Du coup j’vais v faire un thread que vous lirez sans doute pas, sur ce que toute une enfance sans cadre, violente, en étant haut potentiel et hypersensible émotionnelle et sensorielle non prise en charge laisse comme séquelles .
C’est juste du partage me plaignez pas j’vais bien
Donc pour commencer je suis née d’une mère bipolaire non diagnostiquée et non traitée et d’un père qui est fondamentalement gentil mais brisé par son enfance.
Je ne leur en veux plus mais c’était pas un bon mix pour un départ dans la vie ...
Du coup ils sont restés ensemble 15 ans et tout à pété à ma naissance.
Psychologiquement, sentimentalement, financièrement, un enfant n’était pas ce qu’il leur fallait.
Jsuis arrivée en bombe pendant la crise de démence / accouchement de ma mère . Un moment nutella .
A partir de là , ma mère a très vite compris qu’elle n’était pas faite pour être mère, qu’elle avait trop de trucs à régler avec elle même.
Et mon père, que ma mère n’allait jamais être la petite femme modèle qui resterait à la maison.
Je suis née sans m’alimenter ou dormir normalement.
Jamais.
J’ai entendu toute ma vie que j’étais une casse couille, que j’étais difficile depuis toujours.
Je ne peux m’empêcher de me dire que même en 90, un nourrisson qui ne dort pas et ne s’alimente pas aurait dû alarmer.
Moi j’ai compris très vite que c’est couacs venaient des émotions de ma mère et du stress environnant mais well c’était plus simple que ce soit juste moi et mon caractère de nourrisson / petite fille / ado qui soit compliqué ...
Ma mère a très vite peter un plomb à cause de son état psy, de la fatigue, de ce qu’il fallait investir en temps et en énergie pour moi, et mon père travaillant en déplacement, j’ai été confié à ma mwoui lela Fatima.
Ma grand mère qui s’est occupé de moi toute ma petite enfance est devenue ma mère.
Elle m’a bercée des heures durant pour apaiser mes terreurs nocturnes et mes insomnies.
Elle m’a nourrie avec ce que je voulais bien manger sans ne jamais m’embêter.
Chez elle j’étais bien.
Il m’a fallut bien des années pour comprendre les mécanismes psy qui m’ont poussée à tant de troubles, mais même si j’étais un peu compliquée à table, chez ma mamie je mangeais plein de choses.
Puis un jour sans rien m’expliquer on m’a arrachée à ma mamie et renvoyée chez ma mère
Plus de 20 ans après je comprends que cet épisode a été un traumatisme monumental. A l’époque j’ai juste enclenché le mode survie.
Durant ces 5 ans chez ma grand mère j’avais eu un petit frère, de deux ans mon cadet, que je voyais très peu.
Né très malade
Il souffrait d’une allergie mortelle au lait et aux oeuf et d’un eczéma tellement puissant que son corps n’était que plaques et saignements.
Rien que d’y penser j’en ai froid dans le dos.
C’était le « bébé de la réconciliation » et son état a fini d’achever ma mère.
Elle est tombée en profonde dépression pour ne plus jamais en sortir et à partir de là, j’ai été son déversoir.
Je pense que mes angoisses et les tca sont réellement apparus à cet âge là (5 ans).
De nature gentille et naïve, l’état psy de ma mère, de santé de mon frère
La guerre entre mes parents , toutes ces choses m’ont achevée .
Je suis devenue une enfant triste, qui, subissant beaucoup d’humiliations et de violence a la maison, et étant harcelée à l’école , a commencé à mettre en place des schémas .
La nourriture, la musique et les livres sont devenus mes seuls amis.
Je n’avais pas d’adulte sain à qui parler.
Je me sentais très seule et très incomprise .
Durant toute mon enfance on m’a dit que j’étais très mature, que je semblait être bcp plus âgée.
Vers 6-7 ans , déjà bien engoncée dans les troubles alimentaires, ma maîtresse a demandé un test psy pour les surdoués, car elle me trouvait en grand décalage avec mes camarades.
J’étais passionnée d’égyptologie, je m’ennuyais bcp en cours. Je ne me sentais jamais à ma place
Après quelques rdv le diagnostic est tombé , et visiblement j’étais « surdouée » .
Je me rappelle juste qu’on m’aie demandé de sauter deux classes et que j’ai trouvé ça ridicule tant ça allait encore plus creuser un fossé entre les autres et moi.
À la maison j’étais livrée à moi même.
Ma mère était en roue libre, ses aventures défilaient à la maison, on avait pas d’oseille et quand elle déraillait elle nous foutait dehors toute la journée.
On se retrouver à errer dans la rue avec mon petit frère.
Je me débrouillait tjr pr avoir prit 10/20 francs dans son porte monnaie, je me sentais coupable mais je voulais que mon frère ait qlq chose à manger ou à boire.
Ça c’était assez fréquent.
je crois que c’est vers 7-8 ans que j’ai perdu espoir dans la vie et dans les adultes
A ce moment là les adultes autour de moi , tous plus ou moins cabossés, avaient des comportements toxiques.
J’ai pris des insultes et des réflexions sur mon corps, mon poids, ma féminité toute mon enfance et toute mon adolescence. Ils ont distillé la haine de soi et d’être femme
J’ai donc commencé à me haïr .
Psychologiquement à ce moment j’étais déjà instable, vers 8-10 ans a force que ma mère et d’autres me répètent que j’étais ceci ou cela j’étais déjà persuadée d’être : une pute, obèse et boulimique . Plus que tout je me sentais absolument seule.
Vous l’aurez compris avec des parents défaillants vous n’avez pas les bases. On ne m’a pas appris à m’alimenter, à me laver correctement, à prendre soin de moi et de mon corps.
Je n’ai jamais été en confiance avec les gens.
Bon on va pas épiloguer 107 ans mais à 8 piges un juge m’envoie chez mon père en jugeant ma mère inapte , deuxième déracinement en 3 ans, je me retrouve baladée chez un père largué dans son rôle, recasé avec une femme trop abîmée par la vie, du coup = comportements abusifs.
Je quitte donc l’instabilité et l’humiliation pour ... la même chose .
Mes troubles alimentaires et du comportement deviennent de + en + importants.
A mes 14 ans je suis : anorexique, mythomane, paranoïaque et en proie à une détresse immense.
Dans ces conditions là autant vous dire qu’en ayant un foyer si doux, et des préoccupations de mon âge ( lol ) la scolarité me file complètement entre les doigts.
Je vois les cours défiler, les jours les mois, je me noie dans un verre d’eau.
Pour couronner le tout j’ai 14 ans quand je rencontre mon bourreau.
De 4 ans mon aînée, il va me manipuler jusqu’à annihiler toute forme d’amour propre et de respect de soi.
Je suis à sa merci, il finit de me briser, enfin c’est ce que je crois.
Je mets 4 ans à me sortir de ça.
4 ans pendant lesquels je perds ma tante ( qui était à peu près la seule adulte saine essayant de m’aider ) ma grand mère ( ma mère quoi) , je me met à fumer énormément, pour oublier, mon anorexie atteint un niveau inquiétant et je suis hospitalisée d’urgence.
A l’époque je n’ai pas conscience que j’ai besoin d’aide, que ce n’est pas de ma faute et que rien de tout ça n’est normal.
Je n’ai pas non plus conscience que ma santé physique et mentale sont en danger.
Tout ce que je sais c’est que je ressens tout au centuple et que j’en crève, que je n’ai aucune perspective d’avenir et aucun cadre, et que chaque jour est une souffrance.
J’ai 16 ans quand après 8 ans d’abus de ma belle mère, mon père me met dehors pour une raison : nulle.
Je me retrouve chez ma mère avec qui j’ai zéro relation si ce n’est conflit sur conflit, que je n’aime pas. Elle met un mois avant de se barrer chez son mec me laissant dans son appart, seule, sans aucun revenu avec mon frère a gérer en garde alternée avec mon reup.
J’suis en première, je cumule le lycée et un taff dans la sandwicgerie d’en face, mon frère du mardi au mercredi un week-end sur 2, et la solitude absolue.
Ma daronne passe tous les 15 jours lâcher 20 balles quand elle les a.
Le Frigo est vide.
La chaudière marche une fois sur 2
Je passe des nuits entières en hiver avec pas 10 degrés dans l’appart à pleurer de froid et de désespoir et c’est à ce moment là que je commence à sortir du Lundi au Lundi.
Je côtoie les milieux et les gens les plus sordides.
Je me noie dans les ténèbres.
Jfais un an comme ça avant d’avoir un élan de survie , et d’aller supplier ma grand mère maternelle -dont je ne suis pas vraiment proche à l’époque- de payer mon internat pour que je puisse fuir ce merdier.
Jsais que si je npars pas je vais niquer ma vie de manière irréversible
Jpars en internat à 30 bornes et pendant un an même si le désespoir est tjr là, j’ai pour la premiere fois de ma vie un peu de tempspr moi, pour ma scolarité, sans être agressée, sans m’inquiéter de mes responsabilités vis à vis de mon frère . C’est mon premier petit souffle
C’est aussi à ce moment t là que je commence à prendre conscience de mes troubles compulsifs.
Je suis très angoissée, j’ai des tocs de vérification, et je me rend compte que ceux ci s’amplifient en période de stress.
C’est le moment où je comprends aussi que j’ai une addiction à la bouffe et au sucre, que j’ai compensé mon manque affectif ainsi et que je me renseigne sur les hormones sécrétées qui favorisent l’addiction à la drogue, sexe, alcool, bouffe ...
J’ai pas encore accepté que j’étais malade, mais c’est la première fois que j’ai réellement conscience de mes gros dysfonctionnements.
Alors j’essaye de chercher des clés pour aller mieux .
Bon j’fais une pause ça m’a fatiguée haha
Allez je reprend mon thread :
A 18 ans à peu près, j’avais dans mon bagage émotionnel : l’abandon, l’humiliation, la trahison, les violences à répétitions.
S’ajoutant à cela une mère française assez « libre » et un père qui vers mes 10 ans avait fait un virage à 180 vers l’Islam
J’ai grandis avec la moitié de ma famille chrétienne et l’autre musulmane.
J’aurais pu être ok si chaque partie ne s’était pas affairée à me faire renier l’autre, et la moitié de ce que j’étais.
Pendant au moins 15 ans j’ai été l’arme de la guerre entre mes parents.
Ma mère avait pété en vol après la séparation, elle collectionnait les sorties, les mecs, était en très grave dépression.
Mon père quant à lui a eu un accident qui a failli lui coûté la vie, il a failli resté paralysé et à passé 2 ans hospitalisé .
Cet épisode a été pour lui un rappel de Dieu, et comme toute personne trop éloignée de la religion, ce retour a été trop brusque, trop extrême.
Je suis passée d’une gamine franco marocaine à qui personne ne prenait trop la tête ( sauf pour le porc ça c’était ancré , no way )
A une enfant qu’on broyait pour la mettre à l’image de l’adulte.
Mon père m’interdisait de chanter, de sortir, de sortir en t-shirt.
Ma grand mère française mixait du porc dans ma soupe tant elle exécrait le fait que je tende plus vers le côté marocain-musulman
( la on est entre mes 8 et mes 16 ans on va dire )
Je vivais dans un quartier , mon père m’interdisait formellement de côtoyer qui que ce soit.
Certains me voyaient comme une sale gwer et se moquait ouvertement de moi.
D’autres disaient que j’étais une vendue
Au collège j’étais loin du quartier ds un endroit « bien » et la bas j’étais la kaïra maghrébine de service , pauvre de surcroît. Merci mon Dieu jai trouvé qlq semblables. Tout ça pour dire que mon identité était fragmentée de toutes parts je n’étais jamais assez, jms acceptée
Mon but c’est de parler de ce que les jugements de valeur, la négation de l’identité de l’autre au profit de la fierté et de l’ego, de l’obscurantisme, peuvent faire à une enfant.
J’ai JMS eu d’environnement bienveillant, je n’ai jamais connu l’acceptation, chez moi ou ailleurs
N’épiloguons pas mais vous avez les points clefs.
A 18 ans j’étais une jeune femme complètement déconnectée d’elle même et des autres, en proie à la paranoïa, la dépression, les tca, les tocs.
N’oubliez pas que je suis hypersensible ++ avec ça.
J’ai rencontré un garçon, c’était le pote d’une pote.
A l’époque j’avais prit bcp de recul sur la religion, j’étais un peu fâchée avec tout ça - j’ai encore du mal avec les dogmes et les « tu dois » qui m’ont marquée au fer rouge -
Bref à la base ce mec j’en avais rien à faire, il me plaisait même pas.
Mais il s’est battu pour m’avoir.
Genre vraiment.
Il a pas lâché l’affaire.
Il m’a dit qu’il allait prendre soin de moi, que pour la première fois je ne serais plus seule.
Je l’ai cru.
Pendant les premiers mois c’était un véritable conte de fées j’en revenais pas.
Il m’a mise sur un piédestal.
Il était musulman, mon père le validerait ( j’ai cherché longtemps à plaire à mon père malgré tout ce que j’avais vécu )
Il m’a aimée, protégée, gâtée, choyée.
Présentée à sa famille et j’en ai fait de même. A l’époque j’étais très dans la tradition alors pour moi c’était tout vu on allait rester ensemble jusqu’à la mort.
J’ai pas vraiment vu venir le truc parce que j’étais fragile, seule, et pas construite.
Je me rappelle qu’au bout de qlq mois il a changé.
On vivait ensemble, et je percutais pas vraiment mais il était assez humiliant, colérique.
Moi qui a l’extérieur était surnommée kadera
Je me suis laissée éteindre.
J’étais jamais assez.
Pour lui mes potes valaient rien alors je m’en suis éloignée .
Puis le chantage affectif.
Puis ma famille qui me fait remarquer qu’il me parle mal, devant eux.
Puis un jour mon petit frère qui l’attrape pendant le repas et lui murmure à l’oreille « parle bien à ma soeur ou je vais te planter » c’était drôle au passage pq mon frère devait peser 70kg et mon ex en faisait 120, mais il a pas bronché.
J’ai mis des mois à partir car je l’aimais, à en crever. Comme on aime qd on ne sait pas aimer. Comme on aime l’autre + que l’on ne s’aime soi. Comme on adule l’idée d’un amour que l’on a jms eu.
Comme on se résigne au minimum car c’est mieux que ce que l’on à jamais eu.
Je n’ai jamais jugé les femmes battues qui restaient, les femmes violentées psychologiquement.
Comment s’aimer soi même et se respecter quand on ne vous l’a pas inculqué? Comment avoir autre chose que l’instinct de survie quand survivre est votre lot depuis la naissance ?
J’ai quand même eu un moment de lucidité et je suis partie.
Et là à commencé l’enfer.
Je vis dans une petite ville.
Il m’a humiliée, déshonorée, a raconté les pires horreurs sur mon compte et a fini de brûler mon cœur et mon âme.
Après pareille peine et pareille trahison j’ai touché le fond du trou disons le clairement.
Je suis tombée dans l’alcool, au creusé dans les tréfonds de ma dépression.
Je ne savais pas qui j’étais et le peu que j’avais construit à travers lui c’était envolé.
J’étais anéantie.
Sur un coup de tête j’ai quitté mon sud pour partir vivre à Paris, après tout pas vraiment de parents, des frères et sœurs au grès du vent car les cassures familiales nous avaient scindés, de amis qui m’avaient souvent trahie.
J’étais seule.
430€ en poche, un sac et Adios.
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