Je commence à fatiguer un poil de tous ces messages dans des médias variés concernant ce qu'il faut faire et ne pas faire à l'école, de ce que savent faire ou ne pas faire les enseignants. Alors je vais aussi donner mon avis, d'enseignante depuis 25 ans, et de maman.
- le niveau des élèves baisse nous dit-on. Soit, mais en quoi comparer les résultats des élèves d'il y a 20 ans avec les actuels est-il pertinent sans entrer dans la comparaison un certain nombre de facteurs ? Comme l'accès jusqu'à la troisième de quasiment toute une classe d'âge
le nombre d'heures affectées à l'apprentissage de la langue (française et mathématique), le nombre d'élèves par classe (et par là même le temps à consacrer à chacun), l'ouverture vers d'autres sujets, pour ne citer qu'eux.
- Corollaire au point précédent, se pose alors la
- Corollaire au point précédent, se pose alors la
question de ce que l'on inclut dans les activités scolaires : gestes premiers secours, sécurité routière, éducation à la santé et à la sexualité, à la citoyenneté, au développement durable, à l'orientation, aux médias... Je ne suis pas contre du tout. Mais peut-être alors,
peut-être, tout ceci pourrait être réalisé par des professionnels du sujet ou des enseignants formés pour, et dans des horaires dédiés qui n'empiètent pas sur les horaires disciplinaires. Ce qui entraîne 3 contraintes : augmenter le temps scolaire obligatoire,
des dépenses supplémentaires et reconnaître clairement que l'Ecole se substitue à une partie du rôle éducatif parental.
- Les enseignants ne sont pas les parents bis des élèves. Ils peuvent et doivent préparer des séquences d'apprentissages réfléchies et adaptées, différencier,
- Les enseignants ne sont pas les parents bis des élèves. Ils peuvent et doivent préparer des séquences d'apprentissages réfléchies et adaptées, différencier,
évaluer, éduquer sur un certain nombre de points critiques, être attentifs à ce que chacun puisse être à l'école dans les meilleures conditions possibles (veiller au harcèlement, au racisme, au sexisme) mais
leur demander d'être efficaces dans leur enseignement en augmentant leur nombre d'élèves, en diminuant
leurs horaires disciplinaires tout en édictant des programmes de plus en plus ambitieux (et qui de facto ne pourrons pas être appliqués correctement) et en ne les formant pas (je fais référence aux propos d'un monsieur du ministère expliquant les pbs par une mauvaise formation
des enseignants (sic)), ce n'est juste pas possible.
Contrairement à ce que pensent certains, les enseignants ont très largement progressé ces dernières décennies dans leurs pratiques et surtout leurs relations avec les élèves et les parents. Mais ils ne sont pas ni infirmier,
Contrairement à ce que pensent certains, les enseignants ont très largement progressé ces dernières décennies dans leurs pratiques et surtout leurs relations avec les élèves et les parents. Mais ils ne sont pas ni infirmier,
ni psychologue, ni aesh, ni conseiller d'orientation, ni nutritionniste, ni médecin, ni secrétaire, ni éducateur, ni informaticien, ni youtubeur, ni juge, ni assistant social, ni animateur, ni CPE, ni...les parents de leurs élèves.
Dont le rôle minimal serait peut-être (pour le volet scolarité) de veiller à ce que leurs enfants dorment suffisamment, que leurs devoirs soient faits (au moins essayer de les faire), qu'ils soient respectueux des autres, capables de composer avec la contrainte et d'utiliser
l'échec comme levier de réussite (non ce n'est pas facile). Si on veut une formation de nos jeunes qui ne soit pas ambitieuse que sur le papier, il va falloir investir dans du matériel, du personnel correctement formé,
et reconnaître à ce personnel son engagement et son expertise qui ne doivent pas souffrir des fantasmes de la vindicte populaire et médiatique.
Mon propos est bien sûr général, je ne suis pas aveugle aux situations individuelles parfois très difficiles des élèves et de leurs parents.