Bonsoir M. @JeanCASTEX,

Connaissez-vous @marika_charlie ?

Désolée de vous déranger mais je voudrais vous parler d'elle et des raisons pour lesquelles, à mon avis, vous devriez lui demander pardon...

#Thread

(Photo @LePoint : Marika avec Richard Malka le 11 janvier 2015)

En 2015, quand vous étiez encore maire de #Prades, vous aviez eu des mots très justes sur l'attentat islamiste contre #CharlieHebdo :

"...c'est la France, c'est la démocratie, c'est la liberté de penser et de s'exprimer qui sont frappées..." http://www.prades.com/articles-6/89-648-attentat-mercredi-7-janvier-2015/

Marika Bret, malgré elle, est un symbole de cette France, de cette démocratie, de cette liberté de penser et de s'exprimer qui furent si durement frappées et qui sont depuis en sursis.

Malgré elle, elle a vu couler le sang de ses amis.
Malgré elle, elle vit encore sous escorte.

Mais Marika est une femme courageuse, plus que jamais "libre dans sa tête" comme elle le dit si bien. Et elle a accepté la responsabilité que les assassins islamistes lui ont mis sur le dos : la responsabilité d'être un symbole.

Marika continue de travailler pour #CharlieHebdo, écrit des livres, participe à des conférences et des colloques... Infatigable.

Elle reçoit des menaces de mort, elle doit déposer plainte chaque mois. Mais elle continue, symbole d'une France qui ne fléchit pas devant la terreur.

Chargée de la transmission de la mémoire de #Charb, Marika organise des lectures d'un texte formidable que j'espère vous avez eu l'occasion de lire : " Lettre aux escrocs de l'islamophobie qui font le jeu des racistes "

Marika parle de liberté, de Republique et surtout de #laicite, cette laïcité qui garantit notre liberté et fait grande notre république.

Qui la suit ici sait qu'elle fait la même chose sur Twitter, avec son compte @marika_charlie.

Si vous avez un instant, M. le premier ministre, regardez-le, ce compte. Ou demandez à l'un de vos collaborateurs de le faire : il vous dira à quel point chaque tweet de Marika crie son amour pour la France, la democratie et la liberté. Et son combat pour la laïcité.

Mais voilà : la laïcité au sein de la République et de son administration a d'autres symboles, d'autres visages. Moins héroïques, certes, mais plus officiels.

L'un d'eux est Nicolas Cadène, le rapporteur de cet @ObservLaicite qui dépend de vous, M. le premier ministre.

Je ne sais pas si vous êtes au courant mais M. Cadène (comme et encore plus que son président M. Bianco) a sur Twitter un compte "personnel" (mais certifié) qui ne récolte que des compliments... puisque toute critique y est interdite !

Et quand j'écris "toute" je n'exagère point : M. Cadène bloque toute opinion qui ne soit pas conforme à la sienne. Peu importe que vous twittiez sous votre vrai nom ou sous pseudo, que vous soyez brusque ou courtois : si vous n'êtes pas d'accord avec lui vous serez bloqué.

En réalité vous n'aurez même pas besoin de vous exprimer, car M. Cadene contrôle tout, voit tout : un partage ou un "like" qu'il considère hors du droit chemin et c'est la liste noire.

Il dit qu'il ne bloque que "les trolls", les anonymes qui insultent et menacent ; c'est faux.

Tout cela serait anecdotique si, au fil du temps, ça n'avait pas créé deux "camps" qui s'opposent dans l'arène de Twitter : les #bloqueparlerapporteur et #BloqueParCadeneEtBianco d'un côté, les non bloqués de l'autre.

Se pencher sur les noms qui figurent dans ces deux listes est assez surprenant : il y a beaucoup de laïques et d'associations pour la laïcité parmi les bloqués...

Et, surtout, il y a @marika_charlie (et le militant laïque, féministe et universaliste @BestandjiNaem
aussi)

Et voilà ce que je voulais vous dire, M. le premier ministre : moi, simple citoyenne, je trouve ce symbole insupportable.

M. Cadène, qui représente la "laïcité officielle", bloque Mme Bret, qui représente les victimes de Charlie Hebdo et plus largement la liberté d'expression.

Moi, simple citoyenne française, je demande pardon à Marika pour l'humiliation qu'un fonctionnaire payé par mes impôts lui a injustement imposé.

Êtes-vous prêt à le faire aussi, M. le premier ministre ?