Message aux femmes battues :

En ces temps où le masque est de rigueur, si vous subissez des violences au sein de votre couple, vous pouvez demander un « MASQUE 19 » à la pharmacie, la personne qui s’occupe de vous au guichet va vous demander vos infos personnelles -
Afin de vous « commander » ce masque. En réalité, il fournira les informations que vous lui avez donné aux autorités afin qu’elles vous viennent en aide.

Je sais à quel point c’est dur d’en parler, à quel point l’emprise psychologique est forte quand notre agresseur -
Est notre conjoint/mari, pour tout un tas de raison, c’est dur. Peut être vous a t’il manipulé pour que lui passe de bourreau à victime à vos yeux? Peut être tout simplement que vous l’aimez de tout votre être et que vous pensez qu’il va changer, comme il le dit? -
Peut être également, n’avez vous personne sur qui compter, peut être que si vous quittez votre bourreau, vous vous retrouverez sans logement et sans argent? Dans tous les cas, peu importe la raison qui vous pousse à ne pas pouvoir dénoncer ces actes, à ne pas pouvoir fuir -
A ne pas pouvoir vous protéger, votre vie vaut la peine d’être vécu à fond, et non pas dans la souffrance et dans la peur. Vous méritez d’avoir de l’aide et de vous en sortir. C’est VOUS la victime et non votre conjoint. Aucune raison ne justifie qu’on lève la main sur vous. -
J’ai bien dit AUCUNE.
Ça a sûrement l’air facile dit comme ça et vous vous dites sûrement que je ne comprends pas vos ressentis. Détrompez vous, j’ai vécu à deux reprises des relations violentes, oui oui, je me suis deux fois mis dans le pétrin en sortant avec un homme violent -
J’avais 18 ans lors de ma première relation avec un homme violent. Je n’avais aucun soutien familial car je sortait de l’Aide Sociale à l’Enfance, j’étais en dépression depuis 8 ans déjà, diagnostiquée borderline (trouble de la personnalité lié aux émotions notamment) -
Étant donné que je m’étais mise en couple avec ce garçon et que quelques jours après ce début de relation l’ASE m’a laissé 3j avant de cesser mon suivi, j’ai dû emménager chez lui pour ne pas me retrouver à la rue. J’étais sans ressources financières, sans rien pour vivre -
Sans rien pour être indépendante. A cette époque, j’étais persuadée de ne mériter aucune forme d’amour, sinon, la personne que j’aimais réellement ne m’aurait pas largué comme une merde et mon frère ne m’aurait pas laissé tomber parce que j’ai attenté à ma vie deux fois -
De suite. Je ne pensais mériter aucun amour parce que j’avais perdu mes deux piliers, les deux personnes qui comptaient le plus a mes yeux. A ce moment là, je prenais la pilule depuis mes 14 ans mais cet homme me cachait ma contraception, je ne pouvait donc pas la prendre -
Tous les jours comme je le devrait, il a fini par réussir à me mettre dans la tête que ce serai bon pour notre relation d’avoir un enfant et que donc, c’etait normal qu’il me cache ma pilule et qu’on devait aller faire des tests sérologiques pour qu’on puisse ne plus se protéger-
J’étais manipulable, je l’ai écouté, j’avais surtout la peur panique de me retrouver à la rue. Je n’aimais pas cet homme mais j’ai fini par me convaincre que je l’aimais, ça m’aidait à supporter de vivre tout ça, à supporter le fait que j’avais besoin de lui pour ne pas vivre à -
La rue. Quelques semaines ont passé entre mon emménagement chez lui et les premiers coups. J’étais « trop bordélique », je ne faisais « pas assez » le ménage, la cuisine, le rangement. Il y a eu des gifles, des coups de poing, des étranglements et j’en passe. -
Le jour je vivais dans l’attente du prochain coup et la nuit, un second calvaire avait prit place. J’étais habituée à dormir vers 21h-21h30 a cause de mes somnifères mais aussi pour échapper à sa présence. Mes traitements me rendaient amorphe, sans force et me rendait très -
Compliqué le fait de me réveiller, même un feu à côté de moi n’aurai pas pu me donner assez de force pour me lever et réussir à me réveiller complètement. Un soir, alors que je dormais, depuis un temps que je ne connais pas, j’ai senti un poids sur mon corps -
On retournait mon corps puis sans mon accord, il était déjà en moi. A ce moment, j’ai réussi à entrouvrir les yeux, à tenter de le repousser en lui disant d’arrêter, en répétant que je ne voulait pas et en pleurant. Peu importe mes supplications, mes efforts pour le -
Repousser, tout ça est resté vain, j’étais bien trop faible physiquement, dans un état second, tellement endormie que mon corps n’avait aucune force, que rien n’y a fait. C’était le début de plusieurs semaines de calvaire, que ce soit le jour où la nuit, lorsque je dormais. -
Chaque jour, les coups pleuvaient, chaque nuit, il me violait, me faisant croire le lendemain matin que je l’avais provoqué en dormant dans telle ou telle position, dans telle ou telle tenue, en me disant qu’il était sûr que je faisait semblant de ne pas aimer ce qu’il me -
Faisait. Au fil des jours je m’enfonçait de plus en plus profondément dans ma dépression, je prenait de plus en plus de cannabis pour m’évader, mais également de plus en plus d’anxiolytique pour que mon esprit s’endorme et que je puisse ne plus me rendre compte. -
J’avais heureusement, été voir la mission local au tout début, lorsque j’avais été habiter chez lui, pour qu’ils m’aident à trouver un logement grâce à un foyer ou autre. Ils m’ont appelés un jour, j’avais rendez vous pour une commission pour me trouver un foyer. -
J’y ai été, en lui disant pourquoi je devais sortir ce jour là. Il m’a laissé sortir mais il m’a fait du chantage au suicide en disant que j’avais pas le droit de partir loin de lui, que je ne devait pas l’abandonner. Quand j’ai répondu que ce rdv était important pour moi, il -
M’a dit que je pouvais bien crever si je voulais, qu’il serai heureux que je saute d’un pont et que je passe sous un train. Ça a été le déclic, ces mots m’ont poussé à ne pas rentrer ce soir là, à ne plus jamais rentrer. J’ai croisé un ami en sortant de la commission, je lui ai -
Tout expliqué et il a accepter de m’héberger. Ce jour là, j’ai réussi à partir. J’ai cependant mis longtemps, plus d’une demi année avant de mettre le mot « viol » sur ce que j’avais subi, à mettre les mots « violences conjugales » également sur ma situation. Il m’a fallu pour -
Ça, apprendre à m’aimer et prendre conscience que je méritait d’être aimée.
La deuxième fois que j’ai vécu des violences de la part d’un homme, j’avais tout juste 19 ans. J’avais rencontré cet homme dans le même milieu que le premier, lors d’une hospitalisation en psychiatrie -
Je n’allai pas mieux psychologiquement. Je ne m’étais toujours pas remise de la perte des deux personnes qui avaient le plus de valeur à mes yeux. J’avais énormément de comportement à risque, je me scarifiais tous les jours, souvent très profondément, j’avais des comportement -
Sexuels à risque également, je multipliais les partenaires sexuels (tout en me protégeant tout de même des mst/ist et grossesse). Après tout, je ne méritais pas d’être aimée mais je pouvais au moins avoir le pouvoir de jouir de mon plaisir et de jouir du fait de rejeter ces -
Personnes comme des déchets après avoir eu un rapport, non? C’était mon raisonnement de l’époque...
j’ai donc rencontré cet homme, dépressif et alcoolique, il était gentil au début, attendrissant, mais ce n’était qu’une façade. Comme je n’allais quasiment jamais à mon logement -
(Dans un fjt), je me suis laissé convaincre que je payais un loyer pour rien et que ce serai mieux pour moi d’aller vivre chez lui. Pietre erreur. Là encore, les coups ont commencés, jamais à des endroits visibles pour autrui. Effectivement, il savait que mes éducateurs -
Venaient me voir quelques fois et donc le remarqueraient. Son alcoolisme était mon seul échappatoire, il était bien plus violent s’il n’avait pas d’alcool dans le sang, je le faisait donc boire un maximum pour moins prendre de coups. Je n’osais rien dire, je culpabilisais et -
Surtout, j’avais honte de moi. J’avais honte de m’être mis encore une fois dans la merde. Je m’éloignais de mes amis du foyer, ils m’ont remarqués et l’une de mes amis a décidé de me faire sortir avec elle un après midi entier. Il m’a appelé en fin d’après midi pour me demander -
Quand est ce que je comptais rentrer parce que « le repas ne va pas se faire tout seul ». J’étais loin de lui et ça m’a énervé, je m’autorisais un ressenti, chose que je n’avais plus fait depuis des semaines, je lui ai juste répondu que je n’avais presque plus de batterie et que-
Je devais charger mon téléphone dans la chambre de mon amie et que je rentrerai dès que j’aurai un peu de batterie. Il n’a pas apprécié, s’énervant et criant que je lui mentais et que j’étais déjà dans sa chambre, j’ai haussé le ton et je lui ai dit d’arrêter « de dire de la -
Merde ». Il n’a vraiment pas aimé que j’ose me rebeller et m’a dit de ne plus jamais revenir chez lui, de me demerder seule. Sans s’en rendre compte il m’avait rendu ma liberté, il m’avait donné mon billet pour ne plus subir tout ça. Cette amie m’a hébergée le temps que j’ai une-
Chambre disponible en urgence au fjt.

Désolé, ce temoignage fut long et fastidieux.
Aujourd’hui j’ai 20 ans, j’en aurai 21 en janvier 2021. J’ai réussi à me remettre de « l’abandon » de mon premier amour, j’ai réussi à apprendre à m’aimer un minimum, à connaître ma valeur -
Mais je n’ai pas réussi à me faire pardonner auprès de mon frère, aujourd’hui, il ne me donne toujours aucun signe de vie, ayant bloqué mon numéro et tous mes réseaux sociaux. J’arrive à avancer sans lui, même si c’est douloureux, je ne lui en veux pas. J’ai déposé une carte -
Chez ses beaux parents afin de lui souhaiter son anniversaire et de lui présenter mes excuses pour avoir attenté à ma vie.
Ça fait un an et quelques jours que j’ai rencontré une personne formidable, qui est tout l’opposé de mes relations passées, qui me respecte, m’aime, me -
Soutient et fait attention à mon ressenti à chaque moment de la vie, même s’il est un peu une nouille parfois au niveau émotionnel parce qu’il n’étais jamais tombé amoureux avant moi et qu’il ne sait pas comment faire parfois, surtout que j’ai de gros besoins émotionnels/affectif
Tous les deux, on a vécu un événement qui m’a traumatisé, qui a été difficile à vivre pour nous deux et il n’est pas parti, il est resté à mes côtés malgré que je n’arrivais pas à exprimer mes ressentis, que j’étais renfermée et parfois agressive, il m’a soutenu au maximum qu’il-
Le pouvait et ensemble, on est remonté, ensemble, on a été mieux. Pendant le confinement, un petit être s’est invité au creu de mon ventre et depuis, il s’y développe et y grandit. Nous attendons une petite fille pour le mois de décembre. Ça m’a été difficile d’accepter son mois-
De naissance prévu parce que c’est ce mois là, que l’année dernière, l’événement difficile qu’on a vécu a eu lieu. Mon terme est deux jours avant la date de cet événement. J’ai réussi à l’accepter maintenant, il m’a fallu attendre que ma grossesse soit « concrète », que le -
Premier trimestre soit passé pour accepter ce mois de naisssnce et pour ne plus vivre dans la peur de la perdre.
J’ai un suivi régulier et surtout qui me correspond avec une psychologue. Elle m’aide beaucoup et elle est devenue extrêmement importante a mes yeux -
Je la considère comme une personne essentielle à ma vie, je ressens des émotions d’attache plutôt fortes envers elle. Grâce à elle mais également a moi, le travail thérapeutique ne se fait pas sans le patient, mon trouble de la personnalité ne trouble plus ma vie comme avant -
Je ne vis plus (presque plus) ces émotions beaucoup trop intenses en permanence. J’ai des émotions qui sont comme celles d’une personne lambda. Il m’arrive encore parfois d’être submergé d’une trop forte émotion mais c’est beaucoup moins constant et permanent qu’avant. -
Je vais mieux, vraiment mieux. Je ne subit plus le fait de vivre, au contraire, je suis actrice de ma vie. Vivre n’est plus difficile, voir même le calvaire que c’était il y a un temps. Je suis fière de moi, de la personne que je suis devenue et que je deviens chaque jour -
Et mon chéri est à mes côtés, il me conseille parfois mais sans jamais me contraindre a faire quelque chose que je ne veux pas. Il fait attention à mes émotions et m’aide réellement à me rendre compte que parfois, une émotion est trop forte. Au début de notre relation -
Il m’arrivait parfois après qu’il m’ai demandé comment j’allai de me rendre compte que j’allai trop bien, ou qu’au contraire, une émotion négative était trop présente et me polluait et on en parlait jusqu’à ce que mon niveau émotionnel redevienne classique, ni trop fort ni trop -
Bas.

Bref, tout ce long temoignage pour vous dire, vous, personnes qui subissez des violences conjugales, que vous pouvez vous en sortir. Vous êtes fortes, d’une force inouïe et inimaginable et j’ai confiance en vous❤️ vous méritez d’être heureuse, de vous en sortir -
Pour celles d’entre vous qui en auraient besoin, je vais me renseigner pour savoir si on a le droit de demander à passer en commission SIAO (pour avoir une aide sociale qui nous procure un logement) après 26 ans (étant donné que j’ai eu ça grâce à la mission locale) -
Je confirmerai cette information sur ce thread dans les jours à venir.
Vous avez, ne l’oubliez pas, le nom de code de MASQUE19 en pharmacie
Le numéro 3919 est gratuit et anonyme et ouvert du lundi au samedi de 9h à 19h
Il existe également des associations qui luttent -
Pour aider les femmes battues et les aider si elles décident de faire passer leur dossier en justice.
Vous avez le droit d’être aimée, vous méritez d’être aimée. Une personne qui vous aime réellement ne lèvera jamais la main sur vous. En aucun cas, vous ne méritez cela -
Vous êtes VICTIME et NON COUPABLE.
Soyez forte et battez vous pour sortir de cette enfer, vous ne devez pas être un nom de plus sur la liste des femmes mortes sous les coups de leur conjoint/ex/mari.
Et si vous pensez que personne ne vous aime, sachez que moi, je vous aime❤️
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