01/16 Encore un exemple qui illustre à quel point il est nécessaire de prendre du recul vis à vis des études d'observation (épidémiologie nutritionnelle) qui servent pourtant à établir des politiques de santé publique en matière d'alimentation...

Thread crémeux... ⬇️⬇️⬇️
02/16 Une étude réalisée par une équipe composée en partie de chercheurs de l'École de Santé Publique de Harvard (nous y reviendrons) a évalué l'existence d'associations entre consommation de produits laitiers à l'adolescence et risque de cancer de la prostate à l'âge adulte.
03/16 C'est particulièrement intéressant car le lien entre consommation de produits laitiers et cancer de la prostate constitue la principale raison pour laquelle plusieurs recommandations officielles (dont PNNS en France) ont revu leurs conseils de consommation à la baisse.
04/16 Les résultats de cette étude indiquent que :
- La consommation de glace à l'adolescence est associée à une réduction du risque total de cancer de la prostate (après ajustement des facteurs de confusion).
05/16
- La consommation de fromage à l'adolescence est associée à une réduction du risque de cancer avancé de la prostate (après ajustement des facteurs de confusion).
06/16
- La consommation de laitages à l'adolescence est associée à une réduction du risque de cancer mortel de la prostate (après ajustement des facteurs de confusion).
07/16
- Toutes les autres associations sont non-significatives (après ajustement des facteurs de confusion).
08/16 Première conclusion d'ordre scientifique : on peut poser l'hypothèse que, malgré leurs supposés effets délétères, les produits laitiers ne semblent pas favoriser le développement du cancer de la prostate à l'âge adulte lorsqu'ils sont consommés à l'adolescence.
09/16 Ce qui est plus surprenant, c'est la façon dont les auteurs ont choisi de communiquer leurs résultats dans l'abstract (résumé) de l'étude...
10/16 En effet, ils mettent en avant les résultats avant ajustement des facteurs de confusion, suggérant ainsi que la consommation de lait, de laitages et de calcium est positivement associée à un risque d'apparition de cancer de la prostate.
11/16 Encore plus étrange, ils attribuent l'effet protecteur observé pour la consommation de glace et de fromage à des facteurs externes (statut socio-économique, meilleur suivi médical, meilleure prise en charge des cancers).
12/16 Autrement dit, ils ne prennent pas en compte les facteurs de confusion mesurés dans l'étude lorsque ceux-ci soulignent l'absence d'effets délétères des produits laitiers mais ils en invoquent de nouveaux pour tenter de gommer les effets protecteurs identifiés.
13/16 Afin de replacer les choses dans leur contexte, il convient de préciser que l'École de Santé Publique de Harvard, sous l'influence de son principal représentant, Walter Willett, cherche régulièrement à dénoncer la dangerosité, réelle ou supposée, des produits laitiers.
14/16 Ses publications font d'ailleurs régulièrement le bonheur de la communauté "anti-lait" sur le net.
15/16 Mais en arriver au point où on en vient à "arranger" ses propres résultats pour rester fidèle à une orientation idéologique interroge sur les intentions véritables de ces chercheurs.
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