THREAD : comment aider une personne souffrant de TCA : les choses à faire et à ne PAS faire !
1. Je commence par les choses à ne PAS faire. Parfois, on a de bonnes intentions mais s'en rendre compte on fait du mal alors qu'on voulait aider ! Cela se comprend, mais c'est pourquoi vous devez absolument vous renseigner si un de vos proche est malade.
2. Fais un effort / il suffit de … : les TCA sont des MALADIES, il ne « suffit pas » de manger, de se forcer, pour guérir ! Vous ne diriez pas à un grand-père Alzheimer de faire un effort pour se souvenir, ou qu’il fait semblant pour attirer l’attention !
3. Prenez au sérieux les TCA, soyez conscients que ce sont des MALADIES et comportez-vous en conséquence.
4. Tu serais mieux avec des kilos en plus : une personne anorexique par exemple se fiche royalement que vous considériez qu’elle serait mieux avec des kilos supplémentaires, elle se voit énorme au quotidien, comme je le disais ce sont des MALADIES bien plus complexes !
5. Tu as bien mangé / tu as peu mangé : ne commentez pas la façon dont les gens mangent : la quantité, le type d’aliments, etc. Par exemple les réflexions du genre « oh bah t’as bien mangé ça fait plaisir ! » ça peut partir d’une bonne intention mais la personne va comprendre
6. « tu as beaucoup mangé » et culpabiliser. Ne faites pas de commentaire, ne fixez pas son assiette pour regarder ce qu’elle mange, etc. Les repas sont déjà anxiogènes pour les personnes qui ont des TCA donc comportez vous vraiment comme avec une personne qui n’a pas de TCA !!
7. Critiquer le corps : généralement c’est surtout envers les personnes maigres « ohlala mais tu es trop maigre ! ». Si vous vous promenez dans la rue et que vous voyez une maison peinte en bleu par exemple, vous n’allez pas sonner à la porte pour dire au propriétaire que sa
8. façade est dégueue. Là c’est pareil. Ne donnez PAS votre avis sur le corps d’autrui, sauf si on vous le demande. Mais quand on ne vous demande rien, vous n’avez pas à dire à quelqu’un « tu es trop maigre » « tu serais mieux avec des kilos en plus ou en moins », etc.
9. Tu as maigri tu es mieux ! Ca part d’une bonne intention mais peut être que la personne a maigri car elle sombre dans l’anorexie justement. De façon générale, évitez de commenter le corps/poids même pour complimenter. On peut complimenter les gens sur leur style vestimentaire,
10. leur makeup, leur bijoux, leur personnalité, leur humour, pas besoin de parler du physique au risque de blesser !
11. Il suffit de faire du sport : ce type d’injonctions généralement c’est envers les personnes en surpoids, on leur dit qu’il suffit qu’elles fassent de l’exercice ou mangent sainement. Encore une fois : les TCA sont des maladies ! On ne parle pas de quelqu’un qui a tendance à
12. aller trop souvent au fast-food et rester sur son canapé, on parle d’une personne qui souffre d’une maladie mentale. Par conséquent, une personne boulimique par ex si elle est en surpoids, ne perdra pas de poids juste en « mangeant sain et faisant du sport »
13. c’est pas possible dans son cas, il faut d’abord qu’elle GUERISSE de son trouble alimentaire.
14. Quand on veut on peut : personne ne souhaite être malade, c’est un calvaire. Bien-sûr, être conscient de la maladie, sortir du déni, est nécessaire mais ce n’est pas tout !! C’est bien plus complexe que ça. On ne dit pas à un Alzheimer « quand on veut se souvenir on peut ».
15. Vouloir brusquer la personne : parfois, sous couvert de bonnes intentions on va essayer de pousser la personne hors de ses limites par exemple on propose d’aller au restau, la personne refuse car ne s’en sent pas capable, mais là vous insistez en mode « mais si il faut sortir
16. de ta zone de confort il faut te dépasser, etc ». Quand quelqu’un a une jambe cassée on ne lui dit pas « allez marche sans tes béquilles il faut sortir de ta zone de confort ! »
17.« Pourquoi tu m’as pas appelé » à une personne qui a fait une crise ou s’est faite vomir par exemple : quand on est dans une situation de crise, que ça soit anorexie ou boulimie, sur le coup RIEN ne peut l’arrêter. Marcher, essayer de faire autre chose, appeler un ami …
18. Ca marche pas. Sur le moment notre cerveau est bloqué sur la crise et on est INCAPABLE de faire quoi que ça soit tant qu’on a pas été au bout de la crise. Donc le malade aura très probablement besoin de soutien après la crise mais sur le moment, NON il ne vous appelera pas
19. car il en sera incapable, il ne pourra pas agir tant que sa crise ne sera pas faite. Donc inutile de l’engueuler, contentez-vous de soutenir, de déculpabiliser la personne, de l’écouter, etc.
20. Focaliser sur le poids : une personne qui a un TCA est malade, sa vie est un enfer, le poids ne doit pas être la priorité. Si vous avez un membre de votre entourage qui souffre d’anorexie par exemple mais qui commence à aller mieux et prend du poids puis stabilise en étant un
21. peu « rond » : on s’en fiche ! Retenez bien une chose : on est pas obligé d’être mince pour être en bonne santé ! Guérir ne veut pas dire stabiliser à un poids où on est mince. Certains vont guérir et réussir à remanger de tout sans peur et stabiliser à un poids légèrement
22. au dessus de l’IMC « normal » par exemple, mettrons une taille 42 de vêtements par exemple et pas un 36. Le poids ne doit pas être la priorité ! La personne se sort d’un enfer, d’une maladie qui peut TUER, donc osef de son poids !
23. Ne commencez pas à mettre la pression aux gens en mode « tu guéris c’est cool mais attention à pas TROP grossir » ! Guérir est bien assez dur comme ça !
24. Relativise, il y a pire, etc : la personne va juste se sentir illégitime, pas écoutée, pas prise au sérieux et va se renfermer sur elle-même, elle n’osera plus parler ou se confier à l’avenir.
25. Faire remarquer à qqun qu’il a grossi : un anorexique qui reprend du poids, même dans un processus de guérison, peut avoir du mal à l’accepter. En lui faisant remarquer qu’elle a grossi et donc que ça se voit, vous allez la rendre très mal, même si vous vouliez complimenter
26. de base en mode « ça te va mieux », ça reste maladroit.
27. MAINTENANT LES CHOSES A FAIRE !!
28. Soutenir : si demain vous allez au restau avec un ami qui a des TCA et que vous êtes au courant, vous pouvez lui envoyer un petit message pour lui dire « coucou, juste pour te dire que je sais qu’avec tes TCA le restau de demain est peut être en train de t’angoisser, donc je
29. voulais que tu sache que tu as pas à avoir de craintes avec moi : tu manges ce que tu veux, la quantité que tu veux, peu importe que tu finisse ton assiette ou pas, que tu prenne un coca zéro ou normal, un dessert ou pas, moi je vais pas te juger ou commenter ton assiette,
30. je viens pour passer un bon moment avec toi donc vraiment tu fais comme tu le sens ! j’ai hâte de te voir ! »
Inutile de s’éterniser ce qui pourrait être malaisant mais faire savoir à la personne que vous n’allez pas juger, peu importe son choix peut l’aider à se sentir plus
31. à l’aise le jour J quand elle passera sa commande, ne pas avoir honte de ce qu’elle prend, de la quantité qu’elle mange, etc.
32. Proposer d’acheter des choses : si une personne avec qui vous vivez souffre de TCA vous pouvez lui demander « je vais faire des courses, est-ce qu’il y a un aliment que je pourrais acheter et qui te ferais plaisir ? » ou même lui proposer de venir avec vous.
33. Prévenir à l’avance : évitez les restaus de dernière minute car c’est angoissant, prévenez au moins un jour avant « tiens on pourrait aller au restaurant demain tu en pense quoi » pour que la personne ait le temps de se préparer mentalement pour pas être trop angoissée.
34. Proposer des sorties sans nourriture : aller au musée, aller faire les magasins, aller voir un film, aller à une exposition, un concert, etc.
35. Quand vous voyez que la personne va mal (semble déprimée, etc) rappelez-lui que vous êtes là, sans chercher à être intrusif mais juste « hey, tu n’as pas l’air bien, sache que je suis prête à t’écouter si tu veux parler, mais si tu veux pas parler c’est ok aussi »
36. Quand la personne va mal, vous pouvez essayer de lui faire penser à autre chose en proposant de sortir, de faire un jeu, de regarder un film, etc.
37. Pour aider à mieux appréhender la nourriture, proposer de cuisiner les repas ensemble, élaborer le planning des repas, faire les courses, choisir les aliments, les cuisiner, etc ensemble.
38. Faire confiance en la personne : être malade ne signifie pas qu’on doit être infantilisé, il faut aussi faire confiance aux personnes malgré leur maladie et accepter que parfois elles savent mieux ce qui est mieux pour elles ! Par exemple, si vous proposez un gâteau à une
39. personne qui souffre de boulimie et qu’elle refuse, vous allez peut-être penser qu’elle refuse par peur de grossir. Or, parfois il peut y avoir d’autres raisons. Par exemple, certaines personnes boulimiques ou hyperphages préfèrent refuser un gâteau plutôt que d’en prendre un
40. car ne rien manger du tout c’est ok mais quand elles commencent elles ont du mal à arrêter, donc elles ne vont pas réussir à se limiter à UN gâteau.
41. Inclure les malades : quand on souffre de TCA on a tendance à énormément se couper socialement, déjà parce que souvent les sorties sont associées à la nourriture (restau, café, etc) et aussi parce qu’on est fatigué, angoissé, etc. Du coup à force on peut avoir tendance à ne
42. plus nous inviter, ou alors ne pas nous inviter pour nous préserver : ne faites pas ça ! N’excluez pas les malades, car leur état mental peut varier d’un jour à l’autre, ils peuvent très bien refuser une sortie le lundi car ils s’en sentent incapable mais le jeudi par contre
43. ça va mieux et ils accepteraient. Donc proposez-leur et laissez les choisir.
44. Aider à entamer le suivi pro : chercher des médecins compétents en se renseignant à sa place (si elle a donné son accord), prendre les rendez-vous à sa place (si elle est d’accord), proposer d’accompagner aux rendez-vous
Voilà ce thread est long mais j'espère qu'il pourra être utile, n'hésitez pas à le compléter !
You can follow @sltlesconfines.
Tip: mention @twtextapp on a Twitter thread with the keyword “unroll” to get a link to it.

Latest Threads Unrolled: