THREAD Vertige de l'intersectionnalité. Hier soir j'étais en terrasse avec des amis, nous étions tous là des artistes musiciens, plus ou moins en galère donc, en particulier en ce moment. Comme ils savent que je suis un Charles, on s'est mis à parler politique/société.
J'ai été surpris de constater à quel point certains d'entre eux adhéraient aux idées "progressistes" à la DiAngelo, Diallo et compagnie: la blanchité, la masculinité toxique, le mâle blanc oppresseur privilégié, la non-mixité, etc.
Or, ce sont des idées répandues par des élites culturelles, médiatiques, économiques et géographiques. Cette idéologie "woke", c'est une lubie de l'intelligentsia, importée en une demi-douzaine d'années en France.
Soumahoro, DiAngelo et compagnie, sont tous des maîtres de conférence à l'université et/ou invités sur tous les plateaux télé, ils ont fait des études aux States, ils prennent un chèque à 5 chiffres par conférence...
Et ces gens là, ils ont réussi à inculquer à mes amis en question cette idée que ce sont eux les privilégiés dans l'histoire. Eux, jeunes musiciens de jazz, généralement au RSA ou pas loin, donc à peu près en bas de l'échelle sociale.
C'est une affaire rondement menée, il faut le reconnaître. Ces penseurs ont complètement cassé la conscience de classe, voire de peuple, ainsi que la lutte des classes, qu'ils ont retourné en leur faveur.
Quand on dit pour rire que selon l'intersectionnalité, un homme blanc SDF est plus privilégié que Barack Obama, ou qu'une femme noire cisgenre esclave en 1860 est plus privilégiée qu'une femme noire transgenre qui vit dans le 16ème, c'est même pas un trait d'esprit en fait.
On se retrouve donc dans ma situation initiale, avec de jeunes précaires qui se flagellent devant des bobos médiatiques sous prétexte qu'ils partagent la même couleur de peau que Harvey Weinstein. Le plus étonnant, c'est que ça leur paraît tout à fait naturel.
Et tout ça me rappelle ce qui m'insupporte aussi avec ces histoires de privilèges, c'est l'utilisation que l'on fait de ce mot.
A la Révolution, quand il y a eu l'abolition des privilèges, c'était réellement de privilèges dont il s'agissait. Je m'explique.
C'est à dire, qu'il y avait d'un côté une situation normale dans une société: par exemple, le fait de payer des impôts. Et de l'autre, une exemption anormale: le fait de ne pas en payer.
Aujourd'hui, si vous prenez le bus sans vous faire agresser ou peloter, si vous ne subissez pas de brimades sur base de votre couleur/sexe etc, c'est une situation normale et enviable. Surement pas un privilège qu'il faudrait dénoncer.
Sinon, c'est la porte ouverte vers une société de délation, de suspicion et d'aigreur généralisée. Rappelez-vous Staline: pour lui, le simple fait de posséder un boeuf ou une charrue faisait de vous un paysan privilégié, donc un ennemi à éliminer.
Et c'est sur cette reductio at Stalinum que je conclut ce thread rapide.
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