Mes soignant-es me disent souvent "tu définis trop ton identité par tes diagnostiques" et vous savez quoi ? Oui, c'est exactement ce que je fais.

Quand on a vécu des traumas, l'isolement social, la marginalisation, qu'on a été désigné comme étant l'enfant "bizarre", celui dont on sait pas vraiment quoi faire forcément il en résulte que notre identité ne sera pas construite de la même façon que celle des autres.

Personnellement, quand j'ai compris que j'étais autiste, j'ai enfin pu me dire "ha oui, c'est donc ça ce que je suis, c'est pour ça que j'ai été traité comme ça" et j'ai commencé à construire mon identité autour de ce diagnostique.

J'en ai déjà parlé dans mon thread sur mon identité neurogenre mais pour moi, dissocier mes troubles psy de mon identité ça n'aurait pas de sens, ce serait m'enlever une partie de moi-même.

J'ai essayé d'expliquer tout ça à ma psy aujourd'hui, à ma grande surprise elle a été très réceptive. Elle m'a juste dit qu'elle craignait que je me dise "je suis schizophrène donc je ne vais rien faire pour améliorer ma vie" alors que je vis tout le contraire.

C'est seulement depuis que j'ai mes diagnostique que j'ai pu trouver des nouvelles stratégies pour cope avec mes traumas, que j'ai pu trouver comment améliorer mon quotidien, que j'ai pu réfléchir sérieusement à des thématiques telle que mon identité.

C'est pour ça que je ne dirais jamais "je souffre de schizophrénie" ou "je suis atteint de schizophrénie" mais "je SUIS schizophrène", "je SUIS autiste".
Je peux choisir de subir ces diagnostiques ou apprendre à vivre avec eux. J'ai fait mon choix.