Aujourd'hui, pour la première fois depuis que je suis arbitre de rugby, j'ai du interrompre temporairement une rencontre à cause de propos racistes. Lors d'un match de cadets, des supporters ont, le temps d'un instant, déversé une haine abjecte sur un joueur de 16 ans.

Capitaine exemplaire et valeureux joueur, le voir en larmes, profondément touché par ces mots, a été un moment particulièrement insupporter.
La haine et le racisme n'ont nulle part leur place, et moins encore autour d'un stade de rugby, sport qui prône ouverture, inclusion,

- respect de tous. Quels qu'ils soient.
Ce comportement est d'autant plus abject et malheureux que lors de ce genre de match, les supporters sont majoritairement des parents de joueurs. Malheureusement prêts à tout pour que leurs enfants gagnent, même à insulter les arbitres -

nous sommes habitués à être boucs émissaires de choses dont nous ne sommes en rien responsables - et apparemment aujourd'hui à proférer la haine envers autrui.

Dans ce marasme ambiant, je tiens quand même à souligner les attitudes de l'entraîneur et du président du club local, qui ont fait cesser ce trouble rapidement. Mais surtout, je tiens à souligner l'admirable attitude de ce joueur, victime d'une injure odieuse, et qui a gardé une

- attitude véritablement digne du rugby et de ses valeurs. Le voir à la fin du match, malgré cet évènement et la défaite, inciter ses coéquipiers, en tant que bon capitaine, à serrer les mains des joueurs adverses insistant sur le fait que le racisme n'émanait pas d'eux, mais des

- supporters, et qu'eux aussi étaient affectés, est une magnifique leçon de vie.
Puisse ce joueur continuer à jouer à ce beau sport, et continuer de lutter contre cette gangrène de la société.

La haine et le racisme n'ont nulle part leur place, et c'est à nous tous - officiels de match, entraîneurs, joueurs, supporters ou spectateurs - de s'unir ensemble pour lutter contre. Ne laisons pas passer ces attitudes. Se taire c'est être complice.