THREAD: Le téton qui pointe.

Ces derniers temps ça parle des tenues des jeunes filles, notamment de leurs tétons. J'ai eu un petit "traumatisme" d'enfance qui m'a longtemps fais avoir honte de mes tétons. J'en ai enfin parlé à ma mère, et je vous le confie aujourd'hui.
Je n'avais pas plus de 10/11 ans. Ma poitrine commençait tout juste à se développer (des gouttes d'eau comme disait ma mère) et j'avais du mal à porter des soutien-gorge. J'avais toujours vécu sans. Je n'aimais pas, ça serrait, ça grattait, ça faisait mal avec les baleines...
Et je ne voyais pas l'intérêt de brassières: Ne pas en porter revenait exactement à la même chose, ça ne tenait rien. Je vivais donc paisible, sans soutif, sans crainte.
Mon père faisait du moto-cross à l'époque. Pas mal de compétition, beaucoup d'entrainement... Et pas mal de weekend sur les terrains. J'y avais mon meilleur ami d'un an plus jeune et je gambadais pour jouer dans le sable, la forêt, etc... La joie pour une gosse.
On découvrait un autre "enfant", un ado. J'ai jamais été contre découvrir quelqu'un mais je me sentais mal à l'aise avec lui. Il avait 14/15 ans et un air qui ne me plaisait pas. Il faisait beau et légèrement frais, j'étais en débardeur, sans soucis.
"Pointes pas, tu m'excite pas" me lance soudainement l'ado, l'air moqueur. Je rappelle que j'avais 10 ans. Je connaissais plus ou moins le sexe (la base et encore) mais je ne comprenais rien à son charabia. J'ai suivi son regard qui était planté sur ma poitrine.
Mes tétons pointaient, effectivement. Et cela se voyait. Ce n'était pas la première fois. Mais c'était bien le début d'une nouvelle angoisse. J'ai relié les informations entre elles et compris: Il pensait que j'étais excitée par lui car ma poitrine pointait.
Je me suis sentie honteuse et mal. Je suis allée immédiatement mettre ce soutien-gorge qui me gênait pourtant. Prétextant à ma mère que "ça me gêne d'être sans pour jouer". Ce qui était faux, c'était l'inverse. Mais voilà. J'étais sensée contrôler mes tétons. ou bien les cacher?
Un téton ne pointe pas forcément par excitation. Et peut ne pas pointer, même excitée. Il réagi au froid, aux frissons, sans raison... Tous comme ceux des messieurs. Mais on a décidé que ceux des femmes, c'était mal. Qu'ils ne pouvaient... Ne DEVAIENT PAS être visible.
Même à dix ans. Quand on connait à peine le mécanisme pour faire un bébé, qu'on ne s'intéresse pas à ces choses. On est sensé maîtriser notre corps, on est fautive.
Et ensuite on a peur.
J'ai longtemps crains mes tétons. Et s'ils envoyaient un mauvais signal?
Si à cause d'eux, un garçon comprenait une invitation? Ce serait ma faute...
Et bien non. C'est ce que ce garçon a voulu me faire croire. Cette société. Mais c'est faux. Nos tétons ne sont pas des objets sexuels. ils ne sont pas responsables de vos réactions.
Ils ne sont pas signes d'excitation. Et s'ils suffisent à vous perturber, vous déconcentrent, alors remettez-vous en question.
Vos tétons pointent aussi. Ce sont les mêmes. Si les miens vous dérangent, mais pas ceux de votre voisin, alors c'est vous qui devez changer.
Vous êtes le problème.
Pas moi. Ni eux.
Vous ne me forcerez plus à les cacher.
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