Pas mal de commentaires déçus de l’absence de soutien européen aux actions françaises en Méditerrannée (face à la Turquie). Mais rappelons quand même ce résultat frappant de l’ @ecfr: à Bruxelles, la France est le 3e Etat jugé “le plus décevant”, après la Hongrie et la Pologne 1/

Alors oui, la est jugé aussi influente que , mais elle est moins contactée par les autres pays, jugée moins réactive et ouverte, et avec moins d’intérêts partagés. En d’autres termes, le leader européen, c’est Berlin, et Paris n’est pas particulièrement bien perçue. 2/

Et aussi improbable que cela puisse paraître, l’attitude consistant à dire “vous êtes tous des crétins si vous n’êtes pas d’accord avec moi” ne remporte pas un franc succès auprès de nos partenaires... 3/

D’autant que les évènements en Méditerranée font suite à une série, disons, d’incompréhensions. Là où la France se voit comme défenseur de l’Europe face aux djihadistes au Sahel, la plupart de nos partenaires européens y voient, grosso modo, une intervention militaire... 4/

Avec un objectif stratégique vague, dans un théâtre périphérique pour la sécurité européenne, dont le résultat est de soutenir des régimes qui sont souvent la cause première des problèmes de sécurité, et qui ressemble de plus en plus à un échec patent. 5/

De même, le “dialogue stratégique ac la Russie”, vu comme une tentative d’établir un cadre de sécurité commun à Paris, est vu par la plupart de nos partenaires comme une initiative unilatérale et risquée, lancée par un Président arrogant et naïf, vouée l’échec après que la 6/

Aura fini d’en tirer les bénéfices politiques et dont la durée sera déterminée par la capacité d’avalage de couleuvres du PR.
Pareil pour la Libye, où le soutien de la FR à Haftar (contre le gouvernement reconnu par l’ONU) nous fait passer pour des hypocrites 7/

Donc pour le dire poliment, la plupart de nos partenaires ne sont pas particulièrement convaincus de la pertinence de nos analyses stratégiques... Et l’absence de soutien de ces derniers jours est le résultat de cette méfiance 8/

Ainsi, au-delà de ces événements précis, une réflexion sur les objectifs et les moyens de la diplomatie française est indispensable. Car si l’un de nos objectifs stratégiques principaux est l’émergence d’une “culture stratégique européenne”, nos actions sont contre-productives 9/