûler les mains
Quand @laurossignol dit qu'Alice Coffin a raison, elle ne la soutient pas, elle ne la condamne pas non plus. Elle fait du cherry-picking dans des propos douteux, et elle fait passer pour de l’ouverture d’esprit l'accueil de Stalinette (et de ses soutiens). #Socialisme
Quand @najatvb déclare qu’il faut « d’abord entendre la douleur » d’une soeur qui a perdu son frère, et passe opportunément sous silence le racialisme d’Assa Traoré, elle se donne les moyens de ne pas approuver des élucubrations, tout en passant pour celle qui les comprend.
Quand @RoyalSegolene efface tous ses tweets favorables à l’ #hydroxychloroquine ou bien défend #GretaThunberg mais pas #Mila, elle suspend son approbation au profit qu’elle en retire. J’appelle « socialisme », là encore, faute d’un meilleur mot, cet attentisme opportuniste.
Moi-même, qui ai pris ma carte au @partisocialiste le 23 avril 2002 dans l’espoir qu’une crise contribuerait à souder les volontés, j’ai découvert un haras dont les poulains se demandaient juste comment flatter le maximum de militants, fût-ce au prix de leurs convictions.
Bon, en même temps, je travaillais pour Fabius entre 2002 et 2004... 😉
Tous ces exemples pour vous dire que, dans mon esprit, « socialiste » ne désigne pas ici le sublime corpus de textes et de pensées auxquelles je me réfère constamment. Mais plutôt, par habitude, l’étonnante capacité à ne prendre aucun risque tout en levant le poing.
Je vous accorde, au fond, que l’emploi de ce mot est abusif. Et il serait injuste de déduire de ces cas un « ethos socialiste ». Mais vous l’avez dit vous-même, c’est une « saillie ». Accordez-moi néanmoins, s’il vous plaît, que de tels exemples sont innombrables dans votre camp.
D’où vient que le @partisocialiste a toujours abrité, ou suscité, ce genre de comportements ? Comment se fait-il que ce parti, dont l’existence est une œuvre de raison et qui a produit tant de résistants, ait toujours aussi été un havre pour les gens qui ne veulent pas d’ennuis ?
Est-ce d’avoir voulu, selon le mot de Jaurès, concilier le réel et l’idéal ? Est-ce d’être, en sa naissance, le fait d’un compromis ? Je ne crois pas. Ou cela vient-il du fait que les socialistes se sont toujours donné des principes plus grands que leur caractère ? Possible.
Ce dont je suis certain, c’est que cette lamentable pancarte (qui fait peser sur la victime la responsabilité de sa propre mort, plutôt que sur ses bourreaux innommables) est une illustration délétère de ces contorsions stratégiques.
Ce dont je suis certain également, c’est qu’il y a une différence entre la « mesure » (qui est le Graal en politique) et une certaine façon de se compromettre au nom du compromis.
La mesure est une exigence (Camus). Y parvenir est un effort et un inconfort constants. Parce que ce qui est confortable, ce sont les pensées radicales. Être mesuré, c’est considérer, sans jamais en être content, que la moitié de quelque chose vaut mieux que la totalité de rien.
Tout autre est l’attitude que je fustige chez vos camarades sus-désignés, qui se trouvent sages de trouver « inspirant » un apprenti-dictateur ou « intéressante » une pure stalinienne, ou d’abord « douloureuse » une racialiste. Position confortable, s’il en est.
La seule mesure qui entre ici, c’est un calcul.
Leur raison proteste contre des paroles que leur raison leur déconseille, simultanément, de désapprouver. Alors, ils louvoient, ils disent « oui mais ». Et ils appellent « ouverture » ce qui relève uniquement d’un refus de dire.
D’où viennent, enfin, les « ambiguïtés » (le mot est de vous) du PS sur les questions de République, de laïcité et de communautarisme ? D’atermoiements idéologiques, ou (plus profondément) d’un (historique) déni de clarté du PS sur des sujets clivants ? Amicalement à vous 🤝
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