Le gouvernement français est en mode panique, ne sait absolument pas comment réagir, et choisit de faire n'importe quoi pour donner l'illusion de faire quelque chose d'utile. Quelques commentaires: 🔽 •1/40 https://twitter.com/prefpolice/status/1298998287517618182
Je pense que c'est un mal assez français, ça, quand il y a un problème, de se sentir absolument obligé de prendre des mesures, vite, n'importe lesquelles, parce que la population ne saurait pas s'entendre dire «il n'y a pas grand-chose qu'on puisse faire». •2/40
Du coup, on prend les mesures qu'on arrive à prendre, sans même savoir si elles peuvent servir à quelque chose, parce que c'est ce qu'on sait faire. •3/40 https://twitter.com/gro_tsen/status/1289992787509669889
Dans d'autres domaines, ça donne «un fait divers, une loi». En matière de santé publique, ça donne des réactions précipitées, irréfléchies, non concertées, mal calibrées, incohérentes. On croit voir qqn qui se noie, qui fait de grands gestes désordonnés. C'est pathétique. •4/40
Et ces mesures n'arrêtent pas de changer: en mars les masques ne servaient censément à rien, maintenant il en faut pour marcher dans la rue. Mais une constante, c'est la culpabilisation: tout est toujours de la faute des gens qui n'obéissent pas. •5/40 https://twitter.com/gro_tsen/status/1295099780910190593
Et comme corollaire de la culpabilisation: l'application de ces mesures à grands coups de flics qui vont mettre des amendes. Au lieu de, par exemple, informer la population, distribuer des masques gratuitement, etc. •6/40 https://twitter.com/gro_tsen/status/1282786069633695744
Ou, peut-être, disons… aider les gens à comprendre comment porter le masque correctement. Qu'il faut couvrir le nez, par exemple. •7/40 https://twitter.com/gro_tsen/status/1291351257567952903
J'avoue ne pas être expert, mais les politiques de santé publique à coups de bâton et de peur du gendarme, je suis globalement assez sceptique sur le principe. •8/40
(Et puis c'est marrant, à un moment on m'avait expliqué qu'il fallait confiner tout le monde parce qu'on n'avait pas assez de policiers pour veiller à ce que les gens respectent des distances entre eux. Mais apparemment on en a assez pour contrôler le port du masque?) •9/40
En général, le port du masque par le grand public, je trouve ça plutôt bien. Mais il faut reconnaître une chose: on n'a pas de preuve directe claire que ça serve vraiment, en fait. C'est plus de l'ordre de «ça ne peut pas faire de mal» — et en général, c'est juste. •10/40
On a bien sûr des mesures en labo selon lesquelles les masques arrêtent x% des particules de taille y. Mais passer de mesures en labo à des conclusions sur de vrais organismes in vivo, c'est toujours épineux, comme on l'a appris avec la potion magique du Dr. Raoult. •11/40
Or, in vivo, un peu comme pour l'hydroxychloroquine, les études sur les bénéfices du port du masque par le grand public ne sont pas super concluantes: voir notamment https://wwwnc.cdc.gov/eid/article/26/5/19-0994_article et https://www.acpjournals.org/doi/10.7326/M20-3213 •12/40
Et puis, bon, ça fait un moment que le gouvernement français appuie frénétiquement sur le bouton «port du masque», ça n'a pas l'air de marcher très fort, je suis un peu sceptique quant à l'idée qu'appuyer encore plus fort va finir par marcher. •14/40
Il y a d'autres pays où le port du masque n'est ni spécialement recommandé ni pratiqué par le grand public. Il est devenu tabou de parler de la Suède, mais les autres pays scandinaves ne le font pas non plus. Situation pourtant contrôlée. •15/40 https://satwcomic.com/masquerade 
Bref, comme les indices d'un bénéfice du port du masque par la population sont plausibles mais incertains, c'est le genre de choses qu'on peut recommander dans le doute, pour les cas où ça semble le plus utile, et si on est sûrs que ça ne fait pas de mal. •16/40
Quand est-ce que le masque est le plus vraisemblablement utile? Facile: quand le plus de facteurs de contamination sont réunis parmi les trois suivants: ①des personnes proches, ②dans un espace intérieur, ③en train de se parler (ou de chanter), surtout fort. •17/40
(Ces critères sont inspirés des trois ‘C’ des autorités japonaises: https://twitter.com/JPN_PMO/status/1244231002257383424 — d'aucuns ont proposé de traduire en français par les trois ‘P’: quand on est plein et proches dans un petit endroit; mais ajouter «parler» me semble pertinent. Bref.) •18/40
Évidemment il y a des contaminations sans que ces trois critères soient remplis. Il y en a même sans doute une poignée où aucun n'est rempli. Mais il faut concentrer les efforts là où ils sont utiles, là où la majorité des contaminations ont lieu! •19/40
Si le but est d'endiguer l'épidémie (après, est-ce un but vraiment souhaitable, c'est une autre question, mais admettons que oui), il ne s'agit pas d'empêcher toutes les contaminations, mais d'en arrêter assez pour que l'épidémie régresse. Peut-être les 2/3 ou alentours. •20/40
Si on veut éliminer les 2/3 des contaminations, faire un effort démesuré pour en éliminer peut-être, avec un outil incertain, sans doute moins de 1%, ça me paraît vraiment une stratégie bizarre. •22/40
La majorité des contaminations N'ONT PAS lieu dans un contexte anonyme: ce sont des gens avec qui on est resté à proximité, avec qui on a parlé. Le plus souvent en famille, entre amis ou au travail. Ce sont ces contaminations-là qu'il faut cibler. •23/40 https://twitter.com/BioHospitalix/status/1294160449160851456
Donc rendre obligatoire le port du masque dans des circonstances ou aucun des trois critères que j'ai évoqués ci-dessus n'est rempli, des personnes espacées, à l'extérieur, qui ne se parlent pas, n'a aucun sens. (À la limite pour une foule en extérieur, ça se défend.) •24/40
Alors on peut me dire «oui mais ça ne fait pas de mal, si?». Bon, d'abord, je ne trouve pas très heureux de compter pour rien les gens qui trouvent le port du masque vraiment gênant, ou, par exemple, les personnes qui avaient l'habitude de lire sur les lèvres, … •25/40
… mais le gros problème il est surtout dans le ciblage des efforts: à demander aux gens de faire des choses inutiles, on épuise leur capacité à tenir les efforts dans la durée, et là où ils servent vraiment. •26/40
— la raison est parfaitement sensée: en faisant de l'exercice, met de l'humidité sur le masque, ce qui le rend moins efficace plus tard, quand il sera vraiment utile. (Les gens normaux ne peuvent pas changer leur masque toutes les heures.) •28/40
Et à moto, sous un casque intégral? D'abord, je n'arrive tout simplement pas à mettre le casque sans faire tomber mon masque. Et même si j'y arrivais, quand je porte le masque, mes lunettes sont embuées dès que je souffle: … •29/40
… et oui, j'ai essayé toutes les astuces qu'on m'a proposées pour éviter la buée sur les lunettes, et plusieurs modèles de masque, rien n'a marché. Pour marcher, c'est pas très grave. Mais dans un casque de moto? Rouler sans rien voir la moitié du temps? Sérieusement? •30/40
Cette politique désespérée «il faut faire quelque chose! voyons comment on peut inventer de nouvelles contraventions» nuit gravement à l'adhésion, pourtant essentielle, de la population aux mesures de santé publique proposées. •31/40
C'est anecdotique, mais tout à l'heure pendant que je faisais ma muscu (sans masque puisque activité physique…) j'ai entendu deux types discuter de cette nouvelle lubie du gouvernement (c'est comme ça que j'en ai entendu parler): … •32/40
… ils n'avaient pas du tout l'air opposés aux masques par principe, mais de les trouver pénibles et inconfortables dans la durée, ils ont dit clairement qu'ils n'obéiraient pas (genre porter le masque autour du coup et le mettre s'il y a un flic alentours). •33/40
Comment en être surpris? C'est ce qui se passe inévitablement si on traite les gens comme des gamins au lieu d'en faire des acteurs majeurs et responsables (y compris s'ils choisissent de prendre des risques et d'en faire prendre aux autres). •34/40
Les endroits où les masques seraient sans doute les plus utiles, c'est tous ceux où les gens parlent ensemble. Y compris dans la sphère privée. •35/40
Mais là, on ne peut pas les fliquer: il faudrait les convaincre (de porter un masque pour recevoir des amis chez soi); or dès qu'on est passé en mode tout-répressif, convaincre ne marche plus. •36/40
Au contraire, je suis persuadé que les gens obligés (et lassés) de porter le masque sur la voie publique, l'enlèveront d'autant plus volontiers dans la sphère privée. C'est tout le contraire de ce qu'il faudrait. C'est contreproductif. •37/40
Manifestement je ne suis pas le seul à penser que c'est du grand n'importe quoi: •38/40 https://twitter.com/BioHospitalix/status/1299058566066774016
Fondamentalement, moi, je m'en fous un peu: autant l'emprisonnement représenté par le confinement généralisé m'a amené au bord du suicide, autant je suis sûr que les bêtises sur les masques ne me provoqueront pas le même effet. •39/40
Mais cette agitation désordonnée me fait penser un reconfinement probable: à force d'appuyer sur tous les boutons, ils appuieront sur celui-là, tant ils sont incapables de dire (et les Français incapables d'entendre?) «il n'y a rien à faire qu'on n'ait déjà fait». •40/40
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