[THREAD] En quoi les Khmers rouges n’étaient pas communistes  ? [1/18]
Le Kampuchéa démocratique dirigé par les Khmers rouges est souvent utilisé par les détracteurs du communisme comme argument ultime permettant de rappeler aux communistes contemporains l’horreur de leur idéologie.
Face à cela beaucoup de communistes ne savent quoi répondre car cet épisode original est bien souvent méconnu ou délaissé pour le Vietnam socialiste. Aujourd’hui nous allons revenir sur la nature profondément réactionnaire et anti-marxiste léniniste prônée par les khmers rouges.
Il est important de rappeler que le Cambodge ancienne colonie française vit une période difficile dans les années soixante dix. Bombardé et déstabilisé par les États-Unis pendant la guerre du Vietnam, la monarchie s’engouffre dans une guerre civile et la corruption.
Les opposants politiques sont arrêtés où rejoignent les khmers rouges. Les khmers rouges maoïstes se réunissent pour combattre le gouvernement corrompu dans la jungle dans une guerre qui fera 1 million de victimes. Ils arrivent au pouvoir en 1975.
S’en suit trois années de misère pour le peuple cambodgiens déportés des villes vers les campagnes. Frappé par l’épuisement des conditions de travail, les maladies et par les exécutions massives. La famine touche tout le pays davantage que les décennies précédentes.
Finalement 2/5 des cambodgiens mourront et les khmers rouges seront renversés par l’intervention du Vietnam socialiste. Mais alors en quoi les khmers rouges n’étaient pas vraiment rouge ?
Premièrement, de tout les partis communistes, le parti communistes du Kampuchéa démocratique est celui qui a eu le moins d’impact sur la théorie marxiste. Ni Pol Pot, ni les autres dirigeant de l’Angkar/PCK n’ont laissés de travaux sur le matérialisme dialectique historique.
C’est un des premiers éléments qui devrait nous alerter sur la médiocrité théorique de ses cadres. L’absence de niveau théorique et l’ignorance des Khmers rouges sur le marxisme est reconnu et mènera même à des conséquences inverses aux plans envisagés par le parti.
Les membres du partis ont développés pendant des années un sentiment nationaliste, xénophobe et raciste à l’encontre des Vietnamiens. Cette haine serait née de la peur des communistes cambodgiens d’être absorbés par leur voisin vietnamien dans une Indochine socialiste.
Cette haine aboutira à l’enfermement de milliers de cambodgiens accusés à tort d’être des espions vietnamiens. La prison de Tuol Sleng ou S-21 est tristement connue pour les méthodes de tortures utilisées. Nul besoin de rappeler que la xénophobie est contraire au marxisme.
Les pays socialistes ont expérimentés d’importants programmes nationaux d’industrialisation, de planific°, d’alphabétisation et de santé dans le but d’améliorer les conditions de vies des travailleurs (Cuba, URSS, Vietnam, Burkina Faso...) Le Kampuchéa n’a connu rien de tout ça.
Certains communistes cambodgiens qui ont intégrés le parti communiste du Kampuchéa avant d’être purgés avaient analysés la société cambodgienne et les problèmes de l’agriculture et de l’industrialisation (responsables de disettes et de la misère.)
Coopératives de productions agricoles fondées sur les structures traditionnelles du Cambodge et planification industrielle par l’État étaient au programme.
Pendant un temps les khmers rouges recherchaient donc des solutions aux problèmes du pays par le biais de l’analyse matérialiste dialectique de la situation.
Le marxisme insiste particulièrement sur le développement des forces productives (niveau de domination de l’homme sur la nature (technologie, outillage…)) Dans les pays semi-féodaux, c’est à dire au mode de production archaïque avec un développement limité du capitalisme,
les communistes ont expérimentés des marches forcés vers l’industrialisation. Ces développements planifiés et radicaux ont parfois causer d’importantes catastrophes humaines tant le retard de ses pays était grand (Chine, URSS)
Ainsi la tache d’un parti communiste dans un pays comme le Cambodge aurait été de construire un pays moderne et de rompre avec des modes de productions archaïques. Les dirigeants khmers rouges ont fait l’économie de tout cela.
Pire ils ont niés l’importance de la loi marxiste du devenir (progrès des sociétés humaines) et ont activement milité contre le développement des forces productives en faveur de modes de productions archaïques et traditionnels. (semi-féodal, communisme primitif.)
Suite demain.
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