En quelques messages, je vais essayer de vous résumer une mission de police du ciel telle qu'elle s'est déroulée ce midi.
Tout commence généralement par un contact déclaré "suspect" par le contrôle civil.
Je vous passe les diverses étapes de sécurité qui conduisent, tout au bout, à l'entrée en action du @CDAOAofficiel, notamment chargé de la protection et sécurisation de l'espace aérien national.
Là, une équipe qui dispose de l'ensemble de l'information va décider l'engagement de moyens aériens. Elle peut faire appel à un hélicoptère, à des aéronefs en vol ou à la permanence opérationnelle, dite PO. Tout dépend de l'urgence et des disponibilités. On improvise pas.
La PO, c'est deux avions, deux pilotes (+ 2 navs pour la 4e EC) et une équipe de mécanos toutes spés. Ils sont dispos 24/24h, 7/7 jours, relevée toutes les semaines. Les avions sont prêts, armés, plein fait, tour avion fait. Il "suffit" de sauter dedans.
Quand la décision de "scrambler" la PO est prise, un klaxon retentit dans la salle d'alerte de la PO concernée (4 plots permanents en France) et tout le monde se précipite sur l'avion (le 2e est là en "spare", en cas de panne du 1er). En quelques minutes, l'avion PO est en l'air.
Il est pris en charge par un contrôleur désigné, généralement spécialiste de l'interception dit GCI, qui va le guider vers sa "cible" tant que l'intercepteur n'a pas pris celle-ci à sa charge, à vue ou grâce au radar embarqué.
Je passe sur les procédures d'inter, sujet sensible.
Quand le "target" est en vue, en fonction des besoins de la situation, l'avion PO peut se montrer. Ici, le pil' ou le nav prend l'avion en photo pour alimenter la base de données du CNOA.
La situation peut alors prendre plusieurs tournures :
1. L'intercepté réalise qu'il a oublié de changer de fréquence et retrouve subitement la parole. On s'assure de la méprise, l'inter s'arrête là et la procédure administrative suivra alors son cours.
2. L'équipe de l'avion intercepté a fait une vraie grosse ânerie (genre fumer des ZIT). Il peut être contraint de suivre la PO, dérouté vers un terrain où la gendarmerie saura l'accueillir.
3. L'équipage est perdu, en difficulté ou autre. La PO assiste le naufragé autant qu'elle peut, ouvrant la voie, guidant, relayant les messages, etc. La présence de la PO est une source d'info supplémentaire pour le CNOA. Important pour décider.
4. Il existe aussi une situation qui justifie l'emport d'un armement actif. Mais inutile d'en parler.
Et quand sa mission est finie, l'avion PO revient à sa base de départ. Pendant ce temps, le 2e pilote s'est équipé pour assurer la continuité de posture permanente de sûreté, prêt à sauter dans le 2e avion.
Voilà. J'ai fait simple. Fin 😉🤙
Ah ! J'oubliais : la décision de passer supersonique est donnée par le contrôle aérien sous la supervision du CNOA. Si le supersonique est autorisé, c'est qu'il y a une raison. L'usage du supersonique est très réglementé au-dessus du territoire.
You can follow @EscadronsChasse.
Tip: mention @twtextapp on a Twitter thread with the keyword “unroll” to get a link to it.

Latest Threads Unrolled: