Les Ouïghours, c'est déchirant. D'une part ça dit notre impuissance devant un crime contre l'humanité qui semble intouchable, de l'autre ça dit une "responsabilité" politique en tant qu'humain + citoyens de démocraties qui portent au pouvoir ceux qui n'ont que faire de l'humanité

C'est très dur parce qu'on semble pouvoir ne rien faire, mais au fond on ne fait vraiment pas grand chose, pas même le minimum, s'en émouvoir, si les citoyens décidaient réellement de boycotter, exiger; Politique & économique qui ne reposent que sur l'opportunisme s'y plieraient.

Y-a-t-il plus bête et naïf que d'attendre de peuples et de citoyens conditionnés par leur environnement, qu'ils s'engagent et renoncent à un confort ne serait-ce que passager pour des impératifs humanitaires supérieurs, aussi lointain ? Ça s'applique à beaucoup de choses.

Je ne sais pas, j'aime croire que la masse est meilleure que l'élite dirigeante, mais au fond, (en dehors des régimes dictatoriaux), on passe notre temps à placer des bêtes au pouvoir avec une couche si fine de décence qu'il est limite impossible de nous excuser.

Même si au fond nous ne constituons pas un tout homogène, socialement, idéologiquement, en terme de conscience, d'engagement, de sensibilité, d'humanité... collectivement c'est la faillite et on ne peut compter que sur une minorité pour toute indignation, mobilisation, résistance

Historiquement les plus grandes œuvres en faveur de l'humanité, du progrès et de la justice ont toujours été l'oeuvre de résistances et de groupes minoritaires. La "majorité" et le pouvoir ne prennent le Wagon qu'en route ou passé.

Ça me rend triste de me dire que si c'est comme pour le Yémen, la Syrie, le Congo, le Soudan, le Rwanda, la Shoah, il ne se passera rien avant la fin.

Vu l'imbrication de rapports commerciaux, d'intérêts divers parfois communs et complexes, additionné à l'ultra militarisation des acteurs. Les peuples n'ont que la force de leur indignation, du boycott et de l'exigence envers leurs dirigeants. Nous en sommes si loin.

L'étape suprême de la mondialisation devrait être de reconnaître en l'autre aussi loin soit-il l'humanité qu'on trouve chez ceux qu'on aime.
Mais on est même capable de le faire avec ceux qui partagent notre espace géographique immédiat.

Il est une heure du matin, jugez pas, j'ai le droit de broyer du noir.