Nous sommes ceux qui s’auto-censurent.
Ceux qui ont peur.
Ceux qui ont pleuré.
Ceux qui connaissent la couleurs des murs des commissariats.

Nous sommes ceux qui n’ont pas d’accréditation.
Ceux qui ne l’ont jamais eue.
Ceux à qui on l’a retirée.
Ceux qui ne l’ont jamais demandée.

Nous sommes ceux qui appellent pour prendre des nouvelles d’un confrère arrêté.
Ceux qui ont tenté de protéger les autres des pressions.
Ceux qui n’ont jamais rien raconté.
Ceux à qui on a tendu la main.

Nous sommes ceux qui croient aux faits.
Ceux qui s’accrochent à la déontologie, coûte que coûte.
Ceux qui donnent la parole à tout le monde.
Ceux qui tentent de n’oublier personne.

Nous sommes ceux qui s’indignent de la précarité.
Ceux qui croient en d’autres modèles économiques.
Ceux qui veulent s’éloigner de l’ANEP et des industriels.
Ceux qui sont persuadés que les Algériens méritent une profession à la hauteur.

Nous sommes ceux qui se remettront au travail.
Nous sommes ceux qui poseront les questions.
Nous sommes ceux qui vérifieront les faits.

Nous sommes ceux qui enquêteront.

Nous sommes ceux qui soutiendront Khaled Drareni.

Nous sommes journalistes.