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Après avoir vaincu les armées chrétiennes à Hattin (nord de l'actuel Israël) en juillet 1187, Salah Ad-Din Al Ayyubi (Saladin) vise la cité de Jérusalem.

Le 02 octobre 1187, son pari est réussi : Les armées musulmanes prennent la ville sainte.

Je vous raconte ça

Que ce soit en Occident ou en Orient, tout le monde connait ce guerrier et stratège hors pair qu'était Salah Ad-Din / Saladin.

Le "Chevalier de l'islam" comme on l'appelait, était aussi connu pour son esprit chevaleresque, étant même le sujet de nombreuses poésies en Europe.

Lui, kurde, avait uni le monde musulman afin de reprendre la ville sainte de Jérusalem.

Il en avait fait non pas un objectif, mais un véritable devoir religieux pour tout musulman.

Et c'est comme cela que les armées chrétiennes n'ont pas pu résister à l'avancé musulmane.

Le 20 septembre 1987, après son importante victoire a Hattin, Salah Ad-Din se tint devant Jérusalem espérant prendre la cité un jour.

Ce jour arriva, le 02 octobre 1187 après un long siège.

Mais Saladin voulût éviter violence et destruction dans la ville sainte.
Il proposa alors aux assiégés de négocier une reddition en afin de ne pas faire couler le sang.

En d'autres termes, Saladin laissa le choix aux chrétiens d'éviter la confrontation.

Concrètement, il leur proposa de ne pas les faire crouler sous les impôts, de reconnaître leurs droits en tant que minorité et de ne se contenter que d'une somme minime (en guise de rançon).

Mais la stratégie chrétienne était de gagner du temps dans l'espoir que des renforts chrétiens viendraient casser le siège.

Toutes les propositions de Saladin furent refusées par les chefs chrétiens.

Pour commander la défense de la citadelle, Balian II d'Ibelin.

Les chrétiens dirent : "Nous ne pouvons vous céder une ville dans laquelle notre Dieu est mort, nous pouvons encore moins vous la vendre."

Et Salah Ad-Din répondit à cela :
"Vous maudirez votre obstination. J'entrerai d'ici peu dans Jérusalem et je ne saurais alors comment (...)

(...) empêcher mes compagnons victorieux de traiter par l'épée les chrétiens survivants comme vous avez traité vous-même les musulmans lorsque vous êtes entrés dans Jérusalem en l'an 492 de l'hégire."

La confrontation semble, après cela, inévitable.

La cité fut défendue par 60 000 combattants chrétiens (selon des sources de l'époque) mais selon les le bras droit de Salah Ad-Din, Baha Ad-Din, il n'y avait que 6000 défenseurs.

Balian II d'Ibelin motiva ses troupes et implora tous les chrétiens a défendre leur foi.

Durant tout le siège (du 20 septembre au 02 octobre 1187), les assauts musulmans furent repoussés.

Les chrétiens se battaient avec acharnement, poussant les musulmans et Saladin à changer constamment de points de pénétration dans la citadelle.

Le 29 septembre 1187, les armées musulmanes réussissent a ouvrir une brèche dans le système de défense des armées chrétiennes.

Mais malgré tout, les chrétiens réussirent à repousser les hommes de Saladin ce qui fit retarder la prise de la ville.

On raconte que les femmes chrétiennes de la cité, allaient devant le Saint Sépulcre afin de prier pour la victoire chrétienne.

Certaines coupaient les cheveux de leurs filles pensant apaiser Dieu, en colère contre les chrétiens de Jérusalem selon elles.

Sur le terrain, la pression était de plus en plus difficile à tenir pour les chrétiens.

Les assauts répétés ne faisaient que de fatiguer les défenses de la villes et tout le monde savait qu'en l'absence de secours, ils finiraient bien par tomber.

La stratégie de Saladin etait claire :
Il voulait épuiser les défenses chrétiennes et ouvrir plusieurs brèches afin de les éparpiller et donc de les affaiblir.

Les jours de la ville étaient comptés.

Et c'est au moment où Saladin préparait le dernier assaut que les chefs chrétiens dont Balian II et Renier de Naplouse voulurent négocier.

Quand il apprit cela, Saladin fut furieux. Il reprocha aux chefs chrétiens de n'avoir pas voulu négocier dès le début et d'avoir (...)

(...) sacrifiés tant de vies.

Puis Saladin fit remarquer que les étendards islamiques flottaient déjà dans plusieurs points de la ville et que les chrétiens n'étaient pas en mesure de négocier.

Mais Balian II eût un sursaut d'orgueil et dit : "Ne croyez pas que Jérusalem (...)

(...) manque de défenseurs !
Nous nous retrouverons dans chaque quartier de la ville et nous avons 5000 otages (musulmans)."

Saladin, lui, donnait une grande importance à la vie de ses combattants et des musulmans en général. Il avait peur que les chrétiens s'en (...)

(...) prennent au Dôme du Rocher avant de se rendre.

Saladin se laissa le temps de réfléchir et proposa aux chrétiens de se rendre puis de pouvoir acheter leur liberté :
Homme = 10 dinars
Femmes = 5 dinars
Enfants = 2 dinars

Et les pauvres auraient un traitement spécial.

Le pacte fut accepté par le camp chrétien.

Le 02 octobre 1187, peu avant la prière de Dhohr (prière après que le soleil passe au zenith), les armées musulmanes et Salah Ad-Din occupaient la ville de Jérusalem.

La ville sainte passait sous contrôle musulman.

La joie des musulmans était tellement immense, que beaucoup affluaient du monde musulman pour se tenir à Jérusalem !

Les poètes, les juristes, les savants, les cadis etc.. tous voulaient féliciter Salah Ad-Din Al Ayyubi.

Thierry, Grand Précepteur de l'ordre des Templiers, qualifia le prise de Jérusalem de "désastre".

Quand au butin, Saladin ne prit rien pour lui. Il le partagea entre ses soldats, ses emirs, les nécessiteux etc.

Il fait preuve de mansuétude à l'égard des chrétiens.

Par exemple, il ordonna que les malades (chrétiens) soient laissés dans les hôpitaux et soignés.

Il exempta les chrétiens pauvres de payer leur rançon.

Il fit placer des gardes partout dans la ville afin qu'aucune violence ne soit commise.

Plusieurs femmes chrétiennes se jetaient aux pieds de Saladin en pleurant.

Par pitié, le "Chevalier de l'islam" ordonna qu'on fasse libérer leur maris afin d'adoucir leur peine, tout en leur donnant des provisions.

Voilà pourquoi Saladin laissa une marque dans l'histoire.

Véritable génie militaire armé d'une foi inébranlable, Saladin etait aussi un homme plein de mansuétude tout en étant un féroce guerrier.

Humiliés, les chrétiens prévirent une autre croisade en 1189 (pour récupérer la ville).

Mais ça c'est encore une autre histoire...