Bon. C'était chouette malgré tout, mais il faut avouer que le film est complètement SCHIZO. D'un côté t'as peut-être l'un kaiju eiga les plus impressionnants jamais faits (Pacific Rim : lol), mais de l'autre t'as le tout venant de la superproduction hollywoodienne lambda. https://twitter.com/prodigy_rm/status/1300490913274265601

On te force à t'intéresser à des personnages inexistants, on crée des enjeux dramatiques sur lesdits personnages qui ne fonctionnent donc absolument pas, et à des moments le film ne sait tellement pas quoi foutre de son personnage principal que ça en devient comique.

Le film est constamment bicéphale : une énième scène de discussion sans intérêt avec des militaires, suivi d'un moment de grâce absolue avec un saut depuis un avion sur fond de Ligeti. Incompréhensible. Mais du coup hyper attachant.

Quand Edwards le cinéaste
(parce que c'en est un, indéniablement) prend les rênes, c'est génial. L'imagerie qui accompagne les monstres, la mise en scène, les perspectives, la façon de toujours jouer avec le décor pour créer le sentiment d'échelle, c'est incroyable.

(C'est même tellement ouf que je vais me choper le Blu-ray, la compression Netflix a vraiment beaucoup de mal à suivre)

Il y a une idée par plan, c'est du destruction porn fait par un cinéaste, un vrai. Pas un crétin noname qui enchaîne les money shots comme un yes man qui remplit le cahier des charges. Y'a une vision, chaque cadrage et chaque mouvement de caméra est réfléchi.

Du coup je comprends d'autant moins l'autre film. Le début est épouvantable (je me souviens pourquoi j'avais arrêté). Cranston est nul et n'a rien à jouer, le héros est nul, Watanabe ecarquille les yeux toutes les 2 minutes et joue le scientifique le moins au courant du monde...

C'est à la fois un film catastrophe de Roland Emmerich et le kaiju eiga revolutionné par un McTiernan au sommet de son art. C'est schizophrène.

Du coup, release the #EdwardsCut. Parce qu'il y a un vrai chef-d'oeuvre caché quelque part dans ce film, sous les tonnes de gravats et derrière cette insupportable musique pompière. Je ne peux pas croire que ça soit à 100% la vision d'Edwards.

Je veux le film qui ressemble tout du long à ces plans sublime d'un Godzilla qui bouge en silence dans la fumée. Pas cette histoire nazebroque de papa maboule cliché et de famille réunie à la con.