Amis du soir, Bonsoir ! Voilà le thread promis il répond au doux titre de :

« Boire pour réussir et faire boire pour Manager »

Bonne lecture !
Il est dans la continuité de mon Thread sur la rémunération lunaire du Consulting dans le secteur Financier, je vais essayer d’y développer la notion que j’ai qualifiée de « management par l’alcool ».

Vous avez été nombreux à demander des précisions sur le sujet !
Pour comprendre la notion de management par l’alcool il faut revenir à la constitution des entreprises du conseil, comme je vous l’ai expliqué le taux de turnover, la structure pyramidale et le caractère professionnellement valorisé de ce secteur en font des entreprises....
très « Jeunes » « cool » « prisées ».

Par jeune il faut comprendre que la moyenne d’âge y est très faible par rapport au reste du tissu productif français.

....
Par ex : EY est l'un des 4 gros cabinets du secteur, on parle de BIG Four pour qualifier les 4 cabinets les plus prestigieux, gros, reconnus...

bha chez eux 75% des salariés ont moins de 30 ans et la société recrute 2500 personnes par an… POUR 6500 employés.

Ouais + d'1/3.
Mais quel lien avec l’alcool ?

Comme je vous l’expliquais dans le précédent Thread sur le sujet, la grande problématique de ces compagnies est le taux de turnover (1/3 dans l'exemple au dessus), en effet, quand toute les boites se ressemblent, que le travail est pénible ....
que la charge horaire est très lourde et que vous proposez déjà des perspectives de rémunérations lunaires …

Que faire pour continuer à inciter ces jeunes loups à rester ?

Car c'est eux votre "Matière Première"
Il reste un dernier élément avant d’arriver à l’alcool, c’est le profil des « recrues » de ces entreprises. Il s’agit très, très, très majoritairement de gens issus d’école de commerce du top 10.
On y retrouve également quelques profils universitaires (votre fidèle Oscar 🥳 !)
et également quelques ingénieurs.

Mais à la louche je dirais que 75-80% vienne d’école de commerce à 8K l'année. Oui, car il y a un filtre de sélection monétaire au départ, tout le monde ne peut pas rejoindre cet "Elite".
Donc on rappelle les 3 points sur la question du management : les profils sont jeunes, déjà largement rémunérés, les boîtes du secteur se valent, le travail est long et souvent dur, la concurrence recrute massivement et la majorité des profils sont issus d’école de commerce…
Quelle peut-être la réponse à l'ensemble des problèmes de ce secteur ?

L’alcool.

Enfin l’alcool n’est qu’un moyen… Comme vous l'avez la finalité est bien la maximisation des bénéfices en assurant la pérennité de l'effectif.

Bha ouai, recruter à un coût les gars.
L’idée pour pallier à ces problématiques est de faire en sorte que ces jeunes, vivent « entièrement » par leur travail.

Le but du jeu est que la frontière entre vie professionnelle et vie privée se floute au point de se confondre au point de n'être qu'une seule et même vie…
L’alcool devient alors l’outil pour réussir à créer un esprit de corps, des anecdotes, de l’amusement et des liens forts entre ces jeunes louveteaux que l'entreprise doit voir rester pour continuer à les facturer très cher et se nourrir de leurs "énergies et de leurs potentiels".
L'idée est en fait de prolonger l’expérience de ce qu’ils ont vécu en école de commerce.

Comment ?

En organisant de manière maîtrisée et régulière des occasions pseudo-informelles propices à la formation de ces liens d'engagements auprès de l'entreprise et de ses membres.
D’une part dès votre arrivée on vous proposera souvent de commencer en septembre, en même temps qu’un grand nombre de nouveaux venus, généralement un séminaire d’intégration est organisée vous faire découvrir les valeurs et la culture de l’entreprise.
Généralement ces séminaires sont organisés dans une destination chaude, peu coûteuse et dans un hôtel agréable.

On attire pas les mouches avec du vinaigre.
Autant vous dire que la différence entre un « Week-end d’inté » d'école de commerce de seconde zone et un séminaire d’intégration dans le secteur se résume à la qualité de l’alcool qui vous est proposé gratuitement, au cadre géographique et à l’absence de bizutage.
Sinon, c’est même combat, on vous présente vaguement un concept pro creux et après vous êtes invités à picoler à partir de 12h.

On vous y invitera à plusieurs reprises et tout a long de la journée, à titre gracieux, au frais de l'entreprise.
Idem, le soir des « activités informelles » (resto, bar, boîtes) vous sont proposées, encore une fois, alcool gratuit et à volonté.

L’idée étant que se nouent des liens forts et autre anecdotes de beuverie pour fédérer le groupe et améliorer la fidélité à l’entreprise.
Je ne détaillerai pas ici les dérives que l’on peut imaginer lors des séminaires, globalement on s’en moque, j’irai même jusqu’à me demander si elles ne sont pas « recherchées » pour renforcer cet esprit de « promo ».

Cette fameuse ambiance école.
Il est drôle de noter qu’on parlera de ces évènements comme des « éléments importants dans votre parcours d’intégration et dans votre carrière en tant que consultant ». Ca donne le ton, non ?
Par la suite, un séminaire se tient annuellement selon les modalités décrites ci-dessus
Mais la stratégie ne s'arrête pas là, des réunions à fréquences variables, généralement une fois par semaine en petit groupe et une fois par mois en gros comité viennent compléter ce dispositif d'emprise social.
Ces « réunions », sont vendues comme professionnelles, on y prétexte un échange en fin de journée autour de l’actualité commerciale de l’entreprise, des bonnes pratiques en mission ou encore des actualités spécifiques aux différentes branches du secteur… Mais dans la réalité ?
Et bha REBELOTTE, comme dans ces séminaires supposés être professionnels, l’objectif est principalement le contrôle social par la prise d’alcool.

On vous invite à y boire durant la présentation (45mn-1h) avec vos managers sur une thématique random.
Y sont présents vos Directeurs et Partners et tout le gratin, à la fin, l’un de ces « Top managers » va forcément proposer au groupe d’aller prendre un verre, ces réunions ont souvent lieu le jeudi, et vous vous retrouvez à 15 ou 20, gratuitement, à re-picoler mais dans un bar.
L’idée semble être de resserrer le lien auprès des salariés partageant des similitudes avec votre profil pro.

Aussi, à l’occasion de ces "après-réunions", vous vous retrouverez souvent à aborder des questions professionnelles plus sérieuse mais avec un coup dans le nez.
L’occasion également pour l’équipe manageriale de prendre votre réel avis à chaud… Désinhibé, sincère, perméable...
Il en va de même sur les réflexions qu’ils vous adresseront, obligé de la prendre en pleine poire et si vous rétorquez le lendemain, sobre, on vous répondra qu’il s’agissait d’un cadre informelle et qu’il ne fallait pas tout mélanger.
Ces réunions sont fondamentales pour qui veut progresser au sein de cette typologie d'entreprise, car comme je l’ai souligné, vos patrons sont là , et c’est l’occasion rêver de pouvoir échanger avec eux, faire passer des messages, vous démarquez au milieu de la masse...
Vous y abordez vos ambitions, vos difficultés etc etc…

Après ce premier verre, la probabilité qu’un de vos patrons un peu égayé et n’ayant pas non-plus envie de rentrer vous invite en boîte au frais de la société… C'est plus rare, mais ça reste un moment "privilégié"
Encore de l’alcool, encore des anecdotes, encore du lien social, encore une manière de se rapprocher de ce petit cercle d’élus... De se rapprocher de l'idéal de la réussite professionnelle au sein de ce secteur élitiste.
C’est aussi les situations pendant lesquelles autour d’une cigarette prise après 3 gin tonic, vous avez vos meilleurs chance d’aborder le sujet de votre rémunération et vos "promotion"de l’année prochaine, de votre grade, de votre prochaine mission… Tout ce qui compte en fait...
A la fin de l’année la différence entre les activistes ce genre de « sortie » est généralement flagrante. Comme je l’ai indiqué dans mon précédent thread sur le sujet...
Selon moi, l'augmentation me semble que très peu corrélée à votre travail réel, votre investissement en mission ou à l'amélioration de vos compétences techniques, elle semble bien plus orientée par votre conformisme social.
Voilà ce que je crois être la maxime de l’alcool dans ce secteur : *Boire pour réussir et faire boire pour Manager.*

L’idée que la structure soit pyramidale et axée autour d’une progression annuelle par « passage de classe » renforce ces habitudes et ces modes de management.
Quand toute votre carrière on vous a enseigné que c’était comme ça qu’on manageait et réussissait …

Pourquoi changer ? Pourquoi ne pas faire réussir et sélectionner par ce schéma ?
Voilà fin du thread.

Comme d’hab merci de m’avoir lu, désolé pour les fautes si y’en a et n’hésitez pas à poser vos questions !

Je vous laisse, ma bière est en train de réchauffer.
Je sais que pour certain ce que je vous raconte peut paraître lunaire donc j'invite vraiment ceux qui ont vécu ce que je décris a témoigner de leurs expériences... poke @PognonSalade
You can follow @Oscar_LaFrance.
Tip: mention @twtextapp on a Twitter thread with the keyword “unroll” to get a link to it.

Latest Threads Unrolled: