Aujourd'hui, cela fait très exactement 18 ans que j'ai intégré officiellement la rédaction de @Gamekult. Vu à quel point je tiens aux anniversaires - le mien approche - j'ai gribouillé un thread un peu plus solennel que d'habitude maintenant que j'ai atteint la majorité.

Je dis ça parce que 18 ans dans un même taf, c'est une anomalie, et même si les départs successifs ont fini par planter le vieil arbre Mojo, c'est quand même un concours de circonstances et sûrement une aversion du changement qui m'y ont conduit.

Ou alors la fameuse passion du jeu vidéo. D'aussi loin que je me souvienne, c'est ça qui m'a toujours animé. J'imagine qu'aujourd'hui les plus jeunes veulent être twitcheurs ; comme beaucoup de gens de ma génération je voulais finir testeur de jeux vidéo.

Et croiser un jour mes vieilles idoles comme AHL, @Goldengreg ou @kamuirobotics. Je n'imaginais même pas bosser avec eux, alors forcément, tourner un @gaijin_dash chaque mois c'est un peu comme ce vieux rêve récurrent qui vous réconforte la nuit.

Bref, sans tomber dans le vieux cliché du "croyez en vos rêves", disons que ce n'était pas non plus le fruit du hasard vu le nombre de classeurs, fanzines et sites perso que j'ai remplis sur mon temps libre, pour le seul plaisir d'écrire, et avec le rêve d'intégrer une rédaction.

Souvent avec la complicité de @amaebi_, reconverti depuis en entrepreneur / musicien à succès, tout en gardant un pied dans le JV. Ca va bientôt faire 30 ans qu'on se connaît, quand on y pense ça file des bouffées de nostalgie.

Forcément, en 18 ans, ce bon vieil Internet a changé. Et je ne vous parle même pas du milieu. Pour quelqu'un qui avait envie d'écriture et de nuances, il a fallu bon gré mal gré se reconvertir à la vidéo, au stream, à l'immédiateté et à la mise en avant.

Avec les grosses conneries et les prophéties non avérées, mais quelques moments sympas aussi.

(notez le "pour le moment").

Pour tout dire n'imaginais pas que Gamekult irait jusque-là, d'ailleurs la situation était archi tendue quelques mois après mon arrivée (et pas seulement d'un point de vue vestimentaire). Mais on en reparlera pour les 20 ans du site (1er décembre).

Ce qui est sûr, c'est que j'y ai noué plus que des relations de boulot avec tous ceux qui ont composé l'équipe au fil du temps, stagiaires comme titulaires, pigistes comme confrères.

J'ai le gros défaut de ne pas prendre de nouvelles ou de ne pas suffisamment y donner suite. C'est con parce que un RT ou un like ça ne s'y substitue pas. Aussi pour les anciens qui passeraient par là sachez que je pense très souvent à vous.

Je pense aussi aux nombreuses rencontres pros et opportunités de déplacement (reportages c'est un peu trop fort par rapport à la réalité). Non seulement j'ai gratté quelques miles Air France, mais certains entretiens restent gravés en mémoire.

Hideo Kojima, SeaBass, Eiji Aonuma, Patrice Désilets, Hiroyuki Takahashi, Hajime Tabata, Cliff Bleszinski, Peter Molyneux, Michel Ancel... et je ne parle même pas des endroits que Greg m'a fait visiter de l'intérieur, comme la rédaction de @famitsu

Pour revenir sur la situation de la presse, la professionnalisation du milieu (et par extension la surcommunication) ont abouti à une uniformisation de ton dont il est assez difficile de s'extraire (j'ai pas trouvé mieux que ce jpg de boomer)

Avec le soutien des abonnés, nous avons le luxe de pouvoir oser quelques pas de côté comme le souhaitait ce prophète de Yukishiro, mais GK comme les autres reste encore forcément lié à des problématiques d'actu, de plannings de sortie et de délais pour simplement "informer".

Résultat, avec le temps de jeu incompressible nécessaire pour la plupart des sorties, il devient encore plus difficile de se poser, d'autant plus avec les tournages extrêmement chronophages qui s'enchaînent derrière.

J'aurai sans doute l'occasion de développer davantage ce point au moment des commémorations (autant réserver les anecdotes les plus croustillantes pour ces moments-là), mais pour faire simple on est loin du manège enchanté que j'imaginais aux débuts.

Heureusement que l'équipe actuelle tient la barre malgré une surcharge de travail qui rend les semaines bien plus stressantes qu'on ne les imagine de l'extérieur. Sur ce, j'ai un canapé à monter, rendez-vous l'an prochain pour le post annuel !