La grosse difficulté en tant que prof et anarchiste c'est de réussir à mettre en place des situations de travail non basées sur des rapports de domination hiérarchique illégitimes mais plutôt sur un respect mutuel.

Mais pour ça il faut analyser et démonter la notion de respect.
Dans notre système éducatif capitaliste, le respect se fonde sur un maintien des structures de dominant/dominé illégitimes.

Illégitimes car elles reprennent les dominations dues à l'hétéropatriarcat, au racisme, à la lutte des classes, au validisme, etc.
Donc être respecté et respecter ce n'est pas avoir une relation d'empathie envers l'autre et s'accorder mutuellement de l'importance et de la considération mais plutôt savoir où est sa place dans la hiérarchie illégitime des dominants. Et surtout la maintenir.
Et essayer d'analyser ces principes et de les défaire demande du temps mais surtout que l'autre en face comprenne la légitimité de l'action et l'intérêt qu'iel va y trouver en échange.

Et là, ça coince.
Si le système éducatif dans son entier permettait cette analyse et adaptait les stratégies pédagogiques pour abattre ce fonctionnement, on pourrait apaiser les rapports entre personnes.

Sauf que le système éducatif renforce cette hiérarchie, écrasant toute individualité.
Donc je me retrouve à perpétuer partiellement cette notion falsifiée de respect malgré le fait que je contrevienne aux normes dominantes (femme non-het dans une position apparente de pouvoir sur d'autres) et que j'essaie de mettre d'autres structures en place.
Croire qu'une personne peut changer les choses est utopique pour être polie et que sans renversement complet des différents systèmes de domination (économique, culturel et sociaux), on avancera pas.

La subversion individuelle et individualiste ne changera rien.
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