J'ai le sentiment que vous passez tous à côté du problème le plus profond avec le Neuralink de Musk.

Alors je reprends depuis le début.
On parle donc d'un appareil, branché directement dans le cerveau.

Le but premier mis en avant est de détecter précocement les pertes de mémoire, les AVC, bref : un outil de collecte de données médicales. Jusque là ça va.
J'en entends déjà grincer des dents mais quand vous faites un AVC ce qui détermine votre survie c'est le temps que ça prendra de vous amener au bloc. Si on détecte tout de suite, vous gagnez du temps. Si on dépiste très tôt une maladie (Alzheimer, cancer) ça aide aussi.
C'est la suite qui pose problème, et vous allez le voir ça pose problème très vite.

Parce que pour que ce soit efficace il faut que ce soit connecté à un serveur qui traite cette information.

Et là déjà, fondamentalement, le projet pose un problème très grave.
Les données.

à moins de vivre dans une grotte, vous avez forcément entendu parler des données personnelles, de leur gestion, et de leur valeur commerciale.

Imaginez la valeur de telles informations. Largement de quoi motiver plus d'un hacker.
Donc déjà, fondamentalement, le projet neuralink promet que vos données médicales neurologiques sont amenées à fuiter. C'est une raison suffisante de mettre fin au projet mais il y a pire.

Parce que pire que volées, ces données sont susceptibles d'être vendues.
En quoi c'est pire, vous me direz ? Parce que volées, encore, c'est illégal. Mais vendues, et exploitées, c'est légal. à votre avis, combien les mutuelles privées seraient prêtes à payer pour savoir AVANT leurs clients s'ils développent une maladie grave ?
Maintenant qu'on a gratté la surface, on va pouvoir commencer les trucs vraiment graves.
Neuralink a pour objectif, à terme, de ne pas seulement être un appareil de mesure et d'enregistrement mais aussi un appareil de traitement.

On me dira que si on peut guérir Alzheimer, c'est bien. Oui, c'est bien, aucun problème avec ça.

Mais.
Si cet appareil TRAITE, alors c'est qu'il ALTÈRE. Dans les stades précoces de la communication sur Neuralink, il était mis en avant le traitement de la dépression par le contrôle des niveau de sérotonine, dopamine, endorphines, etc.
J'ai une question pour vous : si une entreprise privée avait accès à votre état mental, vous vous sentiriez en confiance ?

Moi pas.

Parce que là, on ouvre une porte à des méthodes de conditionnement qui mettraient Pavlov aux oubliettes.
Parce que si c'est une société privée qui gère la collecte des informations des neuralink, elle gère aussi l'accès aux fonctionnalités des neuralink.

Vous aimeriez que votre patron dispose de boutons bonheur/malheur pour ses employés ?
Tu acceptes de faire des heures sup ? J'appuie sur le bouton bonheur.
Tu refuses de coucher ? J'appuie sur le bouton malheur.

On parle de ce genre-là d'accès aux fonctionnalités de votre cerveau.
Une telle technologie ne peut avoir de valeur que si on a la garantie absolue qu'on sera le seul à avoir accès à son propre neuralink.

Ce qui signifie qu'il doivent nécessairement être offline.

Et donc qu'il soient globalement inutiles.
Ce projet pose des tas de problèmes qui n'ont absolument aucun précédent. Et à une époque où on constate déjà que la loi est défaillante à protéger les gens des entreprises, les gouffres légaux autour de l'application de neuralink sont démesurés.
Et j'ai pas fait le tour de la question, hein. Je parle là d'un aspect qui, il me semble, a été trop peu abordé. Mais il y a PLEIN d'autres critiques à faire au projet neuralink.
Bref, si neuralink venait à être développé et à remplir les promesses de Musk, ce serait certainement la technologie la plus pernicieuse qu'on ait vu de l'histoire de l'humanité, et probablement celle qui ferait au genre humain le mal le plus profond.
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