Hier j’ai trouvé d’anciens billets de drachmes grecques.
À les regarder, je trouve qu’il serait intéressant de vous les présenter car ils permettent de déambuler dans les différentes strates de l’histoire grecque qui s’étend de l’Antiquité à nos jours.
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Je vous présente les billets grecs en circulation jusqu’au passage à l’euro en 2002. Il furent émis par la Banque de Grèce (Τράπεζα της Ελλάδος). Ils rendent hommage à des personnalités, monuments, villes ou œuvres d’art grecs.

Le billet de 100 Δρ (0,29€) représente du côté face la tête de l’Athéna du Pirée, statue de bronze du IVème siècle av. J-C et une vue de l’université nationale et capodistrienne d’Athènes qui a justement comme logo, la tête de l’Athéna du Pirée.

L’université a été fondée en 1837 par le roi Othon Ier de Grèce et fut la première université de Grèce et même des Balkans. On comprend qu’Athéna, déesse de la sagesse et déesse tutélaire d’Athènes ait été associée à l’université la plus prestigieuse et la plus ancienne du pays.

Le revers du billet représente le portrait de Adamantios Korais (Αδαμάντιος Κοραής) (1748-1833) philologue grec qui impulsa la renaissance culturelle grecque qui permit une prise de conscience pré-révolutionnaire en Grèce. Imbibe des Lumières, il était très apprécié à Paris.

Le bâtiment représenté en bas à droite du billet est la façade de style renaissance vénitienne du monastère d’Arkadi en Crète qui fut le lieu d’un épisode de là révolution crétoise contre les Turcs en 1866. 943 Grecs (combattants, femmes & enfant) se réfugièrent dans le monastère

Le 8 nov, les Turcs mènent un assaut contre le monastère. Après le massacre de quelques Grecs, les autres assiégés préfèrent faire sauter la poudrière plutôt que d’être livrer aux assaillants. 864 Grecs perdirent la vie. Ce drame a servi à faire connaître la révolution en Europe.

Le billet de 200 Δρ (0,59€) montre sur sa face le portrait de Rigas (Ρήγας) lettré, il fut influencé par la Rev. française et publia de nombreux écrits politiques notamment sur l’indépendance des peuples balkaniques. Il fut arrêté à cause de cela et fut exécuté en 1798.

De l’autre côté, l’on peut voir la reproduction du tableau « l’école secrète » par le peintre grec Nikolaos Gysis (Νικόλαος Γύζης). Ce tableau fait référence du mythe national de l’existence d’école souterraine illégale enseignant la langue grecque et le christianisme orthodoxe

durant la domination ottomane. Bien que l’existence de ces écoles aient été exagérée dans la vision patriotique de l’histoire grecque, les idées révolutionnaires y ont pu être néanmoins partagées.

Sur le billet de 500 Δρ (1,47€) figure le portrait de Ioannis Kapodistrias (Ι. Καποδίστριας) homme d’état originaire de Kerkyra, après avoir défendu l’idée d’une Grece indépendante auprès des grandes puissances, il fut gouverneur de la Grèce indépendante de 1827 à 1831.

Il fut assassiné à Nauplie en 1831. La façade de sa maison à Kerkyra est représenté à droite en face du portrait.

Au revers, l’on peut voir l’ancien fort vénitien dans la ville de Kerkyra (Corfou) qui défendait l’entrée du port.

Le billet de 1000 Δρ (2,93€) représente la tête de l’Apollon d’Olympie. Cette statue du Vème siècle av. J-C était situé sur le fronton ouest du temple de Zeus à Olympie. Une didrachme de la cité d’Elis (en charge des jeux olympiques) est aussi reproduite.

Le revers montre les ruines du temple d’Héra à Olympie et le discobole de Myron, sculpteur du Vème siècle. L’original en bronze est disparu mais nous le connaissons grâce à des reproductions postérieures en marbre. Elle représente un laceur de disque en pleine action.

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