Lecture du rapport "La face cachée du doctorat", un #thread . On démarre sur ce constat : 50% des http://doctorant.es  n'iront pas jusqu'au bout de leur thèse. Un chiffre tellement haut, mais qui fait écho à de nombreux tweets récents sur l'arrêt du doctorat. https://twitter.com/ObsFNRS/status/1309055099126325248
Lire noir sur blanc le chiffre de 50% est loin d'être anodin. J'ai déjà parlé d'arrêt de thèse avec des collègues doctorant-es, mais si on sait que si chiffre est si haut, pourquoi ne met-on pas en place des mesures d'accompagnement plus poussées (échelle école doc, labo...) ?
Méthodo : enquête quali de 30 entretiens auprès de doctorant-es ayant arrêté (n=12), et de directeur-ices de thèse (n=18). Biais à noter : tou-tes les doctorant-es interrogé-es ont été financé-es pour leur recherche. Domaines de recherches sont multiples : SHS
mais aussi sciences "exactes" et sciences de la vie (ce n'est pas ma typologie).
-> 3 parties pour 3 moments.
1) Les conditions initiales du début de thèse.
Les doctorant-es commencent une thèse pour plein de raisons différentes : on le leur propose, ils.elles sont passionné-es
La question des "mauvaises raisons" pr lesquelles on la débuterait est abordée par une directrice : pour elle, il ne faut pas faire de thèse pour le "prestige". Ce qui me fait me demander : la thèse est rémunératrice en capital culturel, certes, mais aussi en capital symbolique.
Faire une thèse pr le capital économique serait en effet une raison absurde de le faire. Mais pourquoi classer tout de suite le symbolique du côté des "mauvaises raisons" (vos analyses svp) ? 🤔Evidemment, l'arrêt de la thèse signifie le renoncement à une partie de ce capital.
Ensuite, est abordée la question de l'autonomie des doctorant-es. Elle fait au départ l'unanimité des enquêté-es, tant côté doct qu'encadrant-es. Mais elle est faiblement définie, laissant place à des déceptions, côté doct notamment, à cause du manque d'encadrement vécu.
Le financement montre des clivages entre disciplines : seul-es les encadrant-es en SHS ont expliqué soutenir la mise en place de thèses non-financées (oh surprise). Les conditions de travail des doctorant-es, au-delà du financement, peuvent aussi entraîner de l'isolement.
2) Le déroulement du doctorat. Les encadrant-es "soulignent les facteurs liés au profil des doctorant-es comme étant principaux dans ce qui conduit à l’arrêt du doctorat alors que les doctorants mettent davantage en avant les facteurs liés à la supervision, à l’encadrement." p.4
C'est un résultat passionnant, qui croise tant la socialisation et les compétences initiales des doctorant-es (pour les encadrant-es) que la plongée dans un milieu professionnel fonctionnant sur le mode de l'isolement (pour les doctorant-es).
Ce résultat fait apparaître la thèse dans une tension entre le vécu de celleux qui la font, et celleux qui l'encadrent. Est-ce un biais de l'échantillon avec doctorant-es vs. directeur-ices ? Qu'en pensez-vous ?
L' "apprentissage de l'autonomie" des doct est ensuite discuté, qui montre bien l'asymétrie de la relation doct/dir. D'un côté, http://le.la  directeur-ice encadre plusieurs personnes, mais de l'autre, le doct n'a que lui.elle en personne ressource principale.
Cette conjugaison des besoins du.dela doct avec les disponibilités de l'encadrant-e serait donc un des facteurs de décrochage. Un autre, parmi ces récits, est l'expérience de harcèlement moral, voire physique, commis par des encadrant-es à l'encontre des doctorant-es.
3) L'arrêt de la thèse. Un point de rupture advient, qui note un éloignement du doctorant-e (et de l'encadrant-e) à la thèse. Pour les dir, ça peut être lié à un manque d'enthousiasme, de compétences.
Cet arrêt peut advenir dans le cas d'opportunités pro se présentant pr le doct
L'arrêt "est vécu tantôt comme une libération ou un soulagement, tantôt avec souffrance, angoisse et dépression. Par exemple, 6 doctorant-es sur les 12 ont déclaré avoir été en burnout au moment d’interrompre leur doctorat, [...] à cause d’un harcèlement, de
grosses difficultés
dans la rédaction ou d’un enlisement progressif dans une inertie dont on ne parvient pas à sortir." p.7
Néanmoins, on sait que l'angoisse, la dépression et le burnout touchent également les doctorant-es qui finiront par devenir docteur-e.
Plusieurs pistes de recommandations sont abordées pour finir ce rapport : elles touchent tant à la mise en place de la thèse dans le début de la relation dir/doc qu'à l'instauration de régulations à de multiples niveaux.
Le rapport invite aussi à prêter une plus grande attention à la santé mentale des doctorant-es.
Très beau travail et merci d'avoir lu ce fil :)
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