Je reçois beaucoup de questions sur le fait que je suis psychanalyste en plus d’être psychologue alors que la psychanalyse a été beaucoup décriée ces dernières années. On me demande si ça n’entre pas en contradiction avec les valeurs qui me sont chères. ⬇️
Du coup, je me suis dit que j’allais lancer une série de thread sur ma pratique et les référents théoriques pour répondre à ces questions que je trouve très intéressantes. Je vais appeler ça les #cequejefaismal pour expliquer par l’exemple les distances que j’ai pris avec
certaines choses de ma formation de psychologue et de psychanalyste mais aussi décrire ce qui pour moi reste des fondements d’une pratique humaniste. Bref, je vais essayer de vous décrire un peu la cuisine que je fais avec les années 😅
On y va ? ⬇️
- La première chose c’est qu’aucune théorie n’est à avaler comme ça. Si vous appliquez une théorie sans la mettre à l’épreuve, sans la questionner, sans vous l’approprier, vous êtes face à un dogme, une doctrine et plus à une théorie. L’humain, le retour du terrain, de vos
patient.e.s doit passer avant tout. L’important c’est de regarder ce qui soulage, ce qui aide, ce qui a de l’effet. Ensuite, il faut se demander si cet effet c’est ce que souhaite votre patient.e et pas une normativité que vous lui imposez parce que vous pensez qu’iel serait
mieux comme ça. C’est la plainte de la personne qui doit vous guider. Vous devez aussi vous demander si on parle d’effet à court terme ou d’un soulagement durable. L’important c’est qu’au bout d’un moment votre patient.e vous jette comme une vieille chaussette 😂, qu’iel n’ait
plus besoin de vous donc l’idée c’est que le soulagement s’inscrive dans la durée !
L’orientation psychanalytique je l’ai choisie (j’ai aussi travaillé 1 an dans un hôpital TCC donc je sais de quoi je parle) mais ça ne veut pas dire que je propose une
psychanalyse a chaque personne ! Je m’adapte à la personne en face de moi, son caractère, sa manière de penser, ses besoins.
- Ensuite, c’est pas parce qu’on fait sa cuisine que tout est permis. Il me semble très important de rester cohérent. J’ai parfois du mal à comprendre
comment certain.e.s psy « intégratifs » arrivent a travaillent avec des théories contradictoires. Soit on pense qu’il y a de l’inconscient soit non. Soit on pense que le changement n’est pas qu’une question de volonté soit non. Bref, j’essaye que la théorie que je crée et que
j’applique tienne la route. Je confronte mes hypothèses théoriques à la clinique, s’il y a contradiction, je me documente et je réfléchis.
- D’un autre côté, certaines théorisations sont présentées comme opposées quand elles ne le sont pas tant que ça. Par exemple, les
neurosciences et l’épigénétique ne sont pas opposées à la psychanalyse (je ne parle de Freud là hein mais des mécanismes à l’œuvre dans la psychanalyse comme l’inconscient, le rapport au langage, l’influence de l’environnement, les mécanismes de defense, etc.) et le tenir au
courant des avancées dans ces disciplines est aussi important que d’être conscientes des déterminants sociologiques qu’on ne peut selon moi ignorer. Ces prémisses étant posés, j’essaierai de vous poster régulièrement un truc qu’on m’a appris ou qui se fait couramment dans
une théorie dominante et avec lequel j’ai pris de grosses distances. J’espère que ça éclairera les futur.e.s pro et celleux qui m’ont posé des questions très bienveillantes sur ma pratique 🙂
You can follow @lapsyrevoltee.
Tip: mention @twtextapp on a Twitter thread with the keyword “unroll” to get a link to it.

Latest Threads Unrolled: