Il y a 20 ans, jour pour jour, deux réservistes de Tsahal, Yossi Avrahami et Vadim Nurzitz (הי״ד), se sont perdus sur la route 60 vers leur base à proximité de Beit El.
Aucun des deux ne connaissait la route ni la région, et au lieu de continuer vers le nord,
ils ont bifurqué vers Ramallah, où ils ont été arrêtés vers 10h00 à un checkpoint palestinien.

Ils n’ont pas été renvoyés d’où ils venaient, mais transférés par la police palestinienne vers le commissariat d’Al-Birah, où ils ont été lynchés.
Malgré les tentatives d’empêcher les journalistes de filmer, des équipes de télévision italienne et québécoise parvinrent à tourner et à exfiltrer les images du massacre. Soit dit en passant, il y aurait beaucoup à dire sur la gestion de l’incident par les autorités israéliennes.
Quoi qu’il en soit, ce fut un électrochoc. On peut d'ailleurs clairement dater, précisément, la mort du projet national palestinien à ce 12 Octobre 2000, à la minute où les chaînes israéliennes ont commencé à diffuser les images du lynchage, en début d’après-midi.
Ces images des corps désarticulés, martyrisés par une foule hystérique, jetés par la fenêtre du commissariat et traînés dans la rue, ont provoqué dans la psyché israélienne, comme aucune autre image, un point de rupture psychologique.
Les slogans selon lesquels « il n’y a pas de partenaire », qui servent de plateforme politique à de nombreux partis « centristes » depuis lors, sont nés à Al-Birah ce 12 Octobre 2000, sans le moindre doute.
Bien sûr, la litanie des attentats-suicides qui ont par la suite secoué Jérusalem, Tel Aviv, Haïfa, Netanya pendant 5 ans, a largement enfoncé le clou. Bien sûr, les 20 000 roquettes, missiles et obus de mortier tombés sur le Neguev depuis août 2005 y sont aussi pour beaucoup.
Mais ce sont ces images du lynchage, celle d’un de ses auteurs exhibant fièrement ses mains souillées du sang des réservistes qui ont tué l’idée selon laquelle la paix est possible, et l’ont remplacé dans la conscience israélienne par la certitude que seule compte la « sécurité »
L’idée selon laquelle le palestinien de l’autre côté de la « Ligne Verte » est un interlocuteur, a été anéantie. Il a d’ailleurs disparu de l’équation, tout comme la « Ligne Verte ».
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