Salut Twitter, aujourd'hui j'aimerais te parler d'un truc qui me rend super triste, autrement dit la galère du journalisme.

Moi, mon truc, c'est le datajournalisme et tout ce qui touche à Internet. J'ai passé mon été à bosser sur le sujet, à lire des trucs, à faire mon site internet, à apprendre à utiliser After Effects, à nettoyer des bases de données pour qu'elles soient utilisables.

Récemment, j'ai envoyé CV et lettre de motivation à toutes les rédactions qui pouvaient correspondre à mon projet professionnelle.

Les réponses sont toujours les mêmes : non, avec le covid on prend pas de stagiaire, non les temps de stage sont trop courts, non il faut des pré-requis.

Je rentre en licence professionnelle cet année et j'ai un stage à mon active, le second étant annulé à cause du covid.

On nous a tous dit mais vous inquiétez pas, avec le covid, vous êtes tous logés à la même enseigne. C'est faux. La plupart ont déjà beaucoup de stage, moi je n'ai pas les moyens de me payer un stage à l'autre bout de la France pendant l'été.

Alors je fais finir ma LP, avec peu de stages ou des stages qui ne sont pas dans mon domaine. Dans environ 1 an je suis censée, en théorie, rentrer sur le marché du travail. Ce qui ne sera pas le cas.

Pour les raisons qui suivent : sans stage, sans avant goût du marché du travail, je ne m'en sens pas capable. Mais surtout parce que je n'en aurai pas l'occasion avec mon ridicule bagage. Les rédactions préfèrent prendre des gens qui ont déjà beaucoup de stages derrière eux.

Le journalisme, c'est mon rêve vraiment. C'est mon idéal de vie. Mais aujourd'hui, je me pose la question : est-ce que je dois vraiment continuer dans le domaine ?

Ça m'angoisse tous les jours. Mes parents me disent de garder espoir, que tout problème a une solution. Mais plus ça avance, plus je désespère.

Pour vous dire, mes parents sont loin d'être aisés et ils veulent que je continue mes études ("juste pour la sûreté le temps d'un Master") après ou me payer un logement un an à Paris pour que je puisse faire des stages sans me soucier de l'argent. Vous trouvez ça normal ?

Moi, l'été je bosse au Leclerc, au Macdo parce qu'il n'y a aucun coût à côté, que des rentrées d'argent. Faire un stage l'été pour moi, me payer un logement, la vie en plus de l'année scolaire est un luxe. Alors peut-être que mon bagage économique n'est pas assez-

-élevé pour réussir dans le milieu. Pourtant, je me tue pour au moins posséder le capital intellectuel, j'essaie d'apprendre chaque jour de nouvelles choses, je lis, je m'intéresse à ce qui m'entoure. Mais il y a un plafond au dessus de ma tête qui m'empêche d'avancer.

Aujourd'hui, je suis triste. J'écris ce thread (veuillez excuser les fautes) les larmes aux yeux parce que la situation actuelle et la conjecture même du journalisme éjecte les gens comme moi du milieu.

Et j'espère que les prochains jours s'annonceront meilleurs. Mais je pense de plus en plus sérieusement à changer de voie.