Il apparaît que le principal suspect de l'attaque de hier soit un ex mineur étranger non accompagné (MENA).
Du coup... THREAD!
Vous comprendrez pourquoi je mets cette image d'accroche plus tard.
Alors, un MENA (ou mineur étranger isolé, MIE), c'est quoi? C'est un statut qui, si verifié, permet à un mineur étranger sans parents ou proches majeurs d'être recueilli par l'Aide Sociale à l'Enfance (ASE), qui est l'ancienne DDASS, et relève du conseil départemental.
Pourquoi c'est tentant pour les gamins ? Un mineur ne peut être éloigné qu'avec ses parents ou un tuteur. S'il n'en a pas sur le territoire FR ? Suite à une procédure judiciaire, le juge des enfants fini par ordonner un placement auprès de l'ASE.
En confiant d'ailleurs la tutelle de l'enfant, formellement, au président du conseil départemental. Le CD concerné n'est pas, d'ailleurs, forcément celui du ressort du juge. Il y a une clé de répartition des MIE entre les différents CD.
Elle prend en compte la richesse, la population, le nombre de Mie déjà accueillis, ect... Du coup, un juge du Gers peut très bien décider de placer un gosse à l'ASE du nord.
Bref, quand la minorité et le danger du gamin sont reconnus, il est tranquille jusqu'à ses 18 ans. S'il a moins de 16 ans au moment de sa prise en charge, il a une délivrance automatique de titre de séjour d'un an à ses 18 ans par la préfecture.
D'ici là, il sera nourri, logé, blanchi, et aura des cours, généralement au sein de classes spéciales.
On comprend que le statut soit attrayant. Ce qui se marrie nécessairement avec fraudes et abus.
Et c'est là qu'intervient la question de la minorité. Nous ne disposons d'aucun moyen fiable pour savoir si ce "jeune" d'un mètre 90 a vraiement 16 ans comme il le dit. La phase de détermination de l'âge est donc complexe- et cruciale, car conditionnant tout le reste.
Il y a essentiellement trois façons de faire : un document d'état civil, un test osseux par radiographie des poignets, et l'évaluation psychologique par le dialogue.
On va commencer par exclure le test osseux.
Les références de croissances ont été compilées à partir des poignets de jeunes américains blancs des années 30. Vu le public concerné en France dans les années 2020 par ce genre de tests, on comprend vite que les marges d'erreurs sont significatives.
Les papiers : généralement, il n'y en a pas. Quand il y en a, ils sont à prendre avec d'énormes pincettes, surtout ceux des pays Africains...je reviendrais dessus plus tard.
L'entretien d'évaluation avec le mineur : on tente d'évaluer la maturité du mineur. C'est une immense blague parfois, mais aussi le seul moyen d'arriver à quelque chose. Bon, il est extrêmement rare que la minorite ne soit pas déclarée.
Bref, voici la théorie. Une fois la minorité reconnue, le placement en ASE effectif, tout va bien, l'enfance est protégée, les oiseaux chantent, et une evaluatrice non binaire rentre chez elle, heureuse d'avoir constaté que la moyenne des mineurs de 16 ans qu'elle a évalué...
.... Font un bon mètre 85.
Maintenant, la réalité.
1. Les filières : se prétendre mineur est une filière d'immigration tout à fait fiable pour les jeunes majeurs (et vrais mineurs). J'en ai connu beaucoup originaires d'Afrique de l'ouest quand j'étais en préfecture.
Tu sors quelques milliers d'euros (ce qui représente une somme très conséquente, c'est souvent un voyage sponsorisé par la famille, voire un village) et on te propose une route, un modus operandi et une histoire triste à raconter aux evaluateurs.
Histoire triste sur la base classique " un de mes deux parents est mort. Mon nouveau beau père/belle mere ne m'aime pas. Un ancien ami du parent décédé m'a donné de l'argent pour que je me casse. Oui, jusqu'en Europe pourquoi ?"
Après ça part selon des routes bien établies en Afrique (remontée jusqu'à Mettila, passage en force en Espagne, voire quelques mois dans j'en structure sociale espagnole, France). @Polydamas
Après, il y a aussi pas mal de MIE marocains (kassededi Paris nord), qui sont un vrai fléau pour les riverains d'ailleurs (violents, camés, totalement hors de tout contrôle par des majeurs), balkaniques, caucasiens...
Et de vrais abus sur l'âge. On est déjà monté à un "MIE" de 35 ans dans mon ancienne préfecture. Et évidemment,c'est à 95% des hommes. Franchement, si la moitié des MIE sont vraiment des mineurs, ça serait un beau score.
Deuxième problème : l'éducation. Ils parlent pas ou peu le français généralement. Ca n'aide ni au contact, ni à l'apprentissage.
Troisieme problème : L'ASE ne gère pas directement les centres éducatifs où ils sont hébergés.
Elle fonctionne généralement par délégation de service public à des assos qui recrutent éducateurs, gèrent les locaux, ect... Et les assos aiment plutôt bien les MIE. parce qu'ils sont rarement problématiques, et assez démerde-le gars a traversé un tiers de l'Afrique à pied...
... Tu lui donnes un lit, un emploi du temps, et des indicatuons sur comment aller au lycée, il se démerde. Comparé au public commun des gamins de l'ASE, qui ont souvent vécu des trucs horribles (violences, viols, incestes, drogue...) c'est reposant. Mais ça prend des places,
Et des moyens d'ailleurs qui ne sont pas inextensibles.
Quatrième problème : le disparités territoriales. Beaucoup de gamins qui se faisaient refuser la minorité dans un département tentaient leur demande dans un autre jusqu'à que ça passe.
Une loiet un décret de 2018 ont mis en place un fichier national Mie avec prise d'empreintes et de photo en préfecture préalablement à chaque demande pour éviter que les étrangers joue au shopping entre les départemens...
Évidemment, plsueorus départements n'ont pas voulu jouer le jeu ("NoUs ne participerOnT PAs aU Fichage"), voire meme des éducateurs /travailleurs sociaux qui refusent d'emmener les gosses...
(dont, d'ailleurs, Paris et le 93. Je ne sais pas si c'est toujours le cas).
Enfin, il y a le coût : 40 000 euros par ans et par mineurs. On estime être passé en 6 ans de 4000 à 40000 MIE pris en charge.
Et ca8, c'est juste le coût pour L'ASE.
Mais ensuite, que faire aux 18 ans ?
Deux situations
- MIE pris en charge par l'ASE avant 16 ans :est supposé avoir un titre de séjour de plein droit (=automatique sauf ordre public)
-MIE prise en charge après 16 ans : la délivrance du titre relève de l'appréciation préfectorale, sous réserve d'une erreur manifeste d'appréciation (I.e :critical failure en droit administratif).
Sauf si évidemment, le préfet démontre qu'il y a fraude.
Et là, le problème est que la préfecture faut le travail qui aurait dû être fait deux ans avant.
Elle va faire analyser les documents produits par le MIE par un expert anti fraude de la Paf, qui a des gens très compétents.
En la matière. Elle va faire vérifier l'identité par le consulat français du pays d'origine. Les pays d'Afrique de l'ouest sont des spécialistes des "vrais faux", c'est à dire de la délivrance de papiers réguliers dans la forme où l'identité mentionnée est fausse.
C'est le problème d'avoir des pays sans état civil digne de ce nom. Mais ça monte plus loin. En Guinée (je ne sais plus laquelle exactement), la grande pratique pour compenser les papiers manquants étaient les jugements supplétifs.
(Tu te présentes devant le tribunal avec papa/maman, ils disent ton âge, et paf, tu pars avec un papier qui atteste de ton identité et ton âge)... Sauf qu'on a eu des cas où on savaient pertinemment que même si le jugement supplétif était un vrai, envoyé du pays d'origine
(par la famille d'un Mie qui était supposé ne plus y avoir de relations au passage....), ce qu'il mentionnait était totalement impossible. Parce que le jugement expliquait que le MIE s'était présenté devant je ne sais plus quel tribunal guineen...
Trous jrs après sa prise en charge par le département dans lequel j'officiais. Soit il avait le don d'ubiquité, soit il a fait un aller retour express France-Guinée dans la journée, sans papiers ni thunes , pour se présenter devant le tribunal guineen et rentrer dormir à l'ASE.
Bref, ça en arrivait au point où les services consulaires des pays d'origine nous expliquaient que LEURS actes d'état civils devaient être considérés comme peu fiables...
Sachant que des faux, on en avaient dans tous les dossiers contentieux que j'avais. On les gagnait tous. Et pourtant, ça ne changeait rien.
Sans compter, dernier problème, que le monde du social gravitant autour des MIE voit foncièrement la pref comme un ennemi. Ce en quoi, vu leur parcours et leurs motivations, je peux comprendre...
Ma ça ne facilitait pas la tâche. ils nous envoyaient des rapports super élogieux ("X...manifeste un grand intérêt pour la culture et la chanson française, citant notamment Maître Gims et Black M ":c'est de l'authentique, venant d'un département du sud est de la France... "
Voire même mensongers ("jeune correct et poli"... Par la même personne qui a déposé une main courante contre le gamin au commissariat pour menaces et insultes trois jours avant de signer le rapport. Sauf que le commissariat avait transmis la main courante....)
Bref, vous commencez à connaître le deal,c'est un système dysfonctionnel. On dépense des dizaines de Millier d'euros pour chaque gosses, puis on essaie de les mettre dehors, et on y arrive pas, donc d'autres tentent leur chance.... Ça pèse sur les structures d'accueil,
Au détriment de gamins qui auraient besoin de plus d'attention et de moyens. Le coût total des MIE est de plus d'un milord et demi annuels, qui seraient aussi bien dans la santé, la recherche, la justice, ou, si vous êtes un Ze, votre fiche de paie.
Sans compter qu'après avoir dépensé 40 000 euros au minimum, on essaie quand même de les foutre dehors, ce qui est un gâchis de thune. A titre personnel, je serais pour faire sauter les conventions internationales qui nous interdisent d'éloigner les mineurs, et de procéder...
a des éloignements massifs. Notamment dans les cas où on sait tres bien que gamins ont toujours une famille dans le pays d'origine. La France n'a pas à gérer les excédents démographiques de toute la planète. Mais politiquement, c'est difficile à assumer.
En tout cas, rappelez vous, la prochaine fois qu'on vous parle de racisme systémique, de xénophobie d'état, que la RF est prête à claquer 40 000 euros par ans pour un gamin qui n'ont aucune raison d'être et de rester sur son territoire. Et ça inclut notre Pakistanais du 11eme.
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