[Thread] Est-ce que c'est pas trop dur émotionnellement d'être aidant ? Je vais vous parler de certaines de mes émotions aujourd'hui (la tristesse et la peur pour ne pas les citer), et de mes astuces pour les gérer !

(Accessoirement ça peut aider pour être un·e bon·ne aidant·e)

Quand on vit avec une personne malade chronique, ça peut provoquer PLEIN d'émotions. De la peur, de la colère, de la tristesse, et aussi des émotions positives, mais bon je vais passer très vite sur celles là parce que c'est les plus facile à gérer.

Parfois je suis très content et dans ces situations j'essaye d'en profiter. Voilà. Maintenant on va passer aux émotions négatives (youpi)

Je parle d'émotions "négatives" parce que c'est celles qui sont pas agréables, mais avant tout je tiens à préciser qu'elles sont utiles, et qu'essayer de les ignorer n'est clairement pas positif !

Parfois, ironiquement, ça fait du bien d'être triste. Ça fait du bien de s'autoriser à aller mal, parce que comme ça on peut relâcher un peu de pression.

Et si on ignore nos émotions et qu'on ne relâche jamais cette pression, elle va se relâcher toute seule à un moment et ça sera vénère.

Mais donc : quelles sont les différentes émotions négatives que je ressens dans la vie ?

(Matthieu ne lis pas ça stp, vas faire des câlins aux lapins à la place)

Numéro 1 : la tristesse

Elle va de pair avec tout ce qui est déprime, résignation, et de manière générale tout ce qui me vole mon énergie (ce qui n'est pas gentil)

C'est principalement lié à tout ce qui est accumulation, pour moi. Par exemple avoir passé une journée crevante, puis me dire "enfin je peux me poser" et en fait les voisins décident de faire la fête juste en dessous de notre fenêtre et m'empêchent de dormir

Ça me le fait aussi quand il y a plusieurs rendez-vous médicaux à la suite, genre un par jour pendant une semaine, j'ai vite l'impression de ne pas pouvoir me poser, et ça me déprime.

Et pour éviter cette déprime, j'essaye de m'aménager des moments de pause de temps en temps. Parfois en allant faire les courses j'en profite pour me balader un peu, parce que je suis pas à 15 minutes près.

Ça peut paraître peu de prendre seulement un quart d'heure, mais ça suffit souvent pour aller un peu mieux sur le coup.

Je me fixe des horaires précis en terme de travail aussi, j'en ai parlé dans un autre thread sur les astuces pour arriver à se reposer.

Et aussi, j'essaye de prendre des moments de plaisir. Comme par exemple cette balade dont je parlais à l'instant. J'ADORE me balader, donc quand je le fais non seulement ça me fait une pause, mais en plus ça me recharge.

Parfois juste je déprime un peu et c'est pas grave. Tant que ça dure que quelques heures, qu'après j'arrive à me remettre en route pour faire ce que je dois faire ça va, et là aussi ça aide à relâcher cette pression, parce que je prends le temps de l'expérimenter cette déprime.

Je me fais même des petits rituels, genre regarder un film d'animation, ou un épisode de Queer Eye, en mangeant une glace, posé avec Matthieu, c'est tout doux et ça aide à processer cette tristesse.

(Attention je parle de déprime, un sentiment passager, pas de dépression. Si c'est fréquent, que ça dure plusieurs jours ou si ça empêche de faire des choses nécessaires, il faut aller voir un·e médecin pour en parler)

Numéro 2 : la peur

Ce qui englobe aussi l'appréhension, et sûrement d'autres trucs.

Personnellement la peur va plutôt venir de moments que je ne comprends pas, pendant lesquels je ne sais donc pas du tout à quoi m'attendre.

Par exemple, parfois le matin il arrive à Matthieu d'etre immobile les yeux ouverts et avec zéro réaction quand je lui parle. Vraiment immobile à 100%.

Bah ça ça me fait méga peur à chaque fois : parce que ça peut être quasiment rien comme quelque chose d'horrible (et ça me ramène à ma peur de la mort, joie bonheur et cotillons )

Ou dans un autre style, quand je vois qu'il est en train de tomber, ça me fait peur parce qu'il peut se faire mal en tombant.

Personnellement la quantité de peur que j'ai dans ma vie me va. Il y en a un peu et parfois c'est compliqué, mais c'est quelque chose qui va me pousser à agir, que ce soit pour empêcher Matthieu de tomber tout simplement ou pour essayer de comprendre les symptômes qu'il a.

Pour moi la peur veut dire qu'il y a quelque chose à résoudre, la majorité du temps c'est une petite alarme qui se déclenche quand il y a besoin.

Par contre si ça m'empêchait de faire des choses, là il faudrait que j'y fasse beaucoup plus attention et que je voie si je peux trouver des solutions pour mieux y répondre.

Et comme le point précédent, demander un avis médical si nécessaire : ça n'est pas normal d'avoir peur ou d'être angoissé super souvent (sans raison valable).

C'est fini pour aujourd'hui, mais il reste encore d'autres émotions dont je veux parler, et d'autres trucs pour mieux les vivre, donc ce sera pour demain dans un autre thread !

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