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Un an après mon premier article sur la psychologie évolutionniste en voici la suite, sur les fondements théoriques de la discipline et son positionnement dans le champ scientifique. On pourra voir que son refus de se confronter aux critiques la marginalise https://kumokun.fr/psychologie-evolutionniste-2-fondements-theoriques/
L'article est très long c'est pourquoi je vous ai concocté une version + digeste sur le site zet-éthique : http://zet-ethique.fr/2020/08/04/les-fondements-theoriques-de-la-psychologie-evolutionniste/
Je vous invite à commencer par celle-là car l'essentiel pour comprendre le sujet y est, quitte à vous reporter à la version longue pour les détails.
Je vous invite à commencer par celle-là car l'essentiel pour comprendre le sujet y est, quitte à vous reporter à la version longue pour les détails.
Pour résumer le contenu de l'article, nous verrons comment la psychologie évolutionniste se revendique des sciences cognitives et de la biologie évolutive, sans pour autant réellement adresser les objections que ces deux disciplines lui font. Et il y a de quoi dire !
Tout d'abord, la psychologie évolutionniste fait une hypothèse très forte sur le fonctionnement de l'esprit : il serait massivement modulaire, c'est à dire qu'il serait constitué d'une multitude d'algorithmes cognitifs spécialisés dans une fonction donnée.
Chaque module cognitif réagit à un certain type d'inputs, et produisent des outputs en fonction de ces inputs. Les psychologues évolutionnistes considèrent que toute la cognition (et donc les comportements !) est le produit manifeste du fonctionnement de tels modules cognitifs.
La modularité massive permet aux psychologues évolutionnistes de dresser une analogie entre les modules cognitifs et les organes du corps humains, et de conclure que les modules cognitifs ont nécessairement été sélectionnés au même titre que les organes : pour leurs fonctions.
Étant donné que les modules cognitifs auraient été sélectionnés pour leurs fonctions, et que certaines d'entre elles seraient d'induire des comportements, les évopsys concluent que la sélection naturelle s'applique aux comportements, pour l'avantage adaptatif qu'ils procureraient
En alliant l'hypothèse de la modularité massive (sciences cognitives) à la sélection naturelle (biologie de l'évolution), la psychologie évolutionniste prétend expliquer les comportements à partir de l'histoire évolutive de l'humanité, et ainsi révéler notre "nature humaine".
Problème : les sciences cognitives et la biologie de l'évolution ne sont pas du tout d'accord avec ce que dit la psychologie évolutionniste, qui s'en réclame pourtant, et lui adressent donc des objections très fortes. Réponse de l'évopsy ? "parle à ma main" (je résume)
La psychologie évolutionniste, en refusant de se confronter aux objections sérieuses et documentées des sciences cognitives et de la biologie de l'évolution, se marginalise dans le champ scientifique. Elle n'a que peu de légitimité à l'intérieur des sciences dont elle se réclame.
Que lui reste-t-elle ? La possibilité de survendre sa scientificité à l'aide de certains artefacts rhétoriques : appels à l'autorité de la biologie ou à des arguments de philosophie des sciences... Le but étant de jouer la distinction vis à vis des sciences humaines.
En effet, la psychologie évolutionniste soutient que les sciences humaines souffrent d'être gangrénées par une idéologie politiquement correcte qui empêcherait de regarder en face les déterminismes biologiques des comportements humaines (je n'invente rien).
La psychologie évolutionniste, en se présentant comme la synthèse ultime entre sciences de l'esprit, biologie de l'évolution et psychologie, prétend dépasser toutes les sciences humaines qui étudiaient les structures sociales humaines et les comportements depuis 150 ans.
Ce faisant la psychologie évolutionniste est dans une démarche d'impérialisme disciplinaire, puisqu'elle veut s'emparer des objets de recherches des sciences humaines, sans prendre en compte les résultats que ces dernières ont déjà obtenus puisqu'elle leur nie toute scientificité
Cet impérialisme disciplinaire est rendu encore plus manifeste lorsqu'on se souvient que les prétentions de la psychologie évolutionniste rencontrent des objections fortes des disciplines mêmes dont elle se réclame, mais qu'elle refuse de s'y confronter.
Ainsi, l'article conclut en disant que la psychologie évolutionniste, jouant le jeu dangereux d'un impérialisme disciplinaire envers les sciences humaines alors qu'elle est déjà marginalisée dans le champ scientifique du fait de sa cécité volontaire, risque de s'isoler de + en +
Je vous laisse lire tout ça dans le détail ici : https://kumokun.fr/psychologie-evolutionniste-2-fondements-theoriques/
ou bien, pour la version courte, ici : http://zet-ethique.fr/2020/08/04/les-fondements-theoriques-de-la-psychologie-evolutionniste/
N’hésitez pas à me communiquer des coquilles ou même des erreurs grossières, j’améliorerai le texte avec plaisir !
ou bien, pour la version courte, ici : http://zet-ethique.fr/2020/08/04/les-fondements-theoriques-de-la-psychologie-evolutionniste/
N’hésitez pas à me communiquer des coquilles ou même des erreurs grossières, j’améliorerai le texte avec plaisir !
