Les antivalidistes libéraux ont réussi à effacer la critique de la psychiatrie et à présenter son contrôle sur nos vies comme une source de reconnaissance - et c& #39;est très dommageable. En reprenant son épistémologie, ses éléments de langage, ses mécanismes, on en fait un impensé.
Il serait temps qu& #39;on cesse de percevoir les catégories psychiatriques et les pathologies associées comme des éléments essentiels et constituant du handicap. Il est important d& #39;en réaffirmer le caractère construit, matériel et immédiat (fonctionnellement, mais socialement médiat)
Ce que je veux dire, c& #39;est que le handicap ne doit pas être défini par la réification des pathologies psy comme des catégories naturelles qui en seraient constitutives, mais comme des traits isolés qui, en eux même et sans entrer dans un système d& #39;association, par les difficultés
matérielles qu& #39;ils causent dans une société structurée comme la notre, sont le handicap.
"L& #39;autisme" n& #39;existe pas. Je ne suis pas, stricto sensu, autiste. En revanche, j& #39;ai des difficultés matérielles causées par la rencontre de certains de mes fonctionnements avec les structures normatives de la société, qui sont autant de handicaps que de difficultés.
Ce sont les psys qui me mettent dans la case autiste qu& #39;ils ont préalablement créé, puis essentialisée, en faisant la condition à la prise en charge de mes besoins spécifiques par la collectivité.
Ce que l& #39;on appelle symptômes ou traits autistiques n& #39;en sont jamais. Quelquefois ils sont des handicaps en eux-même (ex: interactions sociales très difficiles), quelquefois non (ex: me balancer en cours), mais jamais ils ne sont la médiation qui rassemble artificiellement