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Ce débat est traversé par 2 présupposés. L’idée qu’une meilleure “représentation” télévisuelle des minorités sociales entraînerait une meilleure reconnaissance sociale. Or, representation médiatique et considération de la présence sociale vont peu de pair https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/09/29/diversite-la-television-est-aux-abonnes-absents_6053973_3234.html
Car le risque est grand que la représentation, au regard des enjeux politiques qui la fondent, demeurent indexée à la perception que le groupe majoritaire se fait des groupes minoritaires. Et le tokenisme n’est pas une voie viable
Le 2e postulat est que la télévision ne reflète pas la société. En partant de cette idée du mauvais miroir, on aplatit les enjeux de pouvoir à l’œuvre et on ne considère pas les médias pour ce qu’ils sont : une fabrique de conservation d’un certain imaginaire national
C’est donc important de ne pas délier la question cathodique de questions bien plus structurelles. Le fait que les institutions continuent à penser en terme de “diversité” dit bien qu’on demeure dans une logique d’utilité collective à la majorité
Et non pas de justice sociale qui vise la redistribution de ressources matérielles et symboliques aux groupes minorés
En creux, cela pose aussi la question de la production de contenus et donc du groupe socio-professionnel qui en a la charge et au sein duquel, là encore, des discriminations sociales se font fortement ressentir
Si on se montre un peu attentifs à la nébuleuse des podcasts, on se rend compte compte que c’est un espace fortement investi par les minorités sociales et porteur des questions minoritaires
De manière grossière, il faudrait bien sûr affiner la chose, mais l’espace télévisuel semble empêcher la constitution de la question raciale et dans une certaine mesure féministe comme question démocratique. Comment les minorités sociales pourraient y trouver leur juste place
quand on voit l’énergie investie en la production de programmes d’où ne cessent de jaillir les discours racistes, anti-féministes, homophobes, etc.
Si ces questions vous intéressent, n’hésitez pas à lire ces articles qui approfondissent l’analyse : https://journals.openedition.org/urmis/1054?lang=en#tocto1n3
