Thread : le PSG face au Bayern, affaiblir le Bayern ou se surpasser face au Bayern ?

Présentation du PSG, du Bayern : points forts, points faibles, opportunités et menaces pour les deux équipes.

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Le but en fin de match contre l’Atalanta a changé la dynamique du PSG. Contre Leipzig, il a réussi une prestation aboutie et enfin trouvé un projet de jeu cohérent.

Tuchel a emprunté des idées à Klopp pour mieux entourer son trio. Même causes, mêmes conséquences !

Paris se présente en 4-3-3.

L’idée principale est : contrôle de la possession pour se protéger et profiter de la mobilité, qualité, permutations du trio offensif.

Comme avec Klopp, la possession est préventive. La solution idéale est la transition offensive.

Offensivement, Paris aspire l’adversaire dans sa moitié et lui propose un dilemme :

« suis-moi et je joue en profondeur vers Di Maria, Mbappé et Neymar »

« fuis-moi et je joue vers Neymar entre les lignes qui peut dribbler, passer, accélérer et marquer »

Pour le réussir, Paris change sa structure et crée un losange avec Paredes dans le half-space gauche.

Paris obtient une supériorité numérique et parvient à tenir le ballon en jouant aussi sur ses latéraux ou son gardien si nécessaire pour forcer l’adversaire à venir.

Paredes et Kimpembe sont les deux options privilégiées pour passer en mode offensif.

L’argentin parce qu’il parvient facilement à trouver Neymar entre les lignes grâce à sa lecture du jeu et ses passes cachées.

Kimpembe grâce à son jeu long vers Mbappé.

Sinon le jeu peut toujours progresser de deux autres façons :

Bernat a une belle conduite de balle et généralement de l’espace vu que l’adversaire essayera d’être axial vu le danger Neymar.

Sinon progression grâce au duo Di Maria/Herrera.

Arrivé dans le dernier tiers, le PSG a quelques armes :

Mobilité, appels et permutation de son trio
Qualité de passes et frappes de Di Maria et Neymar
Qualité dans le 1 vs. 1 de son trio offensif
Herrera et ses courses entre les centraux adverses

Avec son losange et les décrochages de Neymar, Paris a un meilleur contrôle du match dans les zones axiales.

Il y a donc une meilleure gestion des temps forts et faibles pendant le match. Ça s’est vu contre Leipzig où Paris a réussi un match abouti et forcé les erreurs.

Il y a une asymétrie dans la construction et l’animation du PSG avec le côté et le half-space gauches et les zones favorites :

Connexion Neymar-Paredes et Neymar-Mbappé
Mbappé occupe le poste de 9 quand Neymar décroche
Bernat plus offensif que Kehrer

Mais là où le PSG se révèle le plus dangereux, c’est en transition offensive.

Avec un 4-3-3 plus axial, le PSG profite de la mobilité et la résilience de ses joueurs (Di Maria, Mbappé, Marquinhos, Herrera, Neymar) pour récupérer haut.

Paris choisit d’être en individuel sur les joueurs axiaux adverses.

Ce qui lui permet de réduire les distances et de contre-attaquer très vite :

Qualité de passes et inventivité de Neymar et Di Maria
Qualité d’appel, de dribbles et vitesse du trio
Projection Herrera

La sûreté technique de son losange défensif lui permet, sans perdre de temps, de se mettre en position de contre-attaquer.

Plusieurs situations contre Leipzig et but de Di Maria sur la déviation de Neymar.

Défensivement, Paris compte sur son losange, des latéraux pas trop haut et des adversaires réticents à laisser des espaces au trio offensif.

Paris a donc une présence numérique au moment de défendre : Paredes, Marqui, Kimpembe, TS, Bernat, Kehrer

et Herrera jamais loin.

Les piliers de sa structure défensive :

La capacité dans les duels de Kimpembe
La lecture du jeu, le jeu aérien, la défense dans sa surface de TS
Le positionnement de Marquinhos qui protège sa ligne défensive

Paris s’est donc retrouvé en nombre à chaque fois qu’il a fallu défendre dans sa surface contre Leipzig.

Ce qui montre que les ajustements ont tout le temps été faits en amont.

Moins développé que le Bayern, le projet de jeu parisien a néanmoins de la cohérence, profite de la confiance et dynamique actuelle.

Neymar, garant quasi-exclusif du jeu parisien, a enfin la structure adaptée autour de ses qualités.

Ses décrochages sont mieux structurés.

Sur le plan mental, la qualification contre Dortmund et le but contre l’Atalanta ont changé l’état d’esprit des parisiens.

Ils se sont comportés comme favoris contre Leipzig et ont maîtrisé le match globalement. Enfin une prestation de patron.

Physiquement aussi, les parisiens semblent au niveau.

Leur fin de match contre l’Atalanta, le travail défensif du trio et la forme physique affichée balle au pied démontrent cela.

Paris s’appuie sur :

La créativité de Neymar
Un losange garant de sécurité
Le talent de son trio offensif
Un meilleur contrôle du ballon qui le fait moins souffrir
Un dilemme posé à ses adversaires

Au buzzer, Tuchel a réussi enfin à produire du cohérent.

Parallèles avec Liverpool :

Neymar = Firmino
Mbappé = Salah, attaquant de côté qui devient parfois 9
Di Maria = Mané, attaquant de côté plus créatif
Paredes = Henderson, décalage sur le coté à la construction
Herrera = Gini, projection d’une surface à l’autre

Depuis l’arrivée de Flick, le Bayern a fait un énorme saut qualitatif pour devenir l’une des meilleures équipes en Europe.

La cohérence du projet collectif a permis au Bayern de redevenir brillant en attaque et solide en défense.

Comment jouera le Bayern ce soir ?

Le Bayern joue un jeu de position en 4-2-3-1.

L’idée de jeu principal reste la fluidité en attaque et la proximité des joueurs:

les ailiers quittent les côtés pour occuper les half-spaces au centre,
Lewandowski décroche
Müller, libre, interprète l’espace.

Le but pour le Bayern est d’avoir une densité axiale afin que le porteur du ballon ait plusieurs options de passes :

Ainsi la mobilité et l’intelligence spatiale des joueurs créent plusieurs décalages surtout exploités à gauche grâce au talent et la vitesse d’Alphonso Davies.

Pour trouver les offensifs, le Bayern compte sur la qualité de Neuer, Alaba, Boateng, Kimmich et Thiago.

Ils excellent dans leurs passes (courtes et longues) et trouvents des options à l’intérieur et progressent.

Sinon les ailiers retournent sur les côtés et passe diagonale.

Le Bayern utilise souvent le décrochage de Thiago pour créer un 3v2 au moment de relancer.

Ou alors Thiago reste plus haut et Kimmich revient à l’intérieur pour former une défense à 3 avec Boateng et Alaba.

Le Bayern a donc toujours un plan B selon l’approche adverse.

Dans le dernier tiers, le Bayern surcharge souvent le côté droit pour finir à gauche :

Müller, Gnabry, Lewandowski, Goretzka, Kimmich vont chercher une supériorité numérique dans cette zone puis chercher à l’opposé le côté faible :

Perisic en diagonale ou Davies sur l’aile

Si la diagonale est réussie, Perisic est seul face au gardien et aura souvent Lewandowski comme solution en retrait pour finir.

Sinon Davies a une excellente qualité de centre et le Bayern arrivera en nombre dans la surface :

Perisic, Lewandowski, Gnabry, Müller et Goretzka.

Si l’adversaire décide d’être trop axial aussi, le Bayern élargit le jeu sur les côtés avec la même solution :

centrer vers les nombreux joueurs qui viennent en deuxième ligne
Exploitation des deuxièmes ballons
Renversement de jeu incessant pour déséquilibrer

Dans l’aspect défensif, le Bayern reste aussi équilibré.

La proximité des joueurs fait que le contre-pressing est bien exécuté. Ils pressent très haut et intensément avec la volonté d’attaquer en transition.

Avec une plus grande possession, ils pressent moins souvent et mieux.

Lorsque l’adversaire doit ressortir aussi, le plan du Bayern est clair :

Positionnement très haut
Müller décroche aider le milieu
Les ailiers du Bayern défendent la ligne de passe entre les centraux et latéraux adverses
Les autres joueurs bavarois en individuel

La vitesse de Davies et Alaba restent aussi d’excellents atouts en couverture lorsque la défense est prise à revers.

Donc :

Jeu de position, possession du ballon
4-2-3-1 change bcp grâce intelligence et polyvalence des joueurs
Passe verticale à l’intérieur via décrochages, centres, profondeur, transition offensive grâce pressing intense
Excellent passeurs et constructeurs plus bas

Ce Bayern ressemble beaucoup à l’Ajax ten Hag :

densité axiale des offensifs mais ailiers qui retournent sur les côtés
double pivot très mobile avec un meneur Frenkie/Thiago qui commence à gauche
Différentes configurations pour construire
Assymétrie offensive

Physiquement le Bayern évolue à un niveau leur permettant d‘exécuter plusieurs plans de jeu. Ils ont aussi de la ressource sur le banc.

Avoir vaincu le Barça aussi lourdement et s’être qualifiés contre Lyon malgré les errances, a sûrement donné encore plus de confiance.

Après avoir présenté les deux équipes, voici les différentes menaces et opportunités pour chaque équipe.

Opportunités Paris/Menaces Bayern :

Le Bayern va presser. Flick l’a confirmé hier. Kimmich aussi. Paris adore cela.

Alaba et Davies, les plus rapides sont de l’autre côté de Neymar et Mbappé, les plus rapides

Si Goretzka sort au pressing, Paris, ça laisse Neymar face à Boateng et beaucoup d’espace.

Si le brésilien décroche et est suivi par Boateng, Mbappé exploite une zone libre.

S’il n’est pas suivi, Neymar arrive seul et lancé face à Boateng et aura des options de passes.

Les ailiers du Bayern viendront à l’intérieur aider Müller et Lewandowski lorsque le losange parisien aura le ballon.

Si Paris parvient à trouver vite ses latéraux, il y a de l’espace à attaquer devant eux et le trio.

Davies est souvent positionné très haut, ce qui laisserait Di Maria dans son dos.

La présence de Mbappé obligera Kimmich à être plus attentif et doser ses montées

Herrera sans le ballon sera aussi un dilemme dans la zone de Thiago Alcantara.

La création d’un surnombre offensif sur un côté pour le Bayern l’affaiblira de l’autre côté en cas de perte de balle.

Sur attaque placée, Paris a des opportunités en un contre un face à Kimmich, Boateng et Goretzka grâce à la vivacité des joueurs parisiens dans la zone.

Manque d’adaptation de Flick dans ses choix défensifs : au lieu de couper les transmissions entre le trio offensif et le reste de l’équipe, le Bayern va tenter de presser haut.

Maintenant pour les opportunités du Bayern/menaces parisiennes :

Le pressing bavarois sera plus déterminé que celui de Leipzig et le losange sera beaucoup moins à l’aise

Kehrer est dans la zone de Davies. Et Leipzig a souvent créé des 2 v 1 dans cette zone.

Leipzig a créé ses décalages à gauche avec Angelino touchant le plus de ballon dans son équipe. Si c’est Davies, ce sera impossible pour Paris.

La sortie de balle du Bayern est meilleure avec Neuer, Boateng, Kimmich, Alaba et Thiago : latéraux atteints, PSG en danger

Paris n’a pas encore eu à gérer les temps forts d’une grosse équipe et sur la durée.

Comment résister avec une structure nouvelle ? Et PSG n’est plus favori.

Le Bayern aura plus de joueurs dans la surface que Leipzig et d’excellents centreurs.

Le Bayern tiendra plus souvent le ballon que Leipzig. Comportement des joueurs parisiens sans le ballon, sans être aussi dominants, avec un pressing plus intense : Dortmund à l’aller ou Atalanta par séquence.

Les mouvements du quatuor munichois face au losange parisien : ailiers qui rentrent, ressortent ou demandent dans la profondeur, les décrochages de Lewandowski et la liberté de Thomas Müller partout sur le terrain.

Les ailiers bavarois face aux latéraux parisiens en 1 v 1

Pour conclure, voici donc le point essentiel :

Le Bayern a plus de ressources pour remporter le match. Mais Paris possède l’arme fatale : la transition offensive et la profondeur. Surtout que le Bayern lui offrira le contexte pour utiliser cette arme.

Merci beaucoup de m’avoir lu.

J’espère que vous avez apprécié le travail et que vous le partagerez.

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