Géraldine, il faut que je vous explique. Asseyez-vous.
En citant, à dessein j& #39;en suis certain, un étudiant de 1964 lorsqu& #39;il parlait d& #39;une "aristocratie des lecteurs", permettez que je le cite aussi, en affirmant que vous venez de vous offrir un "droit de mépris".
1/11 https://twitter.com/GeraldineMosna/status/1301423279031414785">https://twitter.com/Geraldine...
En citant, à dessein j& #39;en suis certain, un étudiant de 1964 lorsqu& #39;il parlait d& #39;une "aristocratie des lecteurs", permettez que je le cite aussi, en affirmant que vous venez de vous offrir un "droit de mépris".
1/11 https://twitter.com/GeraldineMosna/status/1301423279031414785">https://twitter.com/Geraldine...
Pourquoi ? Car votre raisonnement, aussi paré de jolis mots soit-il, n& #39;observe que par le prisme de votre propre ressenti. Sur ce point, hélas, il vous a manqué, Géraldine, ce qui fait qu& #39;un auteur est un bon auteur : l& #39;empathie. Et si vous l& #39;aviez eue, vous auriez compris :
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Nombre de lecteurs tombent dans le bain de la lecture par souffrance : la souffrance que leur déverse un quotidien qu& #39;ils n& #39;aiment pas, ou peu, qu& #39;ils fuient, qu& #39;ils cherchent à comprendre, qu& #39;ils cherchent à aimer, qu& #39;ils cherchent à intégrer.
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Voyez-vous, Géraldine, toujours, l& #39;on entre dans la demeure de la lecture seul. Cette demeure, on la découvre seul. On y vit seul. On l& #39;apprécie seul. Et si, la plupart du temps, c& #39;est une sensation fort agréable, soustrait comme nous le sommes au tumulte du monde,
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il arrive qu& #39;un roman soit si puissant, si beau, que ce dernier engendre dans la vie d& #39;un lecteur un véritable point de bascule, tant et si bien que naît l& #39;idée - qui vous paraît étrange, malsaine - de vouloir partager cette émotion,
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naît l& #39;idée de briser, le temps d& #39;une photo, rien qu& #39;un temps, cette solitude pourtant heureuse que la lecture impose, car en la brisant, on brise aussi et surtout la solitude malheureuse qui, jadis, nous a porté jusqu& #39;à la lecture elle-même.
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L& #39;aristocratie des lecteurs, je crois pouvoir dire, sans aigreur aucune, que vous en êtes, Géraldine. Si le lecteur le pouvait, je gage qu& #39;il serait en train de préparer ses chroniques littéraires pour les diffuser à la radio. Il ne peut pas.
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Car il n& #39;appartient pas à l& #39;aristocratie.
Le lectorat, c& #39;est le nombre, c& #39;est la masse, c& #39;est le populaire. Quand le populaire, qu& #39;on n& #39;entend pas, qu& #39;on n& #39;écoute pas, est privé des privilèges de l& #39;aristocratie pour s& #39;exprimer, il trouve lui-même son moyen d& #39;expression.
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Le lectorat, c& #39;est le nombre, c& #39;est la masse, c& #39;est le populaire. Quand le populaire, qu& #39;on n& #39;entend pas, qu& #39;on n& #39;écoute pas, est privé des privilèges de l& #39;aristocratie pour s& #39;exprimer, il trouve lui-même son moyen d& #39;expression.
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Son moyen d& #39;expression se pare d& #39;une esthétique qui vous déplaît ? Il faudra faire avec, je le crains, car lui fait avec la vôtre depuis toujours.
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