un mot sur ce qu'implique le passage en demi-jauge à l'université, pour que chacun(e) comprenne bien de quoi il s'agit, en particulier les étudiant(e)s dont nous sentons bien dans les mails que le mécontentement monte 🔽
d'abord il a fallu dédoubler les amphis qui en temps normal sont déjà archi pleins (à Rennes 2 par ex, les effectifs de "mineure" en histoire, c'est à dire ceux/celles qui prennent l'histoire comme seconde matière, sont déjà à 500)
ces opérations de dédoublement constituent une très grosse charge pour les personnels administratifs qui doivent composer avec les "cohortes" et les inscriptions, inventer des demi groupes et des sous groupes, mettent à jour des emplois du temps en continu, adapter les salles
sachant que ces salles sont souvent insuffisantes en temps "normal". S'ajoutent à cela les vagues d'inscriptions tardives (les étudiant-es qui arrivent seulement) liées : à Parcoursup + à la hausse des effectifs étudiants
imaginez déjà le nombre de mails et de navettes entre : départements, UFR, services centraux que cela implique (beaucoup).
Ensuite il y a tout le travail caché dont vous n'avez pas conscience :
inventer des dispositifs qui permettent à la fois de voir les étudiant(e)s tous les quinze jours, tout en transmettant l'essentiel du cours à ceux/celles qui ne sont pas là. On bosse là dessus depuis juin
depuis la rentrée, cela implique de répondre à des dizaines de dizaines de mails concernant des étudiant(e)s qu'on ne peut pas accueillir, ou plus, qui ne sont pas inscrits dans les bons espaces cours en ligne, si cruciaux dès qu'une partie du cours est à distance
maintenant d'un point de vue pédagogique : il faut désormais appliquer cela aux travaux dirigés, et se débrouiller pour que la demi-classe absente dispose de supports corrects pour travailler.
Pour ma part, cela implique de reprendre les supports produits en cours et les adapter
ce qui constitue une charge de travail supplémentaire très lourde.
cela veut dire aussi que tout ce qu'on règle d'habitude de façon informelle, au début ou à la fin d'un cours, passe désormais par le mail (!!!)
ajoutons à cela le suivi pédagogique pour le demi-groupe qu'on voit tous les 15 j.
Imaginons (heureusement on ne va pas jusque là) que chacun des 23 ou 24 étudiant(e)s (TD) et 220 (CM) aient une question à poser par semaine, on monterait à.... 250 mails de suivi hebdomadaire
vous voyez qu'on touche là aux limites de ce qui se passe quand on veut proposer à tous un enseignement supérieur de qualité sans recruter les enseignant(e)s pour.

Nous allons tous éclater nos volumes d'heures supplémentaires (ce travail caché ne sera pas payé, évidemment)
tout en assurant un service qui ne pourra de toute façon pas être optimal, ni même vraiment solide, pour ma part, je pense - dans la mesure où il faudrait que chaque étudiant, au moins en 1ere année, ait un suivi personnalisé. Là, on ne peut pas.
Nous n'avons pas les moyens humains, logistiques et financiers de le faire.
Alors on va mener la barque au mieux.

Mais, s'il vous plaît, soyez patient(e)s avec nous, parce qu'on se démène et qu'il y a des dizaines d'obstacles que vous ne voyez pas.
Pour finir un petit exemple des échanges et mails à décrypter tous les deux jours, pour que vous voyez la dimension concrète !!!
Et laissez moi vous préciser que mon institution fonctionne bien, qu'on a un vrai support administratif et des consignes cohérentes. Ce n'est pas le cas partout !
Dans un endroit où j'ai travaillé : imaginez donc si la seule personnelle administrative est.
..malade cette semaine.
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