Aujourd'hui, ça fait un an que je suis maman. Je m'étais à peu près préparée aux chamboulements émotionnels que ça serait. Bon forcément on ne peut pas anticiper complètement, mais je m'y étais préparée, à tout cet amour qui allait envahir nos vies

Ce que je ne pensais pas pouvoir dire c'est : aujourd'hui, ça fait un an que j'allaite. Comme beaucoup d'autres je m'étais dit "3 mois, c'est bien déjà, on verra ensuite !"
Puis "l'OMS recommande 6 mois, on va suivre ça !"
Puis "pourquoi s'arrêter en fait ?"

3 mois d'allaitement exclusif. Et depuis, allaitement mixte.
Ça n'a pas été toujours une partie de plaisir. Je me suis battue contre une énorme baisse de lactation suite à une intervention chirurgicale 3 semaines post-partum. J'ai enduré des crevasses de l'enfer.

Assez vite je me suis rendu compte que mon sein droit ne produirait plus jamais suffisamment malgré mes efforts pour relancer la lactation. Ça fait donc un an que j'allaite presque exclusivement avec un seul sein.
Les baisses de lactation, il a fallu se battre aussi.

Tirage tous les midis, mais ça ne suffit pas parfois. Alors des weekend à tirer toutes les heures pour stimuler.
Une petite "confusion" sein/tétine aussi, à l'introduction du biberon. Ben oui, le biberon ça coule plus vite, ça demande moins d'efforts maman.

Il y a eu des tétées qui se passaient dans les larmes. Mes larmes coulaient sur mon bébé. Elle me regardait avec ses plus grands yeux remplis d'amour, ne comprenant pas mes émotions mais essayant de m'arracher un sourire.

Quelle place pour le père pendant l'allaitement ? C'est bien simple : s'il n'avait pas été là, mon allaitement n'aurait même pas duré 3 mois. Il m'a épaulée, m'a rassurée, m'a confortée, a donné des biberons quand c'était quand même nécessaire, m'a relayée. Il a sa place.

Alors je parle des moments difficiles, mais mon allaitement c'est avant tout tellement de bonheur. Cette évidence lors de la première mise au sein. Cette fierté de voir enfin cette énorme poitrine servir à quelque chose de beau. Cet amour de mon corps que j'y ai gagné.

Ces moments, les yeux dans les yeux avec mon amour de bébé, où rien d'autre n'existe. Ces tétées de retrouvailles après le boulot. Ces petites mains qui parfois me déshabillent au pire moment pour accéder au sein, et qui me font tellement rire. Cette bouche goulue tendue vers moi

Par moments j'ai eu des complexes. Oui, j'en vois certaines par ici ou sur Instagram, pour qui ça semble tellement facile, alors que ça ne l'a vraiment pas été pour moi ! Je me sentais défaillante à côté. Puis une SF m'a dit "mais Blandine, tu es une héroïne de faire ça !"

Oui c'est vrai. Je suis l'héroïne de ma fille. Et c'est ça le plus important. J'ai réussi à lui donner ce dont j'avais envie, j'ai réussi à maintenir ce lien physique entre nous.
Du bonheur, de la fierté, voilà ce que je garde de cette année d'allaitement.

Alors juste : que cette année soit suivie de nombreux mois encore d'aventure lactée, tant que ma fille en aura envie, et peu importe ce qu'en pensent les autres !

Aux autres mamans allaitantes : non, ça n'est pas facile d'en arriver là. Mais si vous le voulez vraiment, vous y arriverez. Et si vous préférez donner des biberons : vous le ferez avec joie et fierté. Et si l'allaitement mixte est la solution pour vous : ça peut fonctionner.