IL y a 10 jours, j'ai annoncé à ma famille que j'avais quitté mon CDI pour écrire.

En vérité, j'ai quitté mon travail depuis mai déjà et j'ai tenu la chose secrète jusqu'à aujourd'hui.



Pourquoi ? Pour avoir la paix. Tout simplement.

Comme beaucoup de parents, les miens s'inquiètent pour mon avenir. Pour eux, le seul moyen de s'en sortir, c'est d'avoir un CDI salarié, et de le garder, même si l'on n'est pas heureux. 

Comme dirait ma mère : "le travail, c'est juste pour manger. La vie, c'est tout le reste".

Évidemment, je les comprends. D'autant plus avec le spectre angoissant de la crise qui plane sur nos têtes.

Mais je ne partage pas leur vision. Écrire, dessiner, créer, c'est devenu ma vie. Le boulot salarié, j'ai donné. Entre épuisement, dépression et burn out. C'est bon.

Ce n'est pas pour moi. J'ai essayé des années durant. J'ai eu au moins 15 jobs différents dont certains bien formés, comme éducatrice en toxicomanie.

J'ai appris beaucoup de choses mais je n'ai jamais pu m'adapter au monde du travail. Je m'effondre à chaque fois.

Quitter mon CDI n'a pas été une décision facile à prendre. J'avais des avantages, un salaire fixe et un statut. Éduc en addicto, ça en jette un peu. On aimait bien ça, dans la famille, à défaut d'avoir un psy ou un médecin.
Mais tout ceci n'avait plus de sens pour moi.

J'avais déjà évoqué plusieurs fois l'idée d'en partir auprès de mes proches. Chaque fois, ils m'en avaient dissuadée avec leurs angoisses.

Alors, quand je me suis sentie prête, j'ai préféré le faire sans leur en parler. Pour me sentir libre de mes choix.

Je sais que ce n'est pas un caprice. Je n'arrive pas à tenir un travail, même quand il me plait. Je n'arrive pas à m'intégrer dans un équipe, à tenir le rythme, à me sentir compétente. J'angoisse tout le temps. bcp trop.
Écrire, dessiner, c'est la seule chose que j'envisage.

Alors j'y vais ! Je saute dans le vide. C'est ça ou je crève.

Je suis déjà blindée de cachetons pour pouvoir supporter le quotidien du métro/boulot/dodo, alors qu'en dehors de ce cadre-là, je me sens bien dans ma vie. c'est tellement absurde, quand on y pense...

Bien sûr, je n'ai rien publié encore. Et même si j'y parviens, je n'en vivrai pas avant un moment. Peut-être jamais.

Mais tant pis, il faut que j'essaie. Il faut que je commence à penser ma vie en fonction de mes ambitions. Ne plus les reléguer au second plan.

Quitte à faire des p'tits jobs pour boucler les fins de mois, faire des formations pour devenir correctrice et bosser chez moi, pour moi. Autour de l'écriture. C'est elle ma priorité, à présent. Travailler avec des auteurs ou des créateurs. Ça, ça me parle.

Il faut croire en soi, parce que personne ne le fera pour nous !

Les autres auront toujours des projets différents pour vous. Bcp tenteront de vous décourager. Ils le feront par bienveillance ou jalousie, peu importe.

Ne les laissez pas choisir à votre place !

Merci à vous d'avoir lu mon petit élan lyrique.