THREAD: Les relations entre l’Algérie et l’Iran https://twitter.com/i___benz/status/1283832376603357188

L’Iran et l’Algérie partagent quelques valeurs communes. La principale est l’Islam (bien que l’Algérie soit sunnite et l’Iran chiite). Les deux États sont des puissances pétrolières membres de l’OPEP.

1- Les relations entre l’Iran et l’Algérie jusque là très faibles prennent leur véritable point de départ en 1975 lors d’un sommet de l’OPEP ayant lieu à Alger.

C’est la première fois qu’une rencontre entre les 2 États a lieux et c’est surtout suite à ce sommet, sous l’égide de Houari Boumedienne et Bouteflika (encore M des affaires étrangères) qu’un accord de paix entre l’Iran et l’Irak à cette époque en conflit sera trouvé.

2- Suite à la Révolution islamique iranienne en 1979 ayant mis fin au régime pro américain du Chah, l’Iran soupçonne l’ambassade des USA sur son sol d’espionnage. Une prise de 53 otages américains aura alors lieu à Téhéran cette même année.

Les partis ne parviendront pas à trouver de solution jusqu’à ce que l’Algérie soit choisi en 1981 pour servir de médiateur dans les négociations entre les deux belligérants.

En effet l’Algérie ayant déjà démontré ses qualités en terme de diplomatie (Iran-Irak 1975) et de par ses relations cordiales avec les 2 États en cause apparaissait comme l’arbitre idéal capable de faire aboutir les partis au meilleur compromis.

Les efforts de l’Algérie aboutiront sur les accords d’Alger signés le 19/01/1981 prévoyant la libération des otages en échange de conditions que les USA s’engagent à respecter envers l’Iran, notamment le respect de sa souveraineté.

Les deux États et surtout les États Unis qui récemment n’ont pas manqué de la remercier une nouvelle fois, sont toujours reconnaissant envers le rôle que l’Algérie a joué dans le règlement de cette crise.

3- En 1983 aura lieu la première visite d’un dirigeant algérien sur le sol iranien: Bendjedid Chadli se rendra en visite officielle à Téhéran.

4- Dans les années 90’s alors que l’Algérie tente de s’ouvrir brutalement à la démocratie en instaurant le multipartisme, elle plonge dans une « guerre » civile face au terrorisme islamiste. Les relations avec l’Iran se refroidissent.

En effet l’Iran du président Rafsandjani est accusé par Alger de soutenir et financer le GIA (groupe islamique armée) qui sème alors la terreur et commet des attentats suite à l’interdiction et la dissolution par le régime du parti islamiste FIS.

En effet l’Iran n’a pas caché son souhait de voir émerger en Algérie une république islamique (comme il en est le cas chez elle) et ira même jusqu’à condamner l’interruption du scrutin de 92 par le régime algérien ayant alors empêché les islamistes de gagner par les urnes.

5- L’Algérie coupera donc ses relations avec l’Iran.
Il faudra attendre 2000 (7ans après) période de la fin de crise algérienne et présence de nouveaux présidents à la tête des deux pays pour que les relations reprennent.

6- Le président iranien Khatami soutiendra la concorde civile de Bouteflika, proposera à l’Algérie de faire « table rase » du passé et d’aller vers un meilleur avenir entre les 2 États.
Bouteflika se rendra en visite en Iran en 2003.

7- En 2007 alors que l’Iran se met à dos une partie de la communauté internationale en raison du développent de son programme nucléaire dont les grandes puissances se méfient, l’Algérie reconnaîtra à l’Iran son droit de développer son programme « à des fins pacifiques ».

8- Sur le plan économique les 2 pays entretiennent des relations stables mêmes si elles tournent plutôt à l’avantage de l’Iran qui reste bien + présente sur le marché algérien que l’Algérie ne l’est sur le sien.

L’Iran est présente en Algérie notamment à travers le marché automobile
(par exemple: le modèle Peugeot 301 ou les marques SAIPA et IRAN-KHODRO exportent voir produisent en Algérie)

Les deux états semblent néanmoins vouloir renforcer leurs relations et l’Iran beaucoup plus expérimentée à également fait savoir qu’elle serait présente pour aider l’Algérie à diversifier son économie et particulièrement à sortir de la dépendance au pétrole.

9- En 2018 l’Algérie se retrouve au centre d’un froid opposant cette fois l’Iran au Maroc. Une délégation du Hezbollah libanais (financé par l’) se serait en effet rendu à Tindouf pour rencontrer des cadres du Polisario .

Le Maroc accuse alors l’Iran et l’Algérie de connivence et d’atteinte à son intégrité territoriale.

10- Concernant l’image de l’Iran aux yeux du peuple algérien: les plus progressiste en gardent l’image d’une théocratie ayant financé le terrorisme dans les 90’s, les plus conservateurs un rival voir ennemi (en raison du clivage religieux sunnite/chiite qui les distingue)

enfin les plus souverainistes y voient quant à eux un potentiel allié de taille face à l’unilatéralisme américain et concernant la cause palestinienne, défendu par les deux États et par les deux peuples.

FIN