Météo Covid. Petit point. Factuel. Analyse du terrain et des chiffres.
On reprend. En mars avril, vague monumentale qui défonce la France. Confinement indispensable quoi qu'on en dise. En IdF c'était plus de 2600 patients en réanimation. Plus de 7000 en France.

A la veille du déconfinement, plusieurs études et analystes prévoyaient la nouvelle vague immédiatement. Seules les estimations "les plus optimistes" de l'époque (je vous invite à les relire) prévoyaient la reprise en septembre.

Après quelques sueurs froides pour la fête de la musique, les clusters en Mayenne etc, on craignait régulièrement l'explosion "dans 2 semaines". Fort heureusement rien de tout cela l'été. Dès la fin juillet, une reprise à bas bruit. Qui monte inexorablement.

(apparté : vous l'appelez comme vous voulez. Vaguelette, reprise, rebond, deuxième vague, peu importe. Mais si vous considérez que la première était une vague, alors celle ci, bon... pas pareil quoi. Mais comme vous voulez). Cette reprise a donnée tort à ma théorie fort optimiste

Mais fort heureusement, je n'étais pas trop loin de la réalité. On se souvient : "il n'y aura pas de 2ème vague cet été ni à la rentrée", et "le virus circulera toujours et il y aura toujours des entrées en réanimation". Bon on s'en fiche. Mais parlons d'ajd

Alors ce "bruit de fond" est plus haut que j'anticipais. Mais il reste fort heureusement très faible face à ce qu'on a connu. On va faire quelques analyses rapides. Stock (nb de personnes hospit) et flux (nouvelles entrées quotidiennes)

Alors voilà, il faut être sacrément de mauvaise foi pour dire que là, aujourd'hui, nous avons devant nous une exponentielle. Au passage on nous le suggère depuis 2 mois. Je ne suis pas d'accord. Sans présager de ce qui nous attend, ça n'est pas du tout le cas aujourd'hui.

Depuis quelques jours, le fameux "plateau" semble se rapprocher, de l'aveu de beaucoup. Alors cette reprise/vague/vaguelette/rebond/j'menfous n'est en rien comparable avec ce qu'on a connu.
MAIS

Oui, il y a un gros MAIS. En mars avril, l'hôpital était vidé de ses autres patients. Et là, ils sont tous là. Je ne sais pas si vous aviez remarqué, mais nous urgentistes (et autres) nous avons alerté depuis des années sur le manque de lit et les conditions d'accueil des malades

A présent il y a une saturation des hôpitaux. Mais cette saturation n'est pas vraiment un phénomène nouveau. Et elle n'a pas attendu l'arrivée du COVID pour exister. Mais évidemment, avec ce flux continu de malades COVID, ça aggrave vraiment les choses.

Il serait malvenu de dire que c'est le COVID qui crée ce problème, mais il est clair qu'il le met en lumière. On peut se sentir un peu vexé presque, que ce problème soit pris en compte par tout le monde ajd alors que c'est si fréquent.

MAIS se taper 24 patients COVID dans un hôpital (sans même compter les réas) c'est très dérangeant pour ne pas dire plus. Et je plains mes collègues des services de maladies infectieuses ou autres qui doivent gérer au mieux pour faire tourner (kuddos à mon ami @BleibtreuAlexa1).

Alors tout ça pour dire quoi? Don't worry, le COVID ne fera pas autant de mal que ce qu'il a fait en saison 1. Don't worry la croissance n'est pas exponentielle et non chère madame il n'y aura pas la situation de fin mars pour la mi octobre.

Et non cher ami, le 15 août la deuxième vague n'a pas déferlé. Mais peu importe on est dans la m. à l'hôpital. Je vous assure que ça ne date pas d'hier. Honnêtement, c'est moins pire que ce qu'on a connu pendant les hivers difficiles. Mais on n'a pas envie d'y revenir.

Me prononcer sur la fermeture des bars et des restrictions? Bien sur je suis contre. Je suis pour le masque obligatoire en intérieur, dans les transports. Et même dehors finalement bon, on s'y fait, je reconnais.

Les mesures prises il y a 7 jours n'ont pas pu avoir le moindre effet ajd, alors le passage au cran supérieur... je ne sais pas quoi en penser. Et les déprogrammations (qui n'ont pas eu lieu encore à ma connaissance) OUI. Oui avant de condamner certaines professions ou classes,

Il conviendrait de d'abord améliorer les capacités d'accueil. Nous appelons très régulièrement de nos vœux des déprogrammations pour éviter la saturation, en général en vain. Pourtant, la situation n'était pas forcément meilleure.

Pour finir, puisqu'on ne pourra pas le faire en société avant un moment, je vous propose de danser chers vous. Et de découvrir ce que j'ai pu découvrir lors de ma dernière soirée dans un bar, dernière avant... ... ... "dans 2 semaines"?