THREAD : Le conflit Touareg au Mali. L'Histoire d'une Lutte pour l'Indépendance de l'Azawad.

Désignant en Touareg la terre de Pâturage située entre Tombouctou au Mali et la frontière sud de l’Algérie, L’Azawad est l’objet de revendication indépendantiste de la part de la population autochtone Touaregs.

Considérant son rattachement au Mali comme forcé, les Touareg souhaitent la création d’un territoire indépendant et autonome. Cette volonté indépendantiste est au regard de l’histoire totalement légitime, avant la colonisation française, la région était totalement autonome,

régit par plusieurs confédérations tribales Touaregs tel les Ifoghas ou les Ikazkazen. C’est lors de la conquête française en 1906 que la région se voit rattachée à l’ensemble des autres colonies de la région

Durant la période de décolonisation les différents chefs de guerre et aristocrate touareg de l’Azawad réclame la création d’un état unique et indépendant du reste. Afin de mettre en place ce nouvelle état

en 1958 une lettre signée par 300 chefs ou notables Touaregs, Maures et Songhaïs est envoyée au Président français y évoquant le désir d’un « État saharien unifié politiquement et administrativement […] basé sur une homogénéité culturelle »

s’étendant sur l’Azawad. Néanmoins la région sera lors de la décolonisation accordée au mali provoquant le mécontentement de la population. Ne souhaitant pas se rattachement forcé, les Touaregs rentre dès 1963 en révolte et lancent ce qui sera appelé la première révolte

Face à ce soulèvement l’armée malienne décide de réprimer durement le peuple, n’ayant pas les moyens militaires nécessaires pour lutter, la révolte est matée, amenant à une présence militaire durable dans la région

Cette situation de crise se voit amplifier par les nombreuses sécheresses qui touchent la région, accentuant la pauvreté. Ce chaos amène une bonne partie de la population à vivre dans la précarité ou à migrer vers la Libye ou beaucoup de Touareg intégrerons l’armée,

Durant les années 90 de nombreuses révoltes similaires à celle de 63 ont lieu. Afin de trouver une solution aux problèmes, les mouvements indépendantistes décident d’entrer en contact avec le gouvernement malien afin de trouver une issue au conflit.

Le Mouvement Populaire de Libération de l’Azawad (MPLA), représentant principal du mouvement autonomiste, propose l’intégration du territoire Azwad au Mali sous la forme d’un état fédéral, gardant ainsi son autonomie,

le MPLA demande aussi l’intégration des populations touareg dans l’appareil politique et dans la haute-administration dans lesquels les Touaregs n’étaient absolument pas représentés. Le MPLA demande aussi des aides d’urgence dans le développement

Ces revendications sont acceptées et un pacte de paix est signé le 11 avril 1992. Ce pacte n’aboutit pas, suite au non-respect du pacte de nombreuses révoltes ont lieu comme celle de 1996, 2006 ou 2009. Mais c’est en 2012 que le mouvement autonomiste atteint son point culminant

notamment grâce à la chute du régime Libyen. En effet la chute de Kadhafi amène de nombreux Touareg ayant servi l’armé en Libye à revenir. Grâce aux formations militaires reçu en Libye, le Mouvement s’enrichit d’une masse de soldats aguerris et formés à l’art de la guerre.

Néanmoins l’instabilité crée par la chute du régime libyen amène au développement de plusieurs réseaux djihadiste dans la région, comme Ansar dine, un groupe djihadiste touareg dont le chef faisait partie du haut-commandement militaire Libyen.

Réussissant à créer une alliance avec cette mouvance djihadiste, le MNLA, le Mouvement national de libération de l’Azawad, relance la rébellion le 17 janvier 2012.

Grâce à cette nouvelle génération de combattants le MNLA réussi à vaincre l’armée malienne prenant Tombouctou et Gao, se rapprochant de la capitale, le gouvernement malien décide face aux entreprise militaire du MNLA, de demander l’aide du gouvernement français

qui lance en janvier 2013 l’opération Serval afin de soutenir les troupes maliennes contre l’avancé touareg et la lutter contre les mouvances terroristes qui se développent dans la région.

Bibliographie :

Pauline Poupart, « L’Azawad comme enjeu des négociations de paix au Mali : quel statut pour un territoire contesté ? », Confluences Méditerranée 2017/2 (N° 101), p. 97-112

Bruno Charbonneau, « De Serval à Barkhane : les problèmes de la guerre contre le terrorisme au Sahel »,

Hélène Claudot-Hawad, E. Hawad. Touaregs : Voix solitaires sous l’horizon confisqué. Hélène ClaudotHawad et Hawad. Ethnies, Paris, 20-21, 255 p., 1996,