2/ Les arguments économiques de ces dérogations sont indiscutables.
Les arguments techniques aussi (possibilités d'alternatives...), en tout cas à court terme, en particulier pour les betteraves.
3/ Les arguments minimisant sur les impacts sur pollinisateurs et biodiversité sont souvent fallacieux. En effet
1-Les nni sont rémanents
2-Les nni diffusent dans l'environnement
3-Les nni affectent beaucoup d'organismes vivants, pas seulement les abeilles
4/
=> ce n'est pas parceque les betteraves ne fleurissent pas qu'il n'y a pas contamination
=> ce n'est pas parcequ'il n'y a pas de miel de betterave qu'il n'y a pas contamination
=> réautoriser les nni sur certains usages aura des impacts sur la biodiversité
5/ la rémanence des nni est de plusieurs semaines à plusieurs années selon les molécules. cf.
INERIS, 2015. Données technico-économiques sur les substances chimiques en France :
Néonicotinoïdes, DRC-15-136881-07690B, p. 43
La DT50 représente le temps pour que la moitié de la dose initiale ait disparue
8/ cet article montre aussi que dans le cas décrit plus de 95% du nni dans l'enrobage des graines est en fait relâché dans le sol puis diffusé
9/ (les nni étant systémiques, on va également les retrouver dans les résidus de cultures qui restent sur les parcelles après récolte)
10/
rémanence + diffusion => on retrouve des nni dans les bordures voisines, dans des parcelles qui n'ont pas été traitées, dans les eaux et ce pendant plusieurs années après traitement.
11/ et tout cela a des impacts sur les pollinisateurs, même dans le cas des betteraves. Ex le rapport de l'EFSA 2018 (peer-reviewed) sur la contamination par l'imidacloprid
https://efsa.onlinelibrary.wiley.com/doi/epdf/10.2903/j.efsa.2018.5178
12/ et ce tableau montrant que même sur betteraves les pollinisateurs sont affectés lors des cultures suivantes et dans l'environnement des parcelles
13/ mais incriminer les nni seulement par rapport aux abeilles domestiques n'est pas représentatif de l'ensemble du problème.
Si il a été montré en milieu contrôlé que les abeilles étaient sensibles aux nni à très faibles doses...
14/ ... c'est beaucoup plus difficile à montrer en plein champ : les colonies d'abeilles domestiques ont l'air d'être assez résilientes vis à vis des nni.
15/ Par exemple il a été montré qu'une ruche pouvait accélérer sa "production" d'ouvrières pour compenser les pertes liées aux nni. (Henry et al. 2015) : https://royalsocietypublishing.org/doi/full/10.1098/rspb.2015.2110
16/ finalement on voit que beaucoup d'autres organismes sont plus sensibles. C'est le cas des abeilles sauvages (dont les bourdons) qui ne vivent pas en grandes colonies et sont moins résilientes (cf. rapport EFSA + haut) : Rundlöf et al., nature, 2015. https://www.nature.com/articles/nature14420
18/ c'est aussi le cas des oiseaux !
en 2014 cet article dans Nature montrait de sérieuses corrélations entre la présence d'imidacloprid et la baisse des populations d'oiseaux insectivores aux Pays-bas:
Hallmann et al. 2014 https://www.nature.com/articles/nature13531
19/ les oiseaux peuvent être affectés par la diminution des insectes dont ils se nourrissent (la plupart des oiseaux mangent des insectes, même les granivores pour le nourrissage des poussins)
23/ bon voila... ces articles ne sont que des exemples d'études. Vous pourrez trouver beaucoup d'autres références dans les articles.
24/ Pour conclure, n'oublions pas que si les nni ont des impacts forts sur la biodiversité, ils jouaient un rôle important dans la production agricole.
25/ Changer de méthode de production n'est pas simple et il est important d'améliorer l'accès à des alternatives. Il est également très important d'améliorer la connaissance des impacts des nni sur l'environnement.
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