‼️🇱🇧 #LIBAN : Malgré la catastrophe de #Beyrouth, la corruption se poursuit sous les yeux de tous. Comment les partis politique font-ils leur beurre sur la catastrophe ? THREAD ⬇️ ( + Photos )
Voilà plus d’une semaine que l’explosion a eu lieu à #Beyrouth, et pour beaucoup de politiciens, l’occasion opportune de gagner un peu plus de pouvoir, ou un peu plus d’argent...

Je vais vous raconter comment cela ce passe ici
Une amie me confie “ On voit bien qu’ils ne sont pas là pour dépenser l’argent et aider le peuple... lequel d’entre eux a donné aux associations ? Saad Hariri n’a pas eu de mal à offrir 16 millions à une mannequin sud-africaine... mais pour le peuple : 0 dollars !”
Déjà les inquiétudes de corruptions sont apparues quand l’aide humanitaire avait été bloquée aux frontières. “On sait qu’ils voudraient pouvoir se servir au passage ou distribuer de manière clientéliste. C’est pour ça qu’ils refusent que ça ne transite pas par eux”
Il y a eu aussi les petites affaires de favoritismes, je me souviens avoir parlé sur Europe 1 avec Maher Hatar qui expliquait comment le réparateur de vitres de son ami avait été contraint de quitté son chantier sous ordre d’un haut placé pour réparer la maison d’un “ fils de “
Cette petite corruption a toujours existé au Liban, mais j’aimerai attirer aujourd’hui votre attention sur un risque de corruption énorme et qui scandalise dans les quartiers sinistrés : le rachat des maisons par les partis politiques. Je vous explique le système.
Les maisons sont détruites. Donc des partis peuvent acheter ruines et terrain à prix fort afin de :
- Contrôler un secteur de Beyrouth
- Construire un immeuble et rentabiliser l’opération
- Gagner à la spéculation immobilière
- Faire des travaux et blanchir de l’argent
- ...
Les habitants de ces quartiers rapportent que des hommes des partis sont venus démarcher auprès des habitants sinistrés, en leur mettant parfois la pression.

En réalité les Beyrouthins se rappellent surtout de l’affaire du quartier “Solidere”. Je vous raconte cette histoire :
A la fin de la guerre civile, le centre ville de Beyrouth et le quartier des souks est détruit. Il faut donc le reconstruire. Le président du conseil Rafic Hariri va entamer cette reconstruction à travers SA société, “Solidere”, crée en 1994 ( bonjour déjà le conflit d’intérêt )
Malgré la guerre, on estime que 85 % pouvaient êtres rénovés. Pourtant c’est 85% de bâtiments qui ont été détruits. Cela a permis de construire des tours, de faire de la spéculation immobilière... et surtout d’imposer d’important changements identitaires au quartier
La zone qui était d’ordinaire très animée et populaire, devient un repère des classes aisées et des investisseurs internationaux où régent boutiques de luxes et secteur tertiaire. La privatisation massive fait de Beyrouth une ville sans presque aucun espace public, ni parcs.
De plus, l’héritage multiculturel du quartier est défiguré. “ D’après l’association « Save Beiruth Heritage » sur les 2 400 maisons beyrouthines inscrites sur la liste nationale du patrimoine à préserver en 1986, seules 240 existent encore en 2012 “
➡️( es clés du Moyen-Orient)
Les couches populaires de la population ont du de plier bagages, l’entreprise Solidere a fait son argent sur ce quartier ( accusé également de blanchiment ), aujourd’hui fantôme car aux loyer hors de prix, sans habitants, sans âme... un champ de carcasses neuves.
Ce quartier a été un symbole de la révolution d’octobre. Pourquoi ? Tout d’abord car il abrite de parlement et est donc aujourd’hui ceint de grands murs de bétons. Plus personne ne peut y accéder.
Ensuite, dans une plus large mesure, la Place des Martyrs autrefois très vivante et mortifiée par les années de privatisation, a été comme “ repris “ par les libanais avec la révolution. Elle est redevenu un espace de rencontre, un espace d’échange... un espace public finalement.
J’espère que vous comprenez via cette vulgarisation, l’enjeu de la reconstruction aujourd’hui à Gemmayzeh dans les quartiers détruits et ce que porte ce nouveau slogan “ Beyrouth n’est pas à vendre “
Car en effet, la reconstruction du quartier porte en elle des luttes : préserver le patrimoine, conserver les espaces public... et lutter contre une corruption destructrice.

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