L'inflation par la prolifération monétaire

La perte de valeur des monnaie-dettes, comme le dollar, est aisément démontrée en regardant au fil du temps, combien on peut acheter d'once (31 grammes d'or) avec 1000$.

Fil à dérouler...
Durant les accords de Bretton Woods, avant 1971, période durant laquelle le dollar avait une valeur fixe par rapport à l'or, on pouvait acheter 28 lingots d'or de 31 grammes.
Aujourd'hui, avec les mêmes 1000$, on ne peut se procurer qu'un demi lingot.
Donc l'épargnant qui a laissé ses dollars sur un compte bancaire entre 1971 et aujourd'hui, a vu son pouvoir d'achat en or se réduire de 98% !
Même en dollar, ajusté du coût de la vie, la perte de l'épargne est de 85% !
L'érosion de l'épargne est dû à l'explosion de la masse monétaire en dollar.
La production de nouveaux dollars a été bien plus importante que l'extraction d'or.
C'est cette prolifération monétaire qui a réduit la valeur du dollar.
Cependant, même si l'épargne laissée sur un compte s'érode d'années en années, à cause de l'inflation liée à la prolifération de la monnaie-dette, les plus financiarisés parmi ceux qui stockent leur surplus de richesse n'ont pas eu à souffrir de ce phénomène d'inflation.
L'épargne est un stock d'argent qui est fortement malmené par la monnaie-dette quand il n'est pas prêté ou placé.
L'argent qui dort se maintient en valeur facial, mais s'effrite en pouvoir d'achat.
Ceux qui ont investi dans des actions ou de la pierre, ont protégé leur épargne.
Les autres, ayant peu d'épargne, car leurs dépenses et revenus sont équilibrés, ne sont pas dans une logique de "stock", mais dans une logique de "flux".
La réserve de valeur de la monnaie n'est pas importante pour eux, la monnaie n'est qu'un moyen qui sert aux paiements.
Ce qui importe pour la majorité des gens qui n'ont pas la chance de se poser des questions de riches, n'est pas de savoir comment placer son surplus de richesse, mais plutôt de savoir s'ils vont gagner plus qu'ils ne dépensent. En gros, s'ils vont joindre les deux bouts.
Si ces gens avaient un salaire fixe, alors nul doute qu'ils seraient lésés au fil du temps et qu'il arriverait un moment où ils se révolteraient.
Heureusement, leurs salaires augmentent de l'inflation (courbe jaune). Mais cette augmentation des salaires n'est qu'illusion.
À dollar constant, c'est à dire en réajustant les salaires de l'augmentation du coût de la vie, les salaires sont stables.
Pour les instigateurs du système, ce phénomène est magique : ils nous donnent l'impression de progresser, mais en réalité nous faisons du surplace. 😅
Pourtant, cette prolifération monétaire par la dette crée des richesses, en finançant l'éducation et la santé, ainsi que la recherche et l'innovation, qui améliorent la productivité des travailleurs et des outils de travail.
Bien sûr, le système améliore l'éducation, non pas pour faire des citoyens capables de réfléchir d'eux-mêmes, mais pour en faire de bons soldats dociles envers le système. Idem pour la santé : il faut des travailleurs aptent à la tâche, même s'il faut les bourrer de psychotropes.
La productivité augmente ce qui devrait participer à améliorer nos conditions de vie.
Surtout que la monnaie-dette finance aussi l'extraction massive des matières premières.
L'extraction des matières premières a doublé depuis 1980.
Mais si les salaires ont stagné en pouvoir d'achat, où est donc passée cette richesse créée ?
Nous profitons des progrès technologiques certes, mais cet effet est compensé par la hausse du coût du logement, surtout pour les nouvelles générations.
Les organismes qui calculent l'inflation l'ont bien compris, et ils ont tendance pour calculer le coût de la vie à surponderer la part de l'innovation technologique, et à sous-ponderer le coût lié au logement (6%, soit 180€ pour un ménage qui touche 3000€ par mois).
D'ailleurs, les travailleurs dont le salaire est indexé sur cette inflation officielle ressentent fortement cette perte de pouvoir d'achat (sauf s'ils vivent dans une tente bourrée de produits technologiques).
C'est le cas du fonctionnaire qui voit son pouvoir d'achat baisser depuis l'an 2000, date qui coïncide à la fois au boom technologique et à l'explosion à la hausse du prix du logement !
(C'est ajouté en plus un quasi gel des salaires depuis 2012, conséquence de la crise de 2008).
Où est donc passer le progrès de la productivité des salariés ?
Pour retrouver cette richesse créée et mal partagée, il faut revenir encore une fois à la fin des accords de Bretton Woods en 1971, et au début de l'ère de la monnaie-dette.
La monnaie-dette est l'arme des usuriers pour extraire les richesses créées par les travailleurs. Au début l'extraction de richesse se fait par les intérêts bancaires payés par les particuliers et les entreprises, mais aussi par les intérêts de la dette publique.
Ensuite, l'extraction de richesse s'effectue aussi par la spéculation financière qui s'est débridée depuis 1971 grâce à l'innovation financière et les produits dérivés, et qui s'est accélérée avec l'informatisation de la finance à la fin des années 90.
La monnaie-dette permet aussi de s'approprier les entreprises par la dette, pour en extraire ensuite le maximum de dividendes, au détriment des salariés et de l'investissement.
D'une certaine façon, la monnaie-dette pervertit le capital, l'entachant d'usure.
Bien sûr, ceux qui s'approprient les entreprises par la dette usuraire et en prennent le contrôle, mettent à leurs têtes des PDG dont ils s'assurent de leur allégeance: depuis les années 70, les PDG ont vu leurs salaires exploser à la hausse comparativement aux autres salariés
Depuis la crise de 2008, l'extraction de richesse se fait aussi par la création monétaire des banques centrales qui sert surtout à maintenir la richesse des 0.1%, alors que de plus en plus de gens ordinaires souffrent économiquement. Le covid n'a fait qu'accelerer le phénomène.
En résumé, nous pouvons dire que la monnaie-dette crée de l'inflation, et des richesses.
L'inflation détruit l'épargne non investie et donne une sensation d'évolution aux individus dont le salaire y est indexé. Les autres, dont le salaire ne suit pas l'inflation, sont lésés.
Surtout s'ils sont locataires dans les grandes villes, fonctionnaires et peu consommateur de produits high-tech.
Quand aux richesses créées, elles existent bien, mais sont de plus en plus accaparées par une minorité financiarisée, au détriment des travailleurs.
Non seulement la richesse créée est accaparée par une minorité, mais en plus elle se fait grâce à une extraction massive des matières premières, dangereuse pour la planète, et grâce au travail d'individus de plus en plus endettés, et pour certains en souffrance psychologique.
Ce monde construit sur la dette et l'usure nous donne à la fois une impression de puissance et de chaos, où la richesse apparente se mêle au mal-être social. Rien de surprenant, car ce monde usuraire est à l'image des cupides qui nous l'imposent.
FiN !
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