Carte postale twitterienne :
Cher ami médecin urgentiste. Ce n'était pas psy. C'était une hépatite bien corsée. J'ai beaucoup, beaucoup de raisons d'être en colère contre toi. Mais tout autant de comprendre pourquoi tu t'es planté de bonne foi. On voit ça ensemble tu veux bien ?

Quand je suis venue te voir, ça faisait 5 jours que je n'avais pu ni boire ni manger. Rien. Du. Tout. Alors certes niveau cure minceur c'est efficace sur le coup mais moi 1 je tenais à ma graisse, 2je n'avais pas prévu de devenir respirianiste. Mais bon. Toi tu n'étais pas affolé

Faut dire qu'entre les informations transmises aléatoirement par le bouche à oreilles entre les différents soignants m'ayant prise en charge depuis mon arrivée (désolée mais OUI la parole d'un patient a tendance à vite se déformer au fil des personnes), une bio "parfaitement ok",

Mon discours qui te paraissait exagéré au vu des transmissions évoquées plus haut et le fait que j'aie un suivi psy en plus du somatique, tu avais de quoi te sentir rassuré. Sauf que moi je le sentais pas. Et j'avais raison! Ah si tu m'avais écoutée...

J'ai atterri le lendemain aux urgences d'un autre hôpital. A qui j'ai fait exactement le même récit. Mais sans mon dossier psy en tête l'écoute fut plus attentive. Sans doute aussi étaient ils moins débordés. En tout cas ma prise de sang là bas a clairement paniqué tout le monde.

Bilan hépatique plus que légèrement perturbé. A vrai dire, assez catastrophique pour qu'on me cause hépatite fulminante et transplantation potentielles. Et les prises de sang ont commencé à s'enchaîner. Avec mon capital veineux aux fraises, j'étais ravie, tu te doutes !

Et le résultat a continué à sombrer vers l'inquiétant, me conduisant in fine en réa tard dans la nuit. J'y suis encore 3 jours plus tard et j'ignore toujours si mon foie compte divorcer de moi. C'est de ce service que je t'écris, épuisée, inquiète et avouons-le un peu agacée.

Agacée parce qu'en plus de ne pas me croire tu m'as un peu arrangé la vérité au sujet de ma prise de sang. Parfaitement ok, tu parles ! Le bilan hépatique était déjà en train de donner des signes d'alerte. Savoir ça aurait pu bien aider selon ton confrère de l'autre hôpital.

Cher ami urgentiste comment veux tu former une alliance thérapeutique avec moi si de base tu
- as du mal à me croire quand je te décris mes symptômes,
- pars du principe que ma psyché est cause de tout souci somatique
- ne me donne pas les bonnes infos sur mon état ?

Ni toi ni moi ne pouvions prévoir que mon foie se mettrait en grève ainsi. Pour cela je ne t'en veux pas. Par contre, si la prochaine fois nous pouvions lutter ensemble contre la maladie et non pas l'un contre l'autre ça pourrait ptet faire avancer les choses dans le bon sens ?

Allez je te laisse, plein de bisous. Je sais aussi que tu luttes fort pour tes conditions de travail, que tu es exténué et que tu essaies sincèrement de faire au mieux.

Ps : si tu pouvais dire à mon foie que je l'aime quand même et que tout peut s'arranger...