#Tenet. Réactions à chaud après la séance. Première séance au ciné après plus de 6 mois. Une quarantaine de spectateurs dans cette salle d’une capacité de 250 personnes. Soit 40 dégénéré(.e)s prêts à risquer leur vie pour un blockbuster.

Passée la psychose du virus qui se balade au-dessus de nos têtes au gré du souffle de la climatisation, je retrouve naturellement le plaisir de pouvoir fixer avec un regard méprisant et condescendant des gens qui font du bruit en mangeant leurs friandises.

Je rappelle pour la énième fois que moins vous essayez de faire de bruit, plus vous en faites. Cessez d’ouvrir vos paquets doucement et lentement en croyant qu’on ne va pas vous entendre. Ces petits craquellements nous parasitent l’expérience sonore.

De grâce, s’il vous est physiquement impossible d’attendre un autre moment pour vous charger de glucose, ouvrez votre paquet d’oursons en gélatine multicolores d’un coup et épargnez-nous ce long supplice.

Le film : Nolan s'est vraiment surpassé dans le Nolanisme habituel. Je suis désormais convaincu qu'il a pris la citation de Kubrick “If it can be written, or thought, it can be filmed.” comme un défi personnel, et c'est aussi pour ça qu'il met le moins de CGI possible.

Un mot rapide sur le cast. John David Washington continue de se faire un prénom ou deux. Je n’avais pas réalisé qu’il était le fils de son père mais ça saute aux yeux quand on a l’info, les intonations et l’accent sont vraiment proches. Mission accomplished pour lui.

Toujours agréable de voir Debicki à l’écran même si son rôle est assez unidimensionnel. Ébahi par sa grande taille, on dirait une échelle. Elle aurait toute sa place dans une équipe de WNBA ou pour un remake de « Attack of the 50 Foot Woman »

Un point que je voulais signaler concerne Pattinson. Tous ceux qui doutent de lui en tant que prochain Bruce Wayne, pour lesquels on déduit qu’ils n’ont pas suivi sa carrière depuis son rôle de vampire emo, seront rassurés et surpris par sa performance. Les autres savaient déjà.

Concernant le scénario, ne laissez pas l’enthousiasme de ce thread vous berner, le plot est très complexe et ça perturbe souvent ce premier visionnage du film. On connait d'ailleurs l’obsession de Nolan pour le thème du temps (je laisse une vidéo)

Mais le gars est parti vraiment loin dans son délire cette fois, je laisse cette déclaration qu’il a fait à propos du film vous donner un aperçu sur ce qui vous attend. Je n’en dis pas plus pour ne spoil personne mais c’est très sympa comme idée.

Ce qui me fait le plus plaisir dans ce film est comment ce concept de « running backwards through time, relative to us » se matérialise à l’écran. Sachant qu’ils n’ont pas eu recours aux VFX, j’espère accéder à un making-of pour voir comment certaines scènes ont été tournées.

Visuellement et techniquement, on sent une vraie maîtrise de l’équipe pour passer du storyboard à une scène tournée, avec tous les défis qu’implique le mécanisme au cœur du film. C'est vraiment dingue. Un effort a aussi été fait au niveau de l’OST pour bien faire passer l’idée.

Comme souvent avec ce réalisateur, il y a une ambition démesurée dans la mise en scène, c’est grand, c’est gros, et très bruyant, tout en restant froid et sérieux, voire prétentieux.

En résumé, un cast globalement à la hauteur, du gros Hollywood de compétition, mais un scénario très compliqué qui va nécessiter de revoir le film au moins une ou deux fois pour déjà bien le comprendre, avant même de chercher les subtilités.

Je pense que les fans hardcore de Nolan vont beaucoup apprécier Tenet et le disséquer dans tous les sens (pun intended) , les autres un peu moins à mon avis, malgré le côté spectaculaire.

Quant à moi, des 3 derniers Nolan, c'est celui qui m'a le moins bluffé, mais je reconnais qu'il faut le revoir, et suis surtout très heureux de retrouver une salle de ciné après si longtemps, malgré les conditions particulières. Vivement la prochaine séance