Un bateau ayant un port en lourd de 53 490 Tonnes, 6 canons de 38CM qui peuvent tirer des obus de 800KG à 36 520 mètres de distance ?
C’est la classe Bismarck et nous allons en parler dans ce thread, en commençant par sa genèse et ses caractéristiques techniques :
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Comme pour les derniers threads celui-ci sera découpé en deux parties, aujourd’hui nous nous concentrerons sur la genèse et les caractéristiques techniques de la classe Bismarck, pour l’usage opérationnel ce sera la semaine prochaine.
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Au sommaire de ce thread :
Contexte et introduction à la vision dogmatique de la Kriegsmarine : Tweet 5 à 30
Construction de la classe Bismarck : Tweet 31 à 32
Introduction aux caractéristiques : Tweet 33 à 33
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Motorisation : Tweet 34 à 36
Armement principal : Tweet 37 à 41
Armement secondaire : Tweet 42 à 47
Protection : Tweet 48 à 52
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Contexte et introduction à la vision dogmatique de la Kriegsmarine :
Après avoir sabordé 400 000 tonnes de ses navires de guerre à Scapa Flow le 21 Juin 1919 l’ancienne Kaiserliche Marine…

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Devenue entre-temps la Kriegsmarine en 1935 doit donc se reconstruire une flotte digne de ce nom.
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Elle devra réussir le pari de trouver le juste milieu entre rêves de grandeur et de réalisme, flotte sous-marine et navire de surface, autant de visions qui vont l’empêcher de développer une stratégie stable et durable.
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Paradoxalement et malgré cela, La Kriegsmarine jouera durant la seconde guerre mondiale un grand rôle. Les ambitions de la Kriegsmarine : Faire énormément mais avec peu de moyens.
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La Reichsmarine de la république de Weimar, héritière du traité de Versailles se retrouve après la première guerre mondiale limitée à un effectif de 15000 marins.
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Auxquels se rajoutent 6 cuirassés pré-dreadnought, 6 autres croiseurs, 12 destroyers et 12 torpilleurs, tous antédiluviens.
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Entre 1920 et 1934 la Reichsmarine aura tenté quelques programmes pour se réarmer, on peut ainsi citer la création en Hollande de la société Ecran NV Ingenieurskantoor voor Scheepsbouw créée…
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Pour construire des versions modernisées de sous-marins basées sur des coques de Typ UB-III et Typ UC-III. Préservant ainsi le savoir des ingénieurs.

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Le problème de la conservation technologique se pose aussi au sujet des cuirassés, c’est pourquoi les plans conservés des cuirassés classe Bayern et L 20 α resteront des références.

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Expliquant par conséquent pourquoi les cuirassés mis en chantier par l’Allemagne durant la seconde moitié des années 1930 contrairement à ce que la culture populaire peut laisser à penser ne sont pas à la pointe de la technologie, au contraire.
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Ils sont même plutôt de conception ancienne, le Bismarck n’était de fait ; ni le plus puissant ni mieux protégé de sa catégorie à cause de cette conception datée.
Il faudra attendre 1925 pour que l’Allemagne mette en chantier son premier navire de combat d’importance.
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Le croiseur Emden, il sera basé à cause d’un manque de personnels spécialisés et d’infrastructures de tests ; sur la classe Königsberg datant de la première guerre mondiale.

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Il sera, à défaut d’être une merveille de technologie, une excellente plateforme d’entraînement pour la marine Allemande.
Ainsi en 1933 trois navires de classe Königsberg de 7 000 t et deux Leipzig de 8 000 t sont d’ores et déjà opérationnels ou en construction.

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Les navires les plus représentatifs des limitations que subit l’Allemagne à cause du traité de Versailles ou bien d’un manque de personnels qualifiés sont sans conteste ceux de la nouvelle classe Deutschland dont le premier représentant sera armé en 1933.

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En effet à défaut de pouvoir produire des cuirassés, l’Allemagne décide de construire des croiseurs lourds mieux armés que n’importe quels autres croiseurs pouvant leur être opposés.
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Ils étaient censés ne pas dépasser 10 000 Tonnes afin d’entrer dans les clauses du traité de Versailles et, à défaut de mieux, seront les navires de lignes principaux de la marine dans l’attente de la construction de véritables cuirassés.
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De toute façon même si l’Allemagne pouvait produire des cuirassés elle manquerait d’escorte légère, c’est pourquoi la rénovation et la création d’une nouvelle classe de torpilleurs est devenue la grande priorité navale de la république de Weimar.
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Il faudra donc attendre le début de l’année 1934 pour que l’Allemagne mette en branle un programme d’armement de navires cuirassés avec les Scharnhorst et Gneisenau en réponse à la mise en chantier des deux croiseurs de bataille Dunkerque et Strasbourg.

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L’accélération du réarmement armement atteint son paroxysme après la signature de l’accord bilatéral signé par Ribbentrop et Samuel Hoare dans lequel il est stipulé que Berlin possède désormais le droit de se réarmer à hauteur de 35% du tonnage de la Royale Navy.
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Désormais l’Allemagne n’est plus limitée à un parc naval de 100 000 Tonnes, mais en plus de cela elle peut aussi se mettre à nouveau à construire des sous-marins, et même des porte-avions, mais surtout ce qui nous intéresse ici : Des cuirassés !
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Hitler qualifia ce jour de « Plus beau jour de sa vie » et l’Amiral Raeder lança la mise en chantier des deux croiseurs de bataille les deux croiseurs de bataille Scharnhorst et Gneisenau.
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Suivis des Bismarck et Tirpitz basés, faute de mieux, sur les derniers plans de la marine impériale et qui seront armés entre 1938 et 1941.

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Cette fois, durant la guerre la flotte Allemande ne veut plus subir le sort de la flotte impériale de haute mer durant la première guerre mondiale, à savoir rester paralysée dans ses ports de guerre.
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De fait dès le début la Kriegsmarine se veut très offensive, elle multiplie les attaques en soutenant l’offensive en Pologne ou en menant des incursions dans l’Atlantique mais aussi des raids en mer du Nord.

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Cette stratégie mènera à la réussite d’une des plus spectaculaires opérations combinées de la guerre, la prise de la Norvège. Mais coûtera aussi à la Kriegsmarine une bonne part de ses forces vives, l’obligeant petit à petit à privilégier la guerre sous-marine.

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La classe Bismarck était une des pièces maîtresses de cette stratégie offensive, son but principal ?
Mener une guerre économique contre le Royaume-Uni dans l’atlantique Nord-Est et pouvoir se battre contre n’importe quel cuirassé ennemi.
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Genèse de la classe Bismarck :
Deux cuirassés de la classe Bismarck auront été construits, le Bismarck et le Tirpitz :
La quille du Bismarck sera posée le 1er Juillet 1936 au chantier naval Blohm & Voss de hambourg, il sera lancé le 14 février 1939 et armé le 20 Août 1940.
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La pose de la quille du Tirpitz aura lieu le 2 Novembre 1936, au chantier naval Kriegsmarinewerft à Wilhelmshaven. Il sera lancé le 1er Avril 1939 et armé le 25 Février 1941.

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Introduction aux caractéristiques :
Les navires de la classe Bismarck mesuraient 251 mètres de long, 36 mètres de large, leur tirant d’eau était de 10.6 Mètres et ils pouvaient déplacer à leur charge maximale 53 490 Tonnes.
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Motorisation :
12 Chaudières et 3 turbines sont nécessaires pour déplacer ces mastodontes. La puissance maximale atteinte par le Bismarck aura été de 150 170CV, ce qui lui permit d’atteindre durant des essais la vitesse de 30.1Kts.

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Le Tirpitz fera encore mieux en atteignant un maximum de 163 026CV ce qui le propulsera à la vitesse de 30.8 kts.

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Grâce aux 8294 tonnes de mazout, lorsque les réservoirs étaient pleins, les navires de la classe Bismarck pouvaient parcourir de très longues distances, 17000Km à la vitesse de 16 nœuds, mais encore 8334 en étant presque poussé au maximum, soit 28 kts !

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Armement principal :
Les cuirassés de la classe Bismarck possédaient comme armement principal de 8 canons de 38CM disposés en 4 tourelles doubles.
Chaque canon pesait 110 tonnes et mesurait 19.63 mètres.

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Les tourelles Anton et Dora (Tout à l’avant et tout à l’arrière) pesaient 1060 tonnes, tandis que les tourelles Bruno et Cäesar pesaient elles 1071 tonnes.
Chaque canon était alimenté à hauteur de 125 coups, soit 375 coups par tourelles et donc 1500 obus de 38CM en tout.

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La durée de vie d’un tube de 38CM était de 180 à 210 coups et sa cadence de 2.3 à 3 coups par minute.
La puissance de feu de ces canons ?
Ils pouvaient tirer des projectiles perforant et explosifs de 800KG à la distance maximale de 36 520 mètres avec une élévation de 30°.

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Ils mettaient 69.9 secondes pour parcourir cette distance.
A la distance de 30KM lorsque le tir était effectué avec un angle de 22.4° les obus frappaient leur cible avec une vélocité de 457m/s. Celle-ci en sortie de bouche était cependant de 820m/s.

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Les obus perforant tirés par ces canons pouvaient perforer à 4572 mètres 616mm de blindage vertical et 19.3mm de blindage horizontal.
A 27km de distance les obus perforaient toujours 304 mm de blindage vertical et 126mm de blindage horizontal.

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Armement secondaire :
En outre les navires de la classe Bismarck disposaient aussi de 6 tourelles doubles de 15CM.
Ces canons étaient capables de tirer des projectiles de 45kg à la distance de 23KM, le tout avec une cadence de 6 coups par minute.

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Chaque canon était alimenté à hauteur de 150 cps.
A ceux-ci s’ajoutait 8 affûts doubles de 10.5MM, capable d’expédier des obus de 15kg à 12.5KM d’altitude, ils étaient destinés à un usage anti-aérien et pouvaient atteindre une cadence de 15 à 18 coups par minute.

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Les canons de 10.5CM disposaient d’une réserve de munition de 400 coups par canon.
Pour la défense anti-aérienne rapprochée 16 canons de 3.7CM disposés en 8 affûts doubles étaient aussi présent. Ceux-ci étaient alimentés à raison de 7500 coups par canon.
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Le Bismarck possédait en plus de cela en Mai 1941 de 8 canons de 2 CM C/30 en 2 affût quadruples et encore de 12 canons de 2CM C/30 en affût simples. Alimentés par 24 000cps au total.

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Pour le Tirpitz du fait d’une durée de vie plus longue la dotation en canons de 2CM sera augmentée jusqu’à atteindre 58 canons. Il verra aussi l’installation sur chaque flanc du navire d’un affût quadruple lance-torpilles de 53.3CM.

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Le chapitre de l’armement se conclue par la présence de 4 Hydravions Arado Ar-196 pour la reconnaissance.

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Protection :
Le poids total de la protection du Bismarck représentait 19 082 tonnes, soit plus de 40% du poids total du navire !
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La ceinture de protection principale de la coque courait sur 170.7 mètres le long du navire, et faisait 4.8 mètres de large. Elle débutait peu avant et peu après les tourelles principales avant et arrière.

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Elle mesurait 320MM au niveau du pont des batteries puis se réduisait jusqu’à 170MM à son minimum sous la ligne de flottaison et 145MM jusqu’au pont du navire.
Les cloisons anti-torpilles mesuraient 45MM, le pont était, quant à, lui blindé à hauteur de 80 à 120MM.

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Les tourelles principales disposaient d’un blindage de 360MM d’épaisseur. Les tourelles secondaires étaient blindées à hauteur de 100MM.
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(Plus d’information sur le blindage agrandir les schémas précédents et suivants)

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Voici donc la fin des considérations techniques et par conséquent la fin de ce thread, les sources :
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Les livres : Hunting The Bismarck
Battleships of the Bismarck Class
Anatomy of the Ship : The Battleship Bismarck
Panceniki Typu Bismarck Vol 3
Encyklopedia Okrętów Wojennych 018 - Pancerniki typu Bismarck cz. 4 et 5 Bismarck Tirpitz
Naval Weapons of World War II
Kagero Super Drawning in 3D Sur le Bismarck
Images of War Tirpitz The First Voyage Rare Photographs from Wartime Archives
The Germany in World War II
A MARITIME HISTORY OF WORLD WAR II THE WAR FOR THE SEAS.
Et Quelques dizaines de bouquins qui seront cités dans le prochain thread car ils décrivent plus l'histoire opérationnelle de ces navires que leur caractéristiques techniques.
ERRATUM : Comme l'a noté @ArchangeRenaud
il y'a une coquille, c'est bien évidemment 8 canons de 38CM, pas 6 !
Désolé.
You can follow @Bodefivanov78.
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