Betterave et néonicotinoïdes : Barbara Pompili nous dit : "La filière n'a pas joué le jeu, la recherche n'a pas joué le jeu... ça va prendre 1 ou 2 ans. On va tester les alternatives tout de suite." http://www.dailymotion.com/video/x7wfyeb 
4 contrevérités, en moins d'une minute. Explications :
La filière ET la recherche ont joué le jeu, d'emblée. Dès les 1ères études pointant, en 2012, les dangers des néonicotinoïdes. Un vaste projet de recherche, AKER, a été lancé dès 2012. Pendant 8 ans, plus de 80 chercheurs ont recensé l'intégralité des génotypes de betterave...
... existant dans le monde. Il en ont trouvé plus de 10 000. C'est grâce à cette banque de biodiversité que les chercheurs de la filière ont pu chercher, bien avant la loi, des variétés résistantes à la jaunisse. Mais pour la solution, NON, ça ne prendra pas 1 à 2 ans, car NON..
... Il n'y a pour l'intant pas d'alternatives à tester. Tout juste quelques pistes : chimiques (pas hyper souhaitable), naturelles (biocontrôle, paraffines, de l'huile de neem qui est un puissant PE : aucune efficace pour l'instant), ET : génétiques. MAIS C'EST LONG ! Pourquoi ?
Parce que même si on a identifié, dans quelques espèces, un gêne résistant à la jaunisse, faire que ce gène se retrouve dans nos plantes d'aujourd'hui prendra au moins 5 ans, sans doute plus, puisqu'il faut procéder à des croisements classiques. C'est d'autant plus long...
... Qu'il n'y a pas un, mais quatre virus différents de la jaunisse. Concrètement, on prend la betterave résistante (sauvage, ancienne, ou autre...), et on la croise avec une betterave d'aujourd'hui. Il faut le faire à la main, attendre... Puis recommencer, encore et encore...
...Pour sélectionner les gênes qui donneront une belle betterave, résistante ET qui atteint 16% de sucre (parce que sinon, pas de sucre.) C'est long. C'est très long. Evidemment, cela sera plié en 2 ans si les chercheurs pouvaient utiliser les techniques d'édition génétiques...
... type Crispr-Cas9 : prendre le bout de gêne résistant, et l'insérer proprement dans nos betteraves actuelles. Mais Mme Pompili est contre : on continue à considérer juridiquement cela comme des OGM. Alors on bricole, que voulez-vous, à l'ancienne. Ce n'est pas un problème...
... Sauf si, comme le dit Mme Pompili, on persiste à vouloir faire en deux ans ce qu'il est matériellement impossible de faire. Quitte à importer en masse du sucre qui sera produit ailleurs, soit à grands coups d'insecticides, soit grâce à ces technologies. "Y'a qu'à consommer...
...moins de sucre", clament certains. C'est vrai que ce serait bien. Mais "moins" comment, précisément ? Car contrairement à une idée fausse, la consommation de sucre a "explosé" en 1950-1970, mais reste d'une stabilité remarquable depuis 50 ans... https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/conso.pdf
Ce qui a changé, c'est le mode de consommation du sucre : moins en direct, plus dans les plats transformés.
Bref : ce n'est pas demain qu'on se passera de sucre.
Ccl : les solutions existent. Mais les refuser au motif que..."ben parce qu'on l'a dit" ? C'est un peu court. Non ?
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