Vous voyez c'est ça aussi que ça veut dire men are trash. Parce que ce comportement de prédateur qui existe envers les jeunes LGBT+ c'est exactement le même que celui qui existe envers les jeunes femmes et que dénoncent les féministes. Et le seul facteur commun c'est les hommes. https://twitter.com/ItsLucasPerron/status/1297989920645099520
Là où men are trash a aussi cette implication dans les milieux LGBT+, c'est que les jeunes construisent leur sociabilisation sexuelle à partir d'un modèle, et lorsque le modèle que donnent les LGBT+ plus âgés est le modèle du prédateur sexuel pervers, le flambeau se passe.
Alors ouais aujourd'hui y'a de plus en plus de jeunes LGBT+ qui rejettent ces modèles et qui cherchent à construire autre chose, à responsabiliser leurs comportements sexuels et à faire mieux que leurs aînés. Mais ça n'efface pas tout ce qui s'est construit depuis des décennies.
Parce que pour un jeune LGBT+ qui prend conscience de cette dynamique pour ne pas la reproduire et agir différement, combien vont s'y conformer et continuer à passer le flambeau à cause de cette sociabilisation sexuelle calquée sur un modèle de prédateur sexuel pervers ?
La deconstruction prend du temps, c'est pas parce que j'ai fait un thread que je ne suis pas trash. Vous croyez que tout ça n'est pas profondément ancré, intériorisé ? La prise de conscience est une étape, la volonté est une autre. Mais c'est très loin d'être suffisant.
Nous sommes la géneration décisive, tout dépend de notre capacité à renverser le modèle de la sociabilisation sexuelle des LGBT+. On a le choix : on peut s'y conformer et laisser les vieux prédateurs pervers s'intéresser à nous, ou on peut décider que cette époque est révolue.
Comme je l'ai dit, tout cela est socialement ancré, on l'a intériorisé et le fait que beaucoup trouvent cela normal et laissent faire provient de là. Parce qu'on a besoin d'un modèle et que c'est facile de reproduire ce que font nos aînés sans le questionner, sans s'interroger.
Il est de notre responsabilité de remettre cela en question, de renverser ce modèle, de ne plus laisser faire ces comportements de prédateurs pervers, et d'évoluer pour agir différement lorsque nous serons les aînés. De montrer autre chose aux futurs jeunes LGBT+ des années 2050.
Men are trash est avant tout une phrase féministe, mais sa signification va beaucoup plus loin que "les hommes VS les femmes". Men are trash, ça veut pas dire que les femmes sont des victimes, ça veut dire que les hommes sont des prédateurs, et la nuance est très importante.
Parce que ce problème de la sociabilisation sexuelle des jeunes LGBT+, c'est une problème qui découle directement du patriarcat, à la seule différence que les jeunes hommes en sont à la fois victimes et élèves : ils le subissent puis apprennent à le faire subir, c'est vicieux.
Le patriarcat c'est pas l'oppression des femmes, c'est l'oppression par les hommes de tous ceux qu'ils peuvent oppresser, et la nuance est importante parce que la déconstruction du modèle de la sociabilisation sexuelle des jeunes LGBT+ a son rôle à jouer contre le patriarcat.
Cette dimension-là de la phrase men are trash est assez peu explorée et pourtant elle est très significative de jusqu'où le patriarcat est omniprésent. Il est donc important d'attaquer ce dernier sur tous les fronts, et ce front-ci a été particulièrement délaissé.
Ce thread n'est pas un manifeste féministe, je n'y parle pas d'oppression des femmes et ce n'est pas son objectif, mais men are trash se trouve à l'intersection entre ce que dénoncent les féministes et le phénomène que je décrit ici : le patriarcat attaque sur les deux fronts.
Ce combat et le combat féministe ne sont pas les mêmes combats et les intérêts sont différents, mais quand on les étudie on se rend compte que dans les deux combats l'ennemi est l'homme, et quand deux groupes partagent un ennemi commun, se battre ensemble semble pertinent.
Nous devons détruire le mal avant qu'il ne naisse, nous devons anéantir l'ennemi en devenir que nous représentons avant que nous ne le devenions. Men are trash, c'est aussi insidieux que ça : l'ennemi c'est nous, nous devons être vaincus pour ne pas devenir ce que nous rejettons.
Il y a des dimensions du féminisme qui n'entrent pas dans le militantisme LGBT+ et des dimensions du militantisme LGBT+ qui n'entrent pas dans le féminisme, ce sont deux combats différents mais à l'intersection des deux se trouvent men are trash et le patriarcat, c'est le propos.
C'est ce que veut dire men are trash, le comportement pervers qui existe envers les jeunes LGBT+ et que nous devons déconstruire est le même que celui qui existe envers les jeunes femmes et que dénoncent les féministes, le seul facteur commun c'est les hommes et le patriarcat.
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