Un torchon d& #39;extrême-droite présente sa représentation raciste d& #39;une députée noire (D. Obono) en esclave comme une "fiction", un "roman". Ce n& #39;est pas la première fois que la littérature sert de paravent, mais c& #39;est particulièrement frappant dans ce cas https://abs.twimg.com/emoji/v2/... draggable="false" alt="⬇️" title="Pfeil nach unten" aria-label="Emoji: Pfeil nach unten">
L& #39;auteur de l& #39;article sait bien ce qu& #39;il fait et s& #39;est protégé de plusieurs manières
1) par l& #39;anonymat
2) par la mise en avant générique du texte comme "fiction" ou "roman"
3) par le processus discursif à l& #39;intérieur de cette fiction. Je m& #39;explique.
Je ne RT pas le texte mais vous pourrez le trouver. On remarquera que les propos racistes et dénigrants en général ne sont pas tenus par une instance narratoriale (qu& #39;on pourrait rapprocher de l& #39;auteur) mais par les personnages... voire par le personnage de D. Obono elle-même.
C& #39;est quand même un sacré tour de force dans l& #39;abjection : pour déverser ses fantasmes racistes contre une personne bien réelle et vivante, on en fait un personnage et on prête à ce personnage des propos et des pensées qui dénigrent la personne réelle et vivante.
Au passage, on remarquera que Matzneff ne s& #39;embêtait même pas à se couvrir du voile de la fiction, et présentait bon nombre des narrations de ses mésaventures pédocriminelles non pas comme des romans mais des journaux intimes.
Est-ce que se couvrir du voile de la fiction suffit ? Pas forcément. Il faudrait des spécialistes pour répondre à la question, mais il y a eu des procès (gagnés) pour diffamation dans des romans à clef. Or la clef ici est évidente puisque Obono est nommée. https://twitter.com/E_DupondM/status/1299655025367670785">https://twitter.com/E_DupondM...
Pour prétendre à la fiction, l& #39;autorité du nom de l& #39;auteur ou de l& #39;autrice peut jouer aussi face à la justice. Si c& #39;est une personne reconnue comme écrivaine, on acceptera plus facilement son droit à la créativité sans limites. Pas sûre que ça fonctionne pour l& #39;anonyme de VA.
On me signale qu& #39; @amina_damerdji a déjà fait un fil sur le sujet! Je le partage ici. Amina, puisque tu connais me semble-t-il ces cas complexes littérature/justice, si tu veux développer, je suis preneuse!
Et soutien encore une fois à D. Obono. https://twitter.com/amina_damerdji/status/1299653742757904384">https://twitter.com/amina_dam...
Ajout: on parle beaucoup des images qui ont choqué (à raison!) Torchon actuel ose nous dire qu& #39;il faut dépasser les images extraites du texte et lire le texte. Très bien, lisons le texte. https://abs.twimg.com/emoji/v2/... draggable="false" alt="⬇️" title="Pfeil nach unten" aria-label="Emoji: Pfeil nach unten">
Rapide analyse de texte : l& #39;auteur prend le prétexte de l& #39;ironie (le pseudo-point de vue de Danièle Obono exagéré jusqu& #39;à l& #39;absurde) pour déverser un ramassis de clichés racistes sur l& #39;Afrique et des fantasmes nauséabonds sur Danièle Obono. Exemples.
Quel est le moment où Obono prend conscience de son "africanité" dans cette "fiction"?Lorsqu& #39;elle fait caca. Parce que"malgré les cafards et l& #39;inconfort" elle éprouve "la joie de pouvoir libérer son africanité". L& #39;africanité pour VA, c& #39;est faire caca dehors au milieu des cafards.
L& #39;Afrique dans ce texte est dépeinte ainsi : le fait de faire caca dehors (l& #39;article insiste bien, on voit que cette scène leur fait plaisir), la polygamie, puiser de l& #39;eau, transporter le mil, et la sauvagerie générale. Mais rien de raciste ni même de "stigmatisant" selon VA.
D. Obono est décrite ainsi : moche (le texte insiste) et stupide (elle est plusieurs fois dépeinte comme "inconsciente" "surprise" "interdite"). Elle ne se rend pas compte que ses idées d& #39;égalité sont farfelues et c& #39;est sa bêtise qui fait qu& #39;elle est réduite en esclavage.
VA nous dit qu& #39;ils ont fait "voyager" D. Obono. Ils ne l& #39;ont pas fait "voyager", ils l& #39;ont représentée réduite en esclavage, dans un texte qui implique que c& #39;est la conséquence de sa stupidité hors sol. On a l& #39;impression de lire le fantasme raciste d& #39;une Obono enfin punie.
Comme le remarquait @UsulduFutur le texte est tout aussi raciste que les images. Ne prétendez pas cacher l& #39;un derrière l& #39;autre, Torchon actuel, nous savons regarder, et nous savons lire.
Encore un plein soutien à @Deputee_Obono
La défense de VA = le côté "gênant" est nécessaire pour rendre l& #39;atmosphère atroce de l& #39;esclavage. Il faudra qu& #39;on m& #39;explique en quoi peindre une Obono à moitié déçue de ne pas être achetée par un maître violeur participe à la dénonciation de l& #39;esclavage. https://twitter.com/BFMTV/status/1299753389744697344">https://twitter.com/BFMTV/sta...
Ce "roman" dépeint une femme noire punie pour avoir osé ouvrir sa bouche stupide, qui regrette à moitié d& #39;être trop moche pour être violée, mais qui finit par être sauvée par un chrétien et l& #39;amour de Jésus. Ce n& #39;est pas une dénonciation de l& #39;esclavage, c& #39;est un fantasme raciste.
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